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L’ancien arbitre international, président de l’Association «Ouled el Houma », M. Abderrahmane Bergui, invité hier du forum de dk news - Violence dans les stades : Le carton rouge de bergui

Publié par DK News le 17-05-2015, 18h56 | 205
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C’est l’homme qui  a «l’habitude de l’action» qui interpelle qui veut entendre la vérité sur la situation de la jeunesse, partout où elle est en danger moral et, parfois, physique : stades, cités et quartiers et même établissements scolaires. Les médias rendent de plus en plus souvent des débordements de violence en des lieux dédiés aux loisirs, aux sports, au savoir et aux échanges économiques et sociaux (la rue, les magasins, les marchés, les cafés).

Abderrahmane Bergui rappelle les faits : « Les stades sont  devenus des arènes de la violence entre supporters, les quartiers des espaces où les jeunes sont exposés à toutes sortes de dangers (drogues, abus, tentations asociales) ; ils sont souvent armés : soit pour se défendre, soit pour agresser. Les nouvelles cités connaissent des incidents graves : batailles pour s’assurer une activité de parking ou de dealer ! Dans les établissements scolaires, la violence s’est banalisée : des meurtres sont perpétrés par des adolescents à la sortie des écoles ou des collèges, les cités universitaires ne sont pas épargnées. »

Connaisseur du milieu carcéral, Abderrahmane Bergui note que des «  jeunes y sont pris en charge pour étudier, avoir des activités sportives, etc. Certains sortent avec des diplômes, mais ne trouvent pas de travail, «la société» hésite à les réhabiliter, ce qui fait qu’ils retrouvent les réseaux et les pratiques qui les mèneront à la récidive.»

Plus violents

L’amer constat de M. Bergui est que « les jeunes sont de plus en plus violents ».
Les causes sont «la perte de l’autorité parentale, l’absence de modèle positif, le fossé qui s’est creusé entre les autorités locales (APC, wilaya) et eux : certains ne connaissent même pas leur président d’APC ne l’ayant jamais rencontré sur le terrain, pour résoudre un problème quelconque. » La situation est grave et les causes doivent être sériées.

Causes

Le chômage, certes, mais il n’est pas la cause du basculement dans la violence dans l’écrasante majorité des cas : «L’oisiveté, l’absence d’équipements sociaux, de stades, les tentations que procurent une vie facile » sont des conditions favorables aux déviances.Pour Abderrahmane Bergui «l’absence de considération, le manque de respect, la négligence au vu de leurs conditions et attentes favorisent le passage à l’acte, c’est-à-dire e recours à la violence physique ou l’agression par armes. »

Vide

Les jeunes qui se retrouvent devant l’absence de repères, d’autorité légitime (des parents, de l’enseignant, de l’encadreur sportif, de l’animateur des activités de quartier intermédiaire avec les responsables communaux, par exemple,) se  sentent « perdus ». Ce vide est dû au recul du sens de la responsabilité par ceux qui sont investis de mission : fédérations sportives, des parents d’élèves, responsables d’établissements scolaires, directeurs de stades, agents communaux, etc.

Assumer ses responsabilités

Abderrahmane Bergui a été membre de la «Commission intersectorielle de lutte contre la violence : «  Nous avons pris des décisions. Par exemple celle d’interdire l’entrée des stades, aux moins de 14 ans qui n’a pas été suivie d’application. Nous avons rappelé que la responsabilité du déroulement des rencontres sportives est du ressort de la fédération et de la ligue concernées, que les stadiers doivent être indépendants des dirigeants de club, que le commissaire du match est le maître à bord pendant la durée de la compétition. Aucune n’a été appliquée. »

Agir pour la jeunesse

Abderrahmane Bergui est revenu sur des actions ponctuelles, des animations qui n’ont aucun résultat, qui ne débouchent sur rien de durable.«Pour sauver notre jeunesse, la protéger des risques de déviance sociale, des violences qui en découlent, il est nécessaire de mettre en mouvement les responsables directs habilités par la loi et la société civile, Ouled el Houma étant un précèdent de ce qui peut être fait dans ce cadre. »M. Bergui n’ignore pas tout ce qui est fait par l’Etat en faveur de la jeunesse, mais «  la situation est telle, si grave, si dangereuse » que l’avenir peut être compromis.M. Bergui affirme que le respect et un minimum de considération «prédisposent à une action positive durable. »

Etudier, planifier, programmer

Cette approche met en avant le travail durable, sérieux, collaboratif entre toutes les parties prenantes avec possible rappel à l’ordre des défaillants et des ceux qui n’assument pas leurs responsabilités.
Il est certain qu’en matière d’études, le travail universitaire sur la violence existe ; la littérature et la poésie en ont fait un thème depuis quelques années. Ancré dans les réalités sociales.

La planification peut rassembler.

Le gros morceau est de programmer et de fixer des échéances.Abderrahmane Bergui est sûr de la réussite. Son programme a inscrit Bachjarah comme destination «  de respect et de considératio» pour amener les gens à s’impliquer.

Par O.Larbi


Dépasser le stade des constats...

Lorsque la violence fait irruption à l'école, le lieu de formation des hommes de demain, l'instrument sacré de l'éducation, et que cette violence est accompagnée par la consommation de drogue, la solution relève-t-elle « seulement »de la répression et de la justice qui va décider de la privation de liberté ?

On ne nait pas violent et drogué, quelle est la part de responsabilité des parents, de l'école, et de la société ? Pour nous en parler, le forum de DK News a invité M. Abderrahmane Bergui, ancien arbitre international de football,  et présentement président de l'association «Ouled el houma».Le thème qu'il a traité est celui de la «lutte»  contre les violences.

Il rencontre des mouvements de jeunes non structurés, plus particulièrement en milieu carcéral.
La violence est d'actualité  et il faudrait tenter de sortir du cadre des discussions, ou plutôt des constats et s'attaquer aux causes et attirer l'attention sur la nécessité d'y mettre un terme.
La violence ne s'exerce pas exclusivement dans les stades et les alentours de celui-ci. Elle se manifeste également à l'école sous forme d'agression sur les professeurs et même dans l'enseignement supérieur.Des actes de vandalisme sont nombreux et même des incendies contre les classes et même des établissements. Ils utilisent des fumigènes à l'intérieur des écoles, à Baraki, Blida et Hussein Dey pour citer des cas récents.

Des enseignants sont formés à la gestion des classes dans le cadre de la prévention tandis qu'il ressort la nécessité d'affecter des psychologues dans les écoles avec la mise en place de conseils d'orientation scolaire.Toujours pour ce qui concerne les agressions sur les enfants , le ministère de l'éducation en relation avec la Radio nationale avait débattu avec les journalistes autour du slogan «enfance zéro violence, zéro silence... Dites-le ».

Selon les statistiques fournies par la Dgsn, pour l'année 2014, et de la santé, 5 220 enfants ont été victimes des différentes formes de violence durant les neuf  premiers mois de l'année 2014.
Un phénomène nouveau est enregistré à savoir que des quartiers ont été livrés à des bandes rivales qui ont introduit l'arme blanche (l'épée) dans les attaques mutuelles. Les jeunes en difficulté sont à la merci de toute manipulation.

La solution ne réside surtout pas dans l'animation, et il faudrait un programme d'actions planifiées.
Pour ce qui concerne les violences dans les stades, les causes sont multiples.Il y a surtout les déclarations incendiaires qui laissent le champ libre aux manipulations des jeunes qui présentent des vulnérabilités. Tout est à revoir.Qui doit mettre de l'ordre ? C'est la fédération et non pas la police.A l'intérieur des stades, ce sont les stadiers qui doivent œuvrer sous l'autorité du directeur du stade.

Par Said Abjaoui


Les responsables locaux doivent être à l’écoute des jeunes: Multiplier les rencontres entre les élus, les services de sécurité et les citoyens

Le président de l’association Ouled El Houma, a relevé la passivité des responsables locaux face à la recrudescence des phénomènes de la violence et de la délinquance au sein des quartiers et des cités populaires. Ces derniers, a-t-il dit, gèrent les affaires de leurs communes depuis leurs bureaux, sans avoir une idée des besoins réels exprimés par la population.

«Les jeunes issus des cités n’ont pas d’interlocuteur pour transmettre leurs préoccupations aux responsables locaux. A cet effet, nous appelons les pouvoirs publics à organiser des rencontres-débats entre les élus, les services de sécurité et les citoyens afin que chacun puisse s’exprimer et s’impliquer dans la vie publique».   


Violence dans les stades: Les dirigeants et la FAF doivent s’impliquer    

De par leurs comportements et leurs sorties médiatiques, les dirigeants et responsables des clubs de football, endossent une grande responsabilité dans la multiplication des actes de violence dans les stades. Les déclarations incendiaires, la mauvaise gestion, le trafic de billets et les scandales répétés qui secouent nos clubs influences négativement sur le comportement des jeunes.

Dans ce cadre, la fédération de football est appelé à intervenir pour mettre fin à ces agissements «honteux»  qui ternissent l’image de la discipline et qui font régner l’anarchie et l’insécurité dans les stades.


Lutte contre la drogue : «Première étape pour vaincre la violence»

Que ce soit dans les quartiers ou dans les stades, les jeunes en difficulté sont à la merci de toutes les tentations. Fragiles et influençables, ces derniers sont trainés vers le bas par des individus «malhonnêtes» qui les plongent dans le monde de la drogue.

«La lutte contre la drogue doit constituer le pilier du programme de la lutte contre la violence. Lorsqu’il est en manque, un toxicomane est prêt à tous pour se procurer sa dose, même violenter ses parents. A cet effet, nous estimons que la lutte contre la drogue constitue la première étape pour vaincre la violence qui gangrène notre société», a indiqué M. Bergui.

Par R.R

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