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Nouveau système d’exploitation Windows 10 : Est-ce vraiment un cheval de Troie ?

Publié par Samy Yacine le 01-09-2015, 21h34 | 300
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La sortie récente du nouveau système d’exploitation de Microsoft, Windows 10, même en pleine été, n’a pas évité la relance du débat sur les limites à mettre en place entre l’innovation technologique, comme vecteur du bien être de l’humain, et  le respect de valeurs de cette même Humanité, au premiers desquelles, la vie privée de la personne.

Le géant du logiciel Microsoft nous a habitué à une succession de versions de son système d’exploitation, le fameux Windows par lequel il tient une grosse part du marché mondial des systèmes d’exploitation et des applications rattachées. Les spécialistes n’ont pas encore fini de disserter sur les mésaventures de son dernier né, le Windows 8, présenté en grande pompe en 2011 ; mais voilà que la société de Bill Gates décide de mettre sur le marché une nouvelle édition, Windows 10, présenté cet été. C’est en effet en pleine période caniculaire que cette version a été mise sur le marché dans l’espoir de combler les lacunes de Windows 8 mis surtout permettre à Microsoft enfin de se mettre dans de bonnes dispositions par rapport au virage du mobile. Comme à l’accoutumée, la présentation d’une innovation technologique, de surcroit venant d’un géant de la stature de Microsoft ne pouvait passer sans bruits dans la presse et les milieux des analystes et experts en la matière. Et cela commence par un rappel de la  «douloureuse» ratée marketing du Windows 8,  dont un analyste du site www.placegrenet.fr disait à l’époque de sa sortie : «En découvrant Windows 8, ils ont été nombreux à se demander quelle mouche avait bien pu piquer Microsoft. De tous les OS (Operating System, autrement dit Système d’exploitation) que la compagnie de Bill Gates a pu proposer depuis sa création, celui-ci aura probablement été le plus décrié ». La hantise de Microsoft était évidente, lui qui voulait tant se remettre au rythme des nouvelles générations d’utilisateurs tournés vers la mobilité et l’instantanéité. Un pari perdu d’avance pour l’analyste du quotidien économique français latribune.fr, selon lequel  «Windows 8 se voulait déjà une révolution, censée mettre à l'heure du mobile un système d'exploitation qui reste une référence mondiale pour les PC, mais qui est largement dépassé par iOS (Apple) ou Android (Google) pour les tablettes et les Smartphones. » Depuis, beaucoup de commentaires ont concerné la stratégie et les intentions de Microsoft qui, de l’avis de beaucoup d’analystes, n’allait pas rester les bras croisés devant une telle situation. Des fuites de presse donnaient déjà comme acquis le nouveau projet d’un système d’exploitation ; en charge des systèmes d’exploitation chez Microsoft, un haut responsable, confirmait à l’automne dernier l’arrivée de ce qui «sera notre système d'exploitation le plus complet et le meilleur que Microsoft ait jamais conçu pour nos clients professionnels", disait-il comme pour légitimer déjà le passage de la version 8 à la 10.

Parmi les principales caractéristiques  soulignées à la sortie de Windows 10, la capacité du système à fonctionner dans tous les environnements et quelques soit le format du terminal utilisé. Le site latribune.fr confirme en effet que Windows 10 fonctionne avec tous les appareils ;  «qu'il s'agisse d'une console de jeux vidéo Xbox, d'un ordinateur de bureau, d'une tablette, voire d'un petit objet connecté ». A partir de là ce site retient que « Microsoft a pensé aux développeurs puisqu'une plateforme permettra de développer une action unique et ce peu importe l'appareil utilisé ».

Unanime, la presse a salué le retour du fameux bouton «Démarrer», qui a grandement facilité la navigation à ses utilisateurs avant que Microsoft en le fasse disparaître ; dans la version Windows 8, suscitant  de nombreuses critiques. Le quotidien économique français latribune.fr a par ailleurs sollicité l’avis d’un expert travaillant pour le compte  de la  Bank of America qui a vu dans les applications du nouveau système, « un mélange des meilleures fonctionnalités du passé’’, décelant par-là que «l'objectif ultime de Microsoft est d'avoir un produit bien utilisable à la maison et au travail ».

Le succès semble avoir été au rendez-vous puisque le nombre de téléchargements de la version   Windows 10 a dépassé les 14 millions en une seule journée ; Microsoft l’a rendue disponible gratuitement au téléchargement à condition de disposer de la version 7 ou 8 de Windows.

Mais ce qui a le plus attiré l’attention de la presse et des analystes, ce sont sans conteste, les nouvelles règles de confidentialité mises en œuvre  par Microsoft, sous tendues par de nouvelles applications de collecte des données personnelles, qui ont suscité si ce n’est du rejet, de la méfiance ou des doutes sur les véritables intentions du géant des logiciels.

Même si les pratiques de ciblage publicitaires tendent à justifier le traçage des internautes, de leurs habitudes et données personnelles, «le tout nouveau système d’exploitation gratuit de Microsoft, pousse très loin la collecte des données personnelles de ses utilisateurs à des fins publicitaires. Un véritable logiciel espion, selon ses détracteurs», souligne le site de  la télévision française  www.france24.com. Même si certains analystes et réactions estiment que le nouveau produit e Microsoft apporte du nouveau, voire même «réconcilie avec Microsoft», comme le voit le quotidien français Le Monde, les critiques fusent de partout sur les fonctionnalités soumises au système de siphonage des données par Windows10et qui peuvent toucher, selon  le site de la télévision française france24.com,  «les favoris de navigation sur l’Internet, les recherches effectuées, les données de géolocalisation, le nom des applications et programmes utilisés ou les carnets d’adresses électroniques ». Dans le sillage du débat sur la nouvelle version de Windows, le journal Le Monde s’est fait l’écho d’une  position exprimée par une  ONG de défense des libertés numériques EDRi, qui estime qu’à travers Windows 10, «Microsoft s’arroge largement le droit de collecter tout ce que vous faites, dites ou écrivez avec et sur vos appareils afin de vendre davantage de publicité ciblée ou de revendre ces données à des tiers».

Microsoft a en effet introduit son fameux  identifiant publicitaire introduit    qui fait que Windows 10 communique systématiquement un grand nombre de données à Microsoft sur les profils et habitudes de navigation, quel que soit le terminal utilisé par l’internaute.

L’introduction de ces nouveautés en matière de capture des données personnelles ont également été l’occasion de rouvrir le débat sur la gratuité de l’internet et des contenus proposés. «C’est, semble-t-il, le prix à payer pour la gratuité» ont indiqué certains analystes et journalistes spécialisés, comme pour expliquer que le siphonage des données par Microsoft est une rançon pour la pérennité du modèle économique du réseau internet en partie bâti sur la gratuité et l’accès libre et ouvert à tous.

Mais ce qui semble surtout préoccuper les analystes et notamment les défenseurs de la vie privée, ce serait le fait que le siphonage de données soit actif même lorsque les applications telles que Coratana, l’assistant vocal personnel, gourmand en données personnelles ou la recherche web sont désactivées. Une crainte que les démentis et précisions de Microsoft sont encore loin de faire disparaître.

Par Samy Yacine

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