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Audience de l’encyclopédie en ligne Wikipédia toujours en quête de crédibilité

Publié par Samy YACINE le 06-09-2015, 19h41 | 36
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Lancée en 2001, l’encyclopédie collaborative Wikipédia est toujours aux aguets pour de meilleures conditions de validation de ses contenus.

Elle vient de faire parler d’elle, encore une fois, en menant une véritable opération «mains propres» dans les rangs de ses éditeurs.

C’est le sujet d’actualité, ces derniers, jours, cette opération de  nettoyage de contenus jugés «corrompus» que la fondation Wikimedia, éditrice de l’encyclopédie Wikipédia, vient de clouer au pilori.

« L'encyclopédie participative a annoncé mardi avoir bloqué 381 comptes d'éditeurs qui ont payé ou modifié des articles contre de l'argent », annonce la fondation reprise par le site lefigaro.fr, ajoutant que les contenus incriminés « sont soupçonnés d'avoir promu des intérêts sur Wikipedia sans dévoiler leur affiliation, en violation des règles d'utilisation de l'encyclopédie en ligne. »

Pour rappel, ce passage extrait sur le site de l’encyclopédie en ligne qui se présente comme « un projet d'encyclopédie universelle, multilingue (291 langues mi-2015), sous licence CC-BY-SA 3.0, créée par Jimmy Wales et Larry Sanger le 15 janvier 2011 en wiki sous le nom de domaine wikipedia.org. »

Elle fonctionne grâce à des « serveurs financés par la Wikimedia Foundation, organisation à but non lucratif américaine et dépositaire de la marque Wikipédia. » Sa règle de fonctionnement à laquelle quiconque  peut « accéder au site peut modifier la quasi-totalité de ses articles ».

Le succès de l’initiative n’a pas cessé de se démontrer, si l’on en croit les résultats publiés par l’encyclopédie elle-même sur son site : « Wikipédia est le sixième site le plus fréquenté, et constitue le plus grand et le plus populaire des ouvrages de références générales d'Internet. En février 2014, il y avait presque 500 millions de visiteurs chaque mois.

Wikipédia dispose de 22 millions de comptes, dont plus de 73 000 sont considérés éditeurs actifs, et ce à l'échelle mondiale au mois de mai 2014. »

Des informations relayées par la presse française font état ces derniers jours d’une nette perte d’audience de l’encyclopédie qui aurait ainsi perdu un taux important de ses visiteurs. Ce n’est pourtant pas cela qui semble avoir retenu l’attention des rédactions de presse, beaucoup plus  portées sur cette opération retrait de contenus.

Le site du journal suisse www.letemps.ch, revient ainsi sur cette opération baptisée « Orange Moody », soit le nom de code de l’enquête interne menée par les responsables de la version anglophone de Wikipédia pour débusquer une vaste opération de fraude et d’extorsion de fonds ».

« Un total de 210 articles créés par les comptes incriminés ont aussi été supprimés. La plupart concernaient des entreprises, des hommes d'affaires ou des artistes. 

Ils étaient «généralement de nature promotionnelle», avec des informations biaisées, non sourcées, voire violant les droits d'auteurs », note lefigaro.fr citant une communication officielle de la fondation Wikimedia qui affirme dans un blog que les contenus retirés comportaient des informations  «suffisamment similaires» pour laisser penser qu’il s’agit bien  «d'un groupe coordonné».

Le site du quotidien français liberation.fr souligne de son côté un autre passage du texte publié par la fondation dans lequel elle explique les procédés mis en œuvre : « Le modus operandi des éditeurs fautifs était le suivant : repérer les articles refusés par la plateforme, contacter les auteurs de ces articles et proposer qu’ils soient mis en ligne, en supprimant, modifiant ou rajoutant des données, souvent «biaisées, non sourcées et violant parfois les droits d’auteurs», tout cela moyennant une somme «non connue».  

En règle générale l’encyclopédie en ligne accepte des enrichissements en contenus  de n’importe qui se proposant de le faire volontairement, avec cette précaution, précise lefibaron.fr : elle « demande toutefois à ses membres de préciser leurs sources autant que possible et de divulguer leurs liens avec l'entreprise ou la personne sur laquelle ils écrivent.

C'est le cas pour les informations sur des institutions ou des expositions dans un musée qui sont rédigées par leurs salariés ».

En plus de cette mesure la fondation Wikimedia précise par ailleurs que tous les articles « font dans tous les cas l’objet d’un contrôle de la communauté Wikipédia», souligne liberation.fr, ajoutant que  « cette dernière de réécrire les éléments négatifs ou manquants que le ‘paid-editor’ pourrait avoir mis de côté volontairement», aux dires de  Nathalie Martin, dirigeante de Wikimédia France.

Cette dernière  profite de cette actualité pour mettre en avant l’efficacité de l’organisation collaborative  de la «communauté wikipédienne» qui aurait permis, affirme-t-elle,  de remonter la filière et de mettre un terme à ces pratiques.

Un avis appuyé par le sociologue des nouvelles technologies, Dominique Cardon, «chercheur au laboratoire des usages d’Orange Labs et membre du conseil scientifique de Wikipédia »  qui a confié au site liberation.fr : « Cette affaire montre la grande force de la communauté».

Le sociologue explique dans le détail le mécanisme de fonctionnement de l’encyclopédie  qui disposerait de nombreux verrous pour valider les contenus, et en arrive à regretter, confie-t-il à libération.fr que, depuis quelques années, « les règles procédurales sur les sources se renforcent encore et encore, à tel point qu’on a parfois l’impression de se retrouver face à une bureaucratie interne extrême».


Wikipédia défend la liberté d’expression !

L’encyclopédie a beaucoup fait parler d’elle à l’occasion de la promulgation, en 2014 par la Cour de justice européenne de la décision imposant  le fameux droit à l’oubli.  D’après elle, « le droit à l'oubli décidé par la justice européenne créait des ‘trous de mémoire’ sur internet et qu'il s'agissait donc d'une forme de censure », note le site du journal suisse tdg.ch qui ajoute que Wikipédia se plaint également du fait que « des résultats de recherche valides disparaissent en Europe sans explication publique et sans contrôle judiciaire ».

La fondation qui gère le site d'informations Wikipedia affirme que la décision de la justice européenne relative au «droit à l'oubli» sur internet crée des «trous de mémoire» sur la toile et constitue une censure.

La décision de la justice européenne «empêche le monde d'avoir accès librement à des informations fiables à propos de certaines personnes ou événements», dénonçait alors  Lila Tretikov, directrice exécutive de la Fondation Wikimedia, selon tdg.fr.

La patronne de la fondation a par ailleurs fait savoir que « Wikipedia allait poster des avertissements ‘pour chaque contenu retiré de son site’ en raison de la décision de justice », rapportait le site helvétique.


Wikipedia cède à la géolocalisation

D’après un article du  site du journal suisse tdg.fr, mis en ligne en 2013, l’encyclopédie aurait cédé comme la plupart des opérateurs du monde numérique, à la tentation de pister ses utilisateurs pour leur proposer des contenus adaptés.

« L’encyclopédie libre peut suivre à la trace ses utilisateurs pour leur proposer des articles en relation avec leur emplacement géographique », lit-on sur ce papier qui tente de mettre en évidence le fait que l’encyclopédie en ligne mobilise une technologie fort décriée « au service du sa-voir ».

Le journaliste explique ainsi qu’à partir de « la page ‘Wikipedia Nearby’ ou depuis le site mobile, l’utilisateur qui le souhaite peut désormais autoriser l’encyclopédie à exploiter sa localisation géographique. »

En échange de cette donnée fournie, l’utilisateur « voit apparaître tous les articles présentant une proximité géographique avec son emplacement », note tdg.fr qui précise néanmoins que  « pour l’instant, le choix se limite aux monuments, localités, et institutions. »

 

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