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Le patron de Facebook à l’ONU : L’utopie du village global ?

Publié par Samy YACINE le 03-10-2015, 20h50 | 23
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Présent à New York pour l’assemblée générale des nations unies, aux côtés d’autres grosses pontes de l’internet et des nouvelles technologies, le patron de Facebook, Mark Zuckerberg a tenté de nouveau de vendre son idée d’une connexion source mécanique de développement humain.

La question du rapport de la technique avec le développement humain a de tout temps alimenté l’imagination des chercheurs et penseurs au point de susciter de nombreuses théories et des courants de pensée. Les recherches en sciences ont fini par intégrer les nouveaux paradigmes de «technophiles», «technophobes» ou plus tard, «techno-optimiste», «techno-pessimiste».

Dans une longue analyse intitulée « Les technophiles : l’informatique va-t-elle sauver le monde ? », consacrée par le blog http://blog.iakaa.com à cette question on apprend que le terme de technophile « s’applique aux individus qui apprécient les technologies, s’enthousiasment pour l’innovation et considèrent que la technique et ses usages constituent un progrès pour l’humanité. Le technophile s’oppose au technophobe qui se méfie des nouvelles technologies, voir les refuse et prône un mode de vie alternatif. »

L’histoire du réseau internet, et plus généralement de tous les réseaux de communication sont jalonnés de théories utopiques prédisant le meilleur avec l’avènement de toute innovation technologique. A commencer par les plus anciennes découvertes jusqu’au web. En stimulant les échanges électroniques, le web accélère la vitesse et le volume des données échangées, accentuant ainsi la croissance en l’avènement d’un monde connecté, uni et sans barrière. « Internet apparaît alors comme un moyen de connecter tous les hommes et génère des utopies », lit-on sur ce même blog où l’on avance également que l’on « voit alors naître des communautés virtuelles, dépassant les contraintes physiques et les limites géographiques pour réunir les hommes selon des centres d’intérêts communs. Le web connecte le monde entier et, dans un même temps, favorise la création de micro-communautés. Le monde semble être un village. Il s’agit alors de permettre au monde entier d’y accéder en réduisant les fractures numériques comme l’envisage le mouvement Internet.org mené par Facebook. »

 A l’opposé, d’autres estiment que les technologies, loin d’améliorer le confort de la vie humaine procure d’autres contraintes. Ce sont les technophobes, qui, selon http://blog.iakaa.com « considèrent que les technologies, et plus particulièrement l’informatique, sont aliénantes, contraignantes, totalitaires et dangereuses. Ils voient dans la généralisation des machines la déliquescence de l’humanité et la menace prométhéenne de l’homme voulant se rendre maître du monde. »

Aux antipodes de telles visions pessimistes, le patron de Facebook est venu à l’assemblée générale des nations unies dire tout le bien qu’il voit dans la généralisation de la connexion au réseau internet à laquelle lui et d’autres patrons comme lui travaillent.

Toujours déterminé à mener à bon port son projet de bâtir rien de moins qu’une «communauté mondiale unie», MARK Zuckerberg est venu le weekend passé à New York pour, notamment convaincre que le réseau internet peut venir à bout des souffrances de l’Humanité Avec d’autres grosses légumes du monde la technologie, notamment Le fondateur de Microsoft Bill Gates, il est monté à la tribune pour promouvoir le projet de mettre toute la planète sous connexion universelle d’ici 2020. « « Si nous connectons les plus de quatre milliards de gens qui n'ont pas accès à Internet pour le moment, nous avons une opportunité historique de tirer le monde entier vers le haut dans les décennies à venir » a déclaré Zuckerberg dans une publication Facebook, repris par le site www.clubic.com qui cité les nombreuses personnalités qui ont paraphé sadéclaration « parmi lesquelles Bill et Melinda Gates, le chanteur Bono, le fondateur de Wikipédia Jimmy Wales, Richard Branson, Arianna Huffintgon, ou encore les acteurs George Takei et Charlize Theron », ajoute-t-il.

A l’occasion d’un déjeuner avec des patrons d’entreprise, Mark Zuckerberg n’a pas raté l’occasion de développer son projet de « de construire une communauté mondiale unie, avec une compréhension commune », tout en admettant au passage : « Un Like ou une publication n'arrêteront jamais un tank ou une balle ». Et peut même, même pas la pauvreté, malgré le petit message laissé sur Facebook dans lequel il écrit : « Une étude indique que sur dix personnes qui se connectent à Internet, une, en moyenne, parvient à se sortir de la pauvreté », repris par le site www.clubic.com. Partant de cette conviction, il annonce à l’occasion de son passage à New York son projet de d’équiper les camps de réfugiés pour leur assurer une connexion à internet, expliquant que cela «permettra à ces réfugiés d'avoir un meilleur accès aux aides communautaires, et ils pourront aussi garder des liens avec leur famille et leurs proches. » Mais il faut croire que Zuckerberg n’est pas le seul à cultiver de telles utopies ; en effet, la presse internationale s’est fait l’écho de cette réunion des représentants de 193 pays membres de l'ONU destinée « à éradiquer l'extrême pauvreté de la surface du globe, d'ici à 2030 », à l’issue de laquelle, 17 objectifs ont été retenus parmi lesquels, celui-ci : « L'accès à Internet est essentiel pour accomplir les objectifs de l'humanité. »

Samy YACINE


Un nécessaire recadrage !

Lors de son passage à l’assemblée générale des nations unies l’occasion a été saisie par Mark Zuckerberg pour évoquer les modifications apportées à son projet du siècle : Internet.org. Lnacéen 2013, avec la signature de nombreux grands patrons de multinationales de l’internet et des nouvelles technologies, l’initiative semble en bute à quelques ratés. « Lancé en 2013 par Facebook, l'organisme, qui favorise justement le développement d'Internet à travers le monde, est critiqué depuis longtemps en raison d'une interprétation assez libre de la neutralité du Net », souligne le site clubic.com qui explique que le « projet favoriserait en effet l'accès à certains sites et services partenaires, plutôt qu'au Web au global. » L’initiative a d’abord été rebaptisée «Free Basics by Facebook», avant que ses mission ne soient clarifiées, pour, notamment, souligne ce site : « permettre l'accès gratuit à une quarantaine de services Web à travers le monde, à savoir Facebook et ses partenaires, comme Wikipédia, par exemple. Les services proposés seront chiffrés et sécurisés en HTTPS. »


Quid du déterminisme technologique ?

Dans l’histoire de la recherche en sciences sociales, on retiendra l’attribution de l’idée de déterminisme au philosophe allemand Gunter Anders, qui voit que la technique va au-delà de simple outil : « Les instruments […] ne sont pas de simple objets que l’on peut utiliser mais déterminent déjà, par leur structure et leur fonction, leur utilisation ainsi que le style de nos activités et de notre vie», dit-il, selon blog.iakaa.com qui ajoute que partant de là, « le changement technologique entraînerait de facto un changement social. » Dans le même papier consacré par ce blog au courant de pensée techno-optimiste, on retrouve d’autres auteurs plutôt techno critiques, qui interrogent les technologies et doutent de leur impact supposé sur le progrès social. L’auteur du papier considère en effet que « les ordinateurs et les machines sont de formidables outils, mais ils restent des outils », s’appuyant sur le raisonnement de «Joël Decarsin, fondateur de l’association Technologos», selon lequel : « La première différence entre un humain, même le plus crétin, et un robot, même le plus perfectionné, c’est que le second ne se pose jamais de question. »

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