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Industrie des jeux vidéo Pas de place pour les femmes ?

Publié par Samy YACINE le 02-11-2015, 18h02 | 50
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Deux tables rondes sur la question du genre dans les jeux en ligne annulées puis reprogrammées, suite à des pressions et menaces de violence, et voilà reparti le débat reparti sur le rôle et la place de la femme dans l’industrie des jeux vidéo.

C’est sur le site de la radio française europe1.fr que nous apprenons que suite à des menaces proférées contre les organisateurs, « deux tables rondes consacrées au harcèlement en ligne dans l'industrie du jeu vidéo ont été annulées par le festival South by Southwest».

En parcourant l’encyclopédie en ligne Wikipedia, on découvre que «South by Southwest (SXSW) est un ensemble de festivals de musique (SXSW Music), de cinéma (SXSW Film) et de médias interactifs (SXSW Interactive) se tenant chaque année depuis 1987 au mois de mars à Austin (Texas, États-Unis), principalement au Austin Convention Center.

Chacune des trois parties sont relativement indépendantes et peuvent donc commencer ou se terminer à des dates différentes.» Quelques heures plus tard, l’agence française de presse AFP annonce que finalement les organisateurs ont décidé de ne pas se dégonfler et remis donc au programme la rencontre.

«En annulant ces deux sessions, nous avons involontairement envoyé le message que SXSW non seulement tolérait le harcèlement en ligne mais le cautionnait, et nous en sommes extrêmement désolés», a déclaré Hugh Forrest, responsable  du festival, dans un communiqué, repris par l’AFP.

Celui-ci a fait savoir que suite à l’annonce de cette table ronde, les organisateurs ont  «reçu de nombreuses menaces de violence sur place». De nombreux médias, dont le site d’information en ligne ont immédiatement réagi à l’annonce de l’annulation de la rencontre et menacé de retirer leur soutien au festival.

«Le harcèlement en ligne est clairement un problème requérant davantage que deux tables rondes pour l'évoquer «, a reconnu M. Forrest qui a annoncé à l’occasion que les deux tables prévues, le festival consacrera un sommet d’une journée à la problématique du harcèlement en ligne.

La presse internationale a vite fait le lien entre cette péripétie du SXSW et la fameuse affaire de «Gamergate» qui, il y a à peine une année avait secoué le monde des jeux vidéo.

On retrouve l’origine de l’affaire  décrite en ces termes  par Wikipedia: « Le 16 août 2014, Eron Gjoni, ex-petit-ami de Zoe Quinn (en), une développeuse indépendante de jeux vidéo et cybermilitante d'extrême gauche très active sur Twitter, publie sur un blog dédié un billet détaillant sa relation avec elle, et dévoilant de nombreux détails, l'accusant par ailleurs d'adultère et de mythomanie, affirmant qu'elle l'a trompé avec plusieurs professionnels du jeu vidéo.

Rapidement rejoint par d'autres témoignages de victimes passées, de Zoe Quinn, Eron Gjoni veut dénoncer le décalage entre l'image de défenseure des victimes que s'est créé Zoe Quinn en ligne et la véritable personne manipulatrice et dangereuse qu'elle est à ses yeux « Ces révélations vont engendrer l’apparition sur la toile d’un mouvement myosine, « le slut-shaming né de forums comme 4chan et 9gag « selon le site www.slate.fr  qui sous couvert de défense de l’éthique du journalisme dans les jeux vidéo cultivera une haine envers les femmes activant dans ce domaine et notamment celles militant pour une meilleure visibilité des femmes dans l’industrie des jeux vidéo.

«Point d'orgue d'une année riche en polémiques sexistes (le tournoi de Hearthstone qui a failli être interdit aux femmes, l'article du magazine Joystick sur le dernier opus de Tomb Raider...), le Gamergate a jeté une lumière crue sur la sous-représentation des femmes dans les métiers vidéoludiques et la misogynie dont elles sont victimes», écrit slate.fr qui ajoute à ce sujet que la  «polémique, loin d’être anodine dans une industrie à la croissance exponentielle, a touché un public si large qu'elle s'est transformée en phénomène viral».

Loin d’être un fait isolé, le harcèlement des femmes en ligne est un sujet de débat social alimenté par une actualité riches en ‘faits de misogynie’ dans le monde numérique. « En mai 2012, Anita Sarkeesian, youtubeuse féministe américaine, lance une campagne de crowdfunding sur Kickstarter. Son idée : réaliser des vidéos traitant de la représentation des femmes dans l’univers du jeu vidéo.

Un projet anodin, qui à l'époque provoque pourtant un véritable tollé à l'encontre de la jeune femme. Insultée, menacée, harcelée… «, rapporte le site du magazine féminin français www.marieclaire.fr, poursuivant ainsi son récit : «Pour avoir essayé de parler de la place des femmes dans l’univers du jeu vidéo sur sa chaine Youtube Feminist Frequency, Anita Sarkeesian devient la cible d’une véritable campagne de cyber-harcèlement. Sa page Wikipédia est vandalisée, ses comptes Twitter et Facebook bombardés d’insultes obscènes et de menaces de viol, son site internet hacké.

Pire encore, un jeu flash est créé afin d'intimider jusqu'au bout la jeune femme. D'une violence extrême, celui-ci permet aux internautes de tabasser virtuellement Anita : lorsqu'on clique, bleus et ecchymoses apparaissaient sur le visage de la youtubeuse..»

Sur le thème ‘Femmes et numérique : y a-t-il un bug ?’, la cité des sciences et de l’industrie  de Paris a organisé le 15 octobre dernier une rencontre pour célébrer le bicentenaire de la naissance d'Ada Lovelace, ’mathématicienne et première programmeuse de l'histoire…qui a inspiré les travaux d'Alan Turing sur les calculateurs’, selon le site www.sciencesetavenir.fr qui fait remarquer qu’en matière de déséquilibre de la représentation des femmes, «côté jeux vidéo, la situation n'est pas meilleure.

Si le sexisme est masqué par le politiquement correct dans la vie réelle, ce n'est pas le cas dans la vie virtuelle. L’anonymat pousse les joueurs à se permettre injures, agressivité et machisme, du moins aux États-Unis où Angela Washko mène ses recherches sur la question de genre dans les jeux.»

Touche pas à mon Joystick !

Sous le titre ‘Fait-il bon être une femme dans l’univers du jeu vidéo ?’, le site du magazine français www.marieclaire.fr revient sur la question du genre dans le monde des jeux vidéo pour relater l’ambiance en la matière en France.

Parmi les témoignages recueillis, celui de cette ‘gameuse connue sous le pseudo de Mar-Lard’ qui a dû en voir des vertes et des pas mures après avoir ‘osé’ parler de jeux vidéo dans son blog féministe sur lequel elle a publié un article intitulé : «Joystick : apologie du viol et culture du machisme».

Dans ce papier, relate le site, la jeune femme « interpelle son lectorat sur le traitement dérangeant du magazine Joystick du dernier Lara Croft. « Consciente des enjeux de son combat pour la question du genre en ce milieu fait ‘par et pour les hommes’, elle fait ce constat : «J’avais prévu dans le texte que mon dernier article n’allait   pas manquer d’attirer les insultes de geeks outrés.

Ce que je n’avais pas prévu, c’était l’ampleur que l’affaire allait prendre…et l’ampleur de la violence qui s’ensuivit, proportionnelle», indique-t-elle sur marieclaire.fr.

Une lente prise de conscience

Revenant sur l’affaire Gamergate, le site d’information français  www.slate.fr  estime que si « les protagonistes   sont américains, le scandale a trouvé un écho en France et dans de nombreux autres pays où les problématiques sont les mêmes.

«Il évoque des initiatives prises par des pouvoirs publics dans certains pays  pour équilibrer la question du genre dans les jeux vidéo   comme en Suède, où le gouvernement propose « des solutions immédiates telles que la mise en place d'un label ‘sexiste’ pour les jeux vidéo».

Le site estime nénamiins que dans un pays comme la France, «les réactions ont été plus discrètes.» Il cite parmi les acteurs de ce débat, cette «blogueuse féministe Mar-Lard, créatrice du site collaboratif Machisme Haute Fréquence, qui a enchaîné les prises de paroles (Libération, Arrêts sur Image )», mais qui, au final, reconnait le site,  «se trouvait tristement isolée en première ligne du débat public.»

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