Hi-Tech

Innovation et droits d’auteur La difficile cohabitation

Publié par Samy Yacine le 09-11-2015, 18h23 | 37
|

Les épisodes du combat juridique  mené   par la puissante association américaine de défense des droits des  majors du cinéma, la MPAA, contre les différentes formes numériques de distribution de fichiers cinématographiques se suivent à un rythme soutenu.

Cette semaine, la MPAA a réussi un double coup  en faisant contraindre à la fermeture deux sites de  distribution de contenus jugés illicites. «On s’interrogeait depuis la fin du mois d’octobre 2015 sur l’origine de la disparition de Popcorn Time et du service de liens Torrent YTS.to.

On avait pendant un temps évoqué des dissensions entre les membres de l’équipe du Netflix pirate mais il n’en est rien. C’est à la Motion Picture Association of America (MPAA), l’association qui défend les intérêts des principaux studios de cinéma américains, que l’on doit ces disparitions », peut-on lire sur le site dédié aux nouvelles technologies 01net.com

Ce fut d’abord le fameux site donnant accès à une banque de données importantes de fichiers cinéma et vidéo, Popcorn Time  qui a du faire écran noir. « Disponible sous la forme d’une application mobile, Popcorn Time facilite grandement l’accès à des films et séries piratés.

Maintenant qu’il est possible d’accéder au service directement depuis un navigateur, le piratage n’a jamais été aussi simple », avance le site www.linformatique.org qui rapporte l’information de sa mise sous silence en raison, estime du fait que d’après « les ayants droit, l’application Popcorn Time est un réel problème vu qu’elle permet à son utilisateur de très facilement visionner des films et séries piratés. »

L’application est souvent comparée au fameux service de  streaming payant, Netflix ; l’avantage « de Popcorn Time est que son utilisation est aussi simple que Netflix, mais sans la nécessité de payer un abonnement pour accéder à un catalogue immensément fourni… de contenus piratés », ajoute le site.

L’application a ensuite gagné en rayonnement depuis qu’elle se décline dans un format auquel l’internaute peut accéder par n’importe quel navigateur. « L’utilisateur n’a en fait qu’à se rendre sur le site browserpopcorn.xyz pour accéder à toute l’offre illégale du service », ajoute linformatique.org.

La Motion picture association of America (MPAA) a fait savoir publiquement que les actions en justice menées au profit et pour le compte des studios qui font partie de ses adhérents  «  avaient abouti à la fermeture par la justice canadienne du site « Popcorn Time », souvent comparé au géant de la vidéo en ligne Netflix du fait de son interface facile pour publier des films obtenus illégalement », souligne  le site lesnewseco.fr

D’après les différents écrits de presse consacrés à cette affaire, l’auteur du site n’est autre qu’un jeune adolescent serbe,  Milan Kragujevic âgé seulement de 15 ans, qui aurait eu l’idée de cloner   « le projet Popcorn Time original créé l’année dernière et qui a été fermé en raison de problèmes juridiques », explique ce même site qui rappelle comme le font d’ailleurs la plupart des analystes et journalistes spécialisés que « comme c’est souvent le cas en matière de piratage, il s’agit du jeu du chat et de la souris, un site qui ouvre, qui est fermé, et qui rouvre sur une autre adresse, et qui est refermé, etc. »

Cela ne semble néanmoins pas décourager la MPAA  qui continue de militer pour la fermeture de ces sites, sources de déperditions en matière de recouvrements de droits d’auteur. La ténacité de l’association s’est encore une fois vérifiée pour ceux qui se sont rendus sur le site browserpopcorn.xyz, pour constater que le bras ‘’juridique’’ des majors américaines est déjà passé par là et qu’il lui a mis  les scellés.

Le jeune développeur serbe ne semble pas se soucier outre mesure ;  « Je vis dans un pays où le droit d’auteur est presque inexistant et, tout simplement, je ne m’en soucie pas », écrit-il promettant de  «continuer le site, en changeant de domaines et de fournisseurs ».

Pour Milan Kragujevic, la poursuite de ses activités est un acte de ‘’militantisme politique’’ : « Je ne veux pas gagner un seul centime avec lui, je veux juste le faire parce que je crois que le piratage finira par causer l’éclatement de la bulle et que les studios de cinéma s’en rendent compte», déclare-t-il, repris par linformatique.org qui lit en cela la nécessité « que  les studios proposent des films d’une manière plus abordable pour certains pays du monde. »

Une autre application a connu le même sort, mais cette fois ci en Nouvelle Zélande.  « L'étiquetage YTS (anciennement YIFY) est devenu une sorte de gage de qualité pour les films proposés de manière illégale sur les réseaux P2P et les sites de liens torrent. Mais le groupe est étrangement muet depuis plusieurs jours », souligne  le site www.generation-nt.com qui s’est interrogé comme beaucoup d’autres sur les raisons de cette disparition, affirmant que « TorrentFreak se demande si l'aventure de YTS n'a tout simplement pas pris fin de manière définitive.

Du moins, l'expérimenté site spécialisé estime que YTS ne devrait pas être de retour de sitôt. Il y a bien eu quelques rumeurs d'attaques DDoS à l'encontre de YTS mais celles-ci seraient fausses. »  Quelques jours, la presse se fait l‘écho de l’impact de l’action de la MPAA, y compris en Nouvelle Zélande où la Cour suprême a « publié une injonction provisoire ordonnant la fermeture de YTS, qui aurait reçu quelque 3,4 millions de visiteurs en août, a indiqué la MPAA, précisant que ce site avait des liens avec le groupe Yifi » rapporte le site www.lesnewseco.fr qui ajoute pour la MPAA, YTS est considéré  « comme ‘’le groupe le plus prolifique au monde en matière de copie illégale et de distribution de contenus protégés par des copyrights avec une bibliothèque de 4.500 films’’ ».

Pour le site linformatique.org le combat de la MPAA  lui a permis d’engranger deux grandes victoires  et d’en tirer une fierté qu’elle ne s’avise pas de cacher : « Cette action coordonnée juridique fait partie d’une approche globale de plus grande échelle menée par la MPAA et de ses sociétés internationales affiliées pour lutter contre le vol de contenu », fait-elle savoir expliquant que son action a visé ces deux services parce que, « Popcorn Time et YTS sont des plateformes illégales qui existent pour une raison claire : distribuer des copies volées des derniers films et émissions de télévision sans indemniser les personnes qui ont travaillé si dur pour les réaliser ».

La MPAA frappe fort !

D’après le site français www.telerama.fr, la MPAA ne recule devant rien pour pourchasser les auteurs et service d’atteinte aux droits d’auteurs de  ses ayants droits. C’est ainsi qu’un véritable guide du piratage a été élaborée par l’association qui l’a remis au ministère américain du commerce, selon une information diffusée par ce site le 21 octobre dernier qui indique que « l'association de l'industrie du cinéma donne toutes les bonnes adresses des sites de streaming ou de téléchargement illégal. »

En réponse à une demande d’audit sur l’impact du piratage sur les œuvres culturelles en dehors du territoire américain, la MPIAA a, d’après ce site, «  établi récemment une liste des ‘’marchés de la contrefaçon’’  hors de son territoire, qu’elle a mis en ligne sur son site – soit un document .pdf, adressé à Christine Peterson, chargé de la propriété intellectuelle et de l'innovation au ministère du Commerce. »

La MPAA  a pointé une série de services de téléchargement illicites activant un peu partout dans le monde et ajouté même une liste de plaques tournantes du commerce illicite  des supports physiques, citant, selon telerama.fr, des endroits connus « la Galeria Pagé à São Paulo, le Harco Glodok à Jakarta en Indonésie, le marché Mutino à Moscou et bien d’autres endroits encore en Thaïlande, au Mexique (très large choix, visiblement bien connu des agents de la MPAA), ou en Inde. »

|
Haut de la page

CHRONIQUES

  • Walid B

    Grâce à des efforts inlassablement consentis et à une efficacité fièrement retrouvée, la diplomatie algérienne, sous l’impulsion de celui qui fut son artisan principal, en l’occurrence le président de la République Abdelaziz Bouteflika, occupe aujour

  • Boualem Branki

    La loi de finances 2016 n’est pas austère. Contrairement à ce qui a été pronostiqué par ‘’les experts’’, le dernier Conseil des ministres, présidé par le Président Bouteflika, a adopté en réalité une loi de finances qui prend en compte autant le ress

  • Walid B

    C'est dans le contexte d'un large mouvement de réformes sécuritaires et politiques, lancé en 2011, avec la levée de l'état d'urgence et la mise en chantier de plusieurs lois à portée politique, que ce processus sera couronné prochainement par le proj

  • Boualem Branki

    La solidité des institutions algériennes, la valorisation des acquis sociaux et leur développement, tels ont été les grands messages livrés hier lundi à Bechar par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Nouredine Bédoui.

  • DK NEWS

    Le gouvernement ne semble pas connaître de répit en cette période estivale. Les ministres sont tous sur le terrain pour préparer la rentrée sociale qui interviendra début septembre prochain.

  • Walid B

    Dans un contexte géopolitique régional et international marqué par des bouleversements de toutes sortes et des défis multiples, la consolidation du front interne s'impose comme unique voie pour faire face à toutes les menaces internes..

  • Walid B

    Après le Sud, le premier ministre Abdelmalek Sellal met le cap sur l'Ouest du pays où il est attendu aujourd'hui dans les wilayas d'Oran et de Mascara pour une visite de travail et d'inspection.