Batna : Zitouni met en service le dispositif de gestion annuelle à distance des pensions des moudjahidine

Publié par DK News le 10-11-2015, 21h48 | 161

Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a mis en service, lundi après-midi, au siège de la direction locale de son secteur à Batna, un nouveau dispositif informatique destiné à contrôler, à gérer et à actualiser à distance les pensions dues aux moudjahidine et à leurs ayants droit.

Cette première opération «pilote» devant être ultérieurement étendue au reste des wilayas du pays, permet aux directions de wilaya des Moudjahidine d’accéder aux informations relatives aux pensions et de les gérer à la fin de chaque exercice sans qu’il soit nécessaire au moudjahid ou à l’ayant droit de se déplacer et d’attendre dans une file d’attente pour l’actualisation de son dossier, a expliqué le ministre.

Il s’agit d’une initiative découlant de la mise en oeuvre d’une convention entre le ministère des Moudjahidine et celui des Finances, consignée dans une circulaire ministérielle datée d’octobre dernier, a ajouté M. Zitouni, soulignant, à cette occasion, que son département a procédé au recensement des Moudjahidine et s’attelle à l’heure actuelle à dresser la liste de ceux n’ayant pu bénéficier de certains avantages comme les consultations médicales et les cures thermales.

Le ministre avait auparavant présidé à l’université de Batna 1, l’ouverture d’un séminaire national sur «l’écriture de l’Histoire de la Révolution : entre sources officielles et témoignages vivants», au cours duquel il a affirmé que son département accorde une «importance capitale» à l’écriture de l’Histoire de l’Algérie, des résistances populaires jusqu’à la Révolution de Novembre, en passant par le mouvement national.

M. Zitouni a ajouté, dans son intervention,  que le ministère des Moudjahidine agit «conformément à l’article 62 de la Constitution et aux directives du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, appelant à la transmission aux nouvelles générations de l’Histoire du pays et à la préservation de la mémoire et du patrimoine historique».

Ce séminaire national abrité par la wilaya des Aurès s’inscrit dans le cadre des efforts déployés en matière d’écriture objective de l’Histoire de l’Algérie car, a-t-il dit, la préservation de l’identité nationale et la renaissance «civilisationnelle» du pays en dépendent.

Le ministre a également souligné que l’effort fourni en matière de recueil de témoignages vivants et leur exploitation revêt une «importance primordiale» pour le ministère des Moudjahidine, comme l’illustre le rassemblement, à ce jour, de plus de 13.000 heures de témoignages racontant dans le détail des faits survenus durant la guerre de libération nationale. M. Zitouni avait entamé le second jour de sa visite dans la wilaya deBatna dans la localité d’Ain Touta où il a assisté à la commémoration du martyre du chahid Tahar Louchane, avant de revenir au chef-lieu de wilaya où il s’est recueilli à la mémoire des martyrs au cimetière de la route de Tazoult. Il devait également visiter la ferme Lucas, un lieu de torture d’Algériens durant la Révolution, après avoir visite, à la cité La Verdure, un centre de soins et de rééducation fonctionnelle et psychologique des Moudjahidine.

 

Trois des principaux lieux de mémoire prochainement rattachés au Musée du Moudjahid de Khenchela

La demeure du chahid Mostefa Benboulaïd, à Arris, le petit musée de Dechrat Ouled-Moussa et la ferme Lucas, transformée en lieu de torture durant la Révolution, auront prochainement le statut d’annexes du Musée régional du Moudjahid de Khenchela, a indiqué hier un responsable central du ministère des Moudjahidine. Le directeur du patrimoine historique et culturel au ministère, Khaled Dehan, qui avait accompagné le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, dans sa visite de deux jours dans cette wilaya, a précisé à l'APS que les dossiers relatifs à ce changement de statut des trois lieux de mémoire, ainsi que de plusieurs autres centres de torture dans le pays, ont été déposés pour approbation auprès des parties concernées. Il s’agit d’une opération destinée, selon M. Dehan, à «conférer un statut juridique aux lieux de mémoire qui pourront ainsi disposer d’un budget propre à même de permettre leur fonctionnement autonome, l’entretien des locaux, la bonne conservation des pièces exposées et la rétribution des personnels devant y être affectés. Le rattachement de ces lieux au Musée régional de Khenchela «s’inscrit également en droite ligne des orientations du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, visant la préservation de la mémoire, la valorisation du legs historique et culturel et sa transmission aux nouvelles générations», a indiqué le même responsable. La demeure de Mostafa Benboulaïd, construite à la fin des années 1930, comprend deux niveaux et s’étend, avec un jardin, sur une superficie de quelque 800 m2. Le «Lion des Aurès» y tenait des réunions secrètes dans le cadre des préparatifs de la glorieuse Révolution du 1er Novembre 1954. Dechrat Ouled- Moussa a une dimension tout aussi historique puisque la demeure des frères Benchaïba qui se trouve dans ce petit hameau de montagne a abrité la réunion du 31 octobre 1954, présidée par Benboulaïd, aux côtés de Adjal Adjoul, Chihani Bachir, Mostafa Boucetta et Azoui Meddour, au cours de laquelle les premières armes de la Révolution furent distribuées aux combattants qui allaient être les premiers à allumer l’étincelle de Novembre. La ferme Lucas, propriété d’un colon, située non loin de Batna (vers le nord), avait été transformée en «centre de détention administrative» par les autorités coloniales. C’était en fait, entre 1957 et 1962, un centre de torture destiné à «interroger» en usant de méthodes barbares, voire inhumaines, les habitants des Aurès, suspectés d'être des «fellaghas» ou d'avoir des liens avec les moudjahidine de l’Armée de libération nationale.