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Profondeurs de l’internet Une jungle 2.0 ?

Publié par Samy YACINE le 22-11-2015, 19h16 | 26
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Né il y a un demi-siècle à peine, le réseau internet cache en ses profondeurs des réalités insoupçonnées que ni les chercheurs les plus invétérés ni les services de police les plus aguerris n’ont pu encore percer.

Une grande partie des données en circulation sur le réseau internet le sont en effet sur cette profondeur appelée dark net, qui représente près de 90% des données.

« Il contient donc neuf fois plus de données que le web que vous utilisez tous les jours mais que contient-il? «Le Dark Web est la face immergée de l'Iceberg», explique le site http://actu.ados.fr ajoutant qu’à l’origine, il a été l’œuvre « des journalistes et des opposants politiques, il permettait un réseau souterrain de communication et de stockage de données. »

Son usage se généralisant, il devient  vite un  « lieu de rencontres et de commerces de toutes les choses illégales qu'on ne peut trouver sur le web visible », ajoute ce site qui précise que « les pages du Dark Web ne sont pas indexées.

C'est pour cela qu'il est si difficile de les tracer et de les trouver. Le moteur de recherche Google ne peut les trouver, il ne sait pas qu'elles existent. » En conclusion, le rédacteur du papier mis en ligne le 19 novembre sur http://actu.ados.fr, voit que « partant de là, le Dark Web est un lieu totalement illégal alors qu'il est plutôt simple d'y accéder  et plus on s’y  enfonce, plus les infractions s'aggravent. »

Le site spécialisé www.01net.com s’est lui aussi intéressé à ces  profondeurs et y a trouvé  « bien sûr les places de marché du Dark Web, accessibles uniquement par des logiciels spéciaux comme Tor, I2P ou Freenet. Mais aussi des sites hébergés dans des domaines alternatifs non gérés par l’Icann et qui ne sont pas pris en charge par les résolveurs DNS classiques. »

Ce monde sombre, profond de l’internet a été le centre de préoccupation des participants à la dernière conférence Black Hat Europe 2015 qui s'est tenue du 10 au 13 novembre à Amsterdam.  « Des millions de sites internet non indexés par Google constituent des plateformes de choix pour la cybercriminalité.

C'est le Dark Web, dont on reparle suite aux attentats », note le site   d’information générale www.huffingtonpost.fr qui a traité des travaux de cette conférence et souligné que d’après  « certains spécialistes, la proportion de sites cachés serait 400 à 500 fois plus importante que celle des sites visibles.»

Le site a également interrogé «Benoît Dupont, cyber criminologue et directeur du Centre International de Criminologie Comparée (CICC) de l'université de Montréal», selon lequel, «90% des sites Internet sont cachés dans cette zone sombre. »

Pourtant, la conférence d’Amsterdam a été l’occasion pour une équipe de chercheurs de présenter leur «Deep Web Analyzer» (DeWA), un moteur de recherche qui a la capacité de faire remonter une partie des données enfouies dans ce monde profond et caché de l’internet.  

« En 2 ans, rapporte huffingtonpost.fr, DeWA a mis la main sur 611.000 URLs de 20.500 domaines. Le protocole le plus utilisé est, de loin, HTTP avec des sites rédigés, dans 75% des cas, en anglais. »
Pour  parvenir à leurs fins, les chercheurs ont utilisé un système qui siphonne des URLs ramassées de différentes origines (forums publics, listes dans le Dark Web, Twitter), avant d’analyser les pages captées qui sont, note 01net.com « traduites par le service Google Traduction, puis stockées, indexées et synthétisées au travers d’un nuage de mots-clés ».

Les contenus captés et analysés par l’équipe de chercheurs sont composés de différentes activités généralement illégales, d’après ce même site, qui rapporte ainsi que ces « chercheurs sont tombés sur des sites de ventes (drogues, armes, passeports, données bancaires…), des services de blanchiment d’argent, des sites de révélations d’informations personnelles (« doxing)».

Le doxxing est  «un néologisme d'Internet qui désigne le fait de révéler les informations personnelles d'une personne. Les informations de départ peuvent être un pseudonyme, une photographie, une vidéo, etc. », d’après l’encyclopédie en ligne Wikipédia, qui précise que « les informations révélées peuvent être l'identité, l'adresse, le numéro de sécurité sociale, le numéro de compte bancaire, etc. »

Mais plus les chercheurs descendent dans les profondeurs noires de l’internet, plus ils découvrent des vérités effrayantes. « Parmi les choses les plus choquantes, figurent les services de tueurs à gages avec tarifs à la clé », souligne 01net.com  qui cite un des chercheurs, Vincenzo Ciancaglini qui tenait à s’expliquer :  « En tant que chercheurs, il nous est impossible de savoir si ces services sont vrais ou non. C’est aux forces de l’ordre de se pencher sur cette question. D’ailleurs, nous coopérons régulièrement avec elles ».

Un peu plus bas dans les méandres du réseau internet, le travail de recherche débouche sur une autre grosse surprise : « un service de meurtre à la demande basé sur le financement participatif. Des personnes ajoutent un nom et mettent au pot. L’assassin récupère la somme après avoir rempli son contrat. Et le tout se fait de manière anonyme », rapporte le site qui reprend les propos des chercheurs qui ajoutent : « Pour l’instant, seules quatre personnes figurent sur ce site et personne n’a mis de l’argent.

Il s’agit probablement d’un hoax ».  Un petit crochet sur les pages de l’encyclopédie Wikipédia pour apprendre que « Hoax est un mot anglais qui désigne un mensonge créé de toutes pièces. Conçu pour apparaître crédible et véritable, ce canular peut parfois avoir un but malveillant. Pour certains, en franglais, le sens du mot hoax est restreint au canular informatique (à ne pas confondre avec le canular téléphonique) ».

Les organes de presse qui se sont intéressés aux travaux de recherche de cette équipe  ont également noté l’usage  du deep web comme « infrastructure technique pour piloter les réseaux de botnets et diffuser les malwares », peut-on lire sur 01net.com qui précise que la détection de ces fichiers est compliquée par le recours au codage en stéganographie qui est, selon Wikipédia, « l'art de la dissimulation : son objet est de faire passer inaperçu
un message dans un autre message ».

Les risques de la contrainte

Le site de l’hebdomadaire français http://tempsreel. nouvelobs.com s’est intéressé à un travail de recherche effectué sur le dark net par une équipe d’étudiants de l’Institut européen de journalisme.

On apprend que le dark net est en effet fréquenté par des populations extrêmement variées : « On y trouve aussi bien des activistes que des criminels, des curieux que des informaticiens. Ils viennent échanger des informations, des services ou des produits, en toute discrétion. Une sorte de Far West 2.0, où liberté et anarchie coexistent dans un cocktail explosif. »

Les étudiants ont analysé ce mode profond de l’internet à l’aune des nouvelles mesures de surveillance du net préconisées par la récente loi sur le renseignement adoptée en France.

Ils attirent l’attention sur les répercussions d‘une politique répressive sur le net : « Avec ses mesures de surveillance du net, le projet de loi sur le renseignement pourrait pousser toujours plus d'internautes à quitter la surface du web pour communiquer à l'abri des grandes oreilles étatiques.

Direction les «darknets», des réseaux privés pour communiquer incognito», lit-on sur tempsreel.nouvelobs.com dont le journaliste prévient que « le deep web pourrait ainsi devenir l'eldorado des criminels en tout genre, qui souhaitent s’organiser secrètement, mais aussi d'internautes lambdas soucieux de préserver leur vie privée. »

Faut-il serrer les usages ?

Le site d’information français huffingtonpost.fr est longuement revenu sur les usages en cours dans les profondeurs du net.  

« On le voit, le dark web sert déjà activement aux organisations terroristes. Mais le pire n'est-il pas à craindre? Il est probable que le nombre d'internautes qui s'aventurent «du côté obscur du web» est croissant.

Pour s'y adonner à tout un tas d'activités illégales et dangereuses! », souligne son rédacteur  qui attire l’attention sur les velléités de contrôle de l’internet en affirmant : « A l'heure où certains veulent museler les réseaux sociaux, il me semble que l'urgence est
ailleurs. »

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