Le directeur général de la CASNOS invité du forum de DK News : Eclairages de M. Chawki Acheuk Youcef qui assure et ... rassure !

Publié par O. Larbi, Rachid Rachedi le 16-12-2015, 18h11 | 630

Sa conférence-débat sur «Les nouveaux dispositifs de la sécurité sociale des non-salariés »a éclairé sur les initiatives prises, notamment dans le droit fil de la LFC 2105 qui facilite l’adhésion des professions libérales au bénéfice des prestations de la Casnos M. Chawki Acheuk-Youcef a  souhaité que son propos ne soit pas dénaturé «car les rumeurs qui touchent à la santé et au social ont un écho très rapide et très large dans la population, ce qui parasite le message réel».

Le docteur Acheuk-Youcef est un manager moderne, il estime que l’information peut se transformer en communication productive de sens si les questions sont abordées avec précision : «  Nous voulons que tous les professionnels agissant pour leur propre compte cotisent à la Casnos. Notre objectif est de faire venir dans le «Pipe» les 5 à 6 millions de commerçants, artisans, médecins, agriculteurs, travailleurs à domicile  en les assurant que leur cotisation est un « investissement pour la vie ».

 

Simplification

La paperasse a été allégée au maximum : la déclaration d’activité est suffisante et la « cotisation est celle de la déclaration de revenu, non plus celle déclarée aux services des impôts mais celle qui leur assure la meilleure pension de retraite qui peut s’élever à 20 fois le SNMG. »  Pour un docteur ou un avocat 180 000 DA mensuels de pension de retraite sont un bon  rapport. « Le non-salarié qui se présente au guichet de l’institution pour régler ses cotisations de retard sera exempté du paiement des pénalités et des majorations de retard qui dépassent parfois les sommes dues. Cette deuxième facilitation est accompagnée de la possibilité de bénéficier d’un échéancier de paiement au niveau de cotisation désiré par l’assujetti. » Quatrièmement, nous disons aux artisans non déclarés, aux acteurs de l’informel que l’adhésion à la Casnos est une porte d’entrée dans le système légal d’activités avec tous les avantages de la protection sociale pour eux et leur famille.» Le DG de la Casnos est optimiste sur la percée de la protection sociale dans les milieux les plus réfractaires. Répondant à une question sur la prolongation de la durée de cotisation des travailleurs salariés au-delà de 60 ans pour jouir de la retraite, le DG de la Casnos a formellement démenti cette assertion : «  Rien de tel n’est prévu et les colporteurs de rumeurs de ce genre nuisent aux institutions de sécurité sociale et inquiètent inutilement les citoyens. »  Quant aux dettes de la sécurité sociale algérienne envers les établissements de santé français, il a déclaré solennellement : «Ce sont plutôt les institutions françaises qui doivent de l’argent aux familles algériennes dans la mesure où les pensionnés du système français ne font pas bénéficier leurs familles restées en Algérie des prestations sociales de France ; c’est la Sécurité sociale algérienne qui assume ces charges. Imaginez un seul instant que la facture leur soit présentée ! Par ailleurs, tout voyageur algérien est soumis à l’obligation de souscrire une assurance voyage, pourquoi les établissements français ne font-ils pas valoir cette assurance ? Enfin, la Sécurité sociale algérienne paie rubis sur l’ongle les actes consécutifs à une prise en charge en bonne et due forme. Cela est certain et indiscutable. Il y a d’autre part des personnes qui se disent de nationalité algérienne alors que c’est faux…» M. Acheuk-Youcef a tenu à rassurer les assurés sociaux algériens de tous les régimes sur la santé financière  du système qui est l’un des plus généreux au monde.

En tant que président du Conseil des mutuelles d’Algérie, il s’est dit favorable à la multiplication de ces organismes pour améliorer les la qualité des services rendus.

O. Larbi


«La communication de proximité, c’est un gain de 15%»

La Casnos (Caisse de sécurité sociale des non-salariés) a pour vocation de couvrir les besoins de santé et de maternité, de retraite des commerçants, artisans, agriculteurs et des membres des professions libérales.

La cotisation ne dépasse pas 32000 DA par an et doit être versée volontairement au compte de la Casnos par chèque,  mandat ou à la caisse de l’organisme au niveau des daïras et wilayas sur tout le territoire national.

 

Plus de droits que d’obligations !

Le docteur Acheuk-Youcef s’adresse aux non-salariés : «Obligatoire, la cotisation assure la couverture sociale du cotisant non-salarié et de ses ayants droit, c’est-à-dire le conjoint, les enfants, les personnes à charge, les parents et beaux-parents, les parents au deuxième degré comme les tantes et oncles maternels. »

En cotisant, le non-salarié a accès à des soins qui sont de plus en plus chers : « Si la maladie est un aléa de la vie, les grandes dépenses sont au rendez-vous. Exemple : la dialyse rénale coûte 6000DA, il en faut 3 par semaine, 12 par mois. C’est une charge énorme pour celui qui n’est pas assuré. Autre cas : une coronographie revient à 55 000 DA, une opération du cœur peut aller jusqu’à 6 millions de DA…».

Ces exemples pour convaincre le travailleur non salarié de l’avantage qu’il y a à verser sa cotisation annuelle entre le 1er janvier et le 31 mars de chaque année.

L’adhérent à la Casnos bénéficie des prestations en espèces et en nature comme le remboursement du médicament et par la possession de la carte Chifa bénéficier de l’avantage du tiers payant qui est dévolu à la Caisse « qui verse également les pensions de retraite, le capital décès et les pensions de reversions aux ayants droit». C’est plus que de l’argent, c’est de la qualité de la vie et de la responsabilité envers sa famille et ses proches !

Le directeur général de la Casnos en appelle à la prise de conscience des non-salariés : les « avantages sont supérieurs aux obligations ! »

 

Communication-attraction

M. Acheuk-Youcef est directeur depuis une année de cette institution qui «prend son essor en sensibilisant les professionnels qui ont le droit de bénéficier des couvertures sociales que prévoit la loi, c’est comme s’il disait : Profitez de vos droits ! Protégez vos proches des aléas de la vie ! Bénéficiez de la politique sociale et de santé garantie par la Nation ! »  De fait, tous les moyens sont mis à contribution pour que le commerçant, l’artisan, la femme travaillant à domicile, le médecin, l’avocat, l’agriculteur paient leur cotisation. «El Berrah, la voiture surmontée d’un haut-parleur, les interventions sur les radios locales (très puissant vecteur de l’information claire et vraie), les interventions sur les médias écrits et audiovisuels,  l’accueil au guichet des agences et l’organisation de journées portes ouvertes ont un effet mesurable : 100 000 non-salariés se sont présentés et ont payé leur cotisation ! C’est énorme pour un laps de temps de 2 mois. » Dr Acheuk-Youcef en profite pour démentir avec force l’allégation selon laquelle la retraite des travailleurs serait fixée à 65 ans. : « Rien n’a changé ! Les non –salariés ouvrent droit à la pension à 65 ans et les salariés à 60 ans.»

 

Dynamique de progrès

La Casnos est décidée à assurer la protection sociale des non- salariés : «  Le gisement de cotisants est de 6 millions au moins si l’on compte les actifs déclarés au CNRC et à la Chambre des métiers, aux ordres professionnels et si nous arrivons à faire entrer dans la règle le 1,5 de l’informel. Le million d’agriculteurs est une cible qui est sensibilisée particulièrement avec l’aide de l’UNPA, de la CNMA et d’autres voies». Mais « seuls 600 000 sur les 3 millions travailleurs non-salariés s’acquittent régulièrement de leurs cotisations » avait déclaré M. Acheuk-Youcef à une autre occasion. La dynamique de progrès cible les professions libérales en leur assurant qu’elles peuvent cotiser au niveau qui les arrange pour avoir, par exemple, une retraite qui avoisine les 200 000 DA par mois suivant le principe : «Plus vous cotisez plus votre retraite sera élevée.»

Cette démarche nouvelle est liée au fait que la déclaration de revenu n’est plus exigée pour bénéficier de la protection sociale de la CASNOS. Ce qui fait dire au DG : «Notre communication nous a fait gagner 15% de recettes en plus». Le discours change par rapport aux obsessions bureaucratiques du recouvrement des cotisations, la Casnos refusant de punir.

O. Larbi


Une journée de formation sur la Sécurité sociale au profit des journalistes

Afin de permettre aux professionnels de la presse de mieux traiter les sujets en rapport avec la Sécurité sociale, la Caisse nationale  de Sécurité sociale des non-salariés prévoit d’organiser au cours du premier trimestre 2016, en dehors d’Alger, une journée de formation au profit des journalistes de la presse écrite et audiovisuelle.

«Cela évitera à l’avenir la diffusion de fausses informations comme c’est arrivé dernièrement avec la publication d’un article qui parlait du changement de l’âge de départ à la retraite pour les salariés alors que l’information s’est avérée complétement infondée» a souligné M. Acheuk-Youcef.

 

L’Algérie n’a aucune dette envers les hôpitaux français  

«L’Algérie n’a aucune dette envers les hôpitaux français bien au contraire, c’est nous qui sommes redevables à la Sécurité sociale française» a indiqué hier le directeur général de la CASNOS. D’après M. Acheuk-Youcef, la caisse de sécurité sociale algérienne veille à régler ses comptes à chaque réunion avec son homologue française. L’intervenant a souligné que les soi-disant dettes réclamées par la France sont dues à des soins reçus par patients bénéficiant d’une couverture sociale en Algérie mais n’ayant pas souscrit à une assurance voyage alors que l’entrée sur le territoire Schengen requiert aux voyageurs de souscrire à une assurance à qui incombe la responsabilité de prendre en charge les frais médicaux. «Certaines des factures établies par les hôpitaux français n’appartiennent même pas à des ressortissants algériens» a ajouté M. Acheuk. D’après l’intervenant, la question des dettes impayées resurgie à chaque période électorale en France.

 

«Il y a des gens qui préfèrent s’empoisonner avec le tabac que d’assurer leur avenir»

Le Directeur général de la Casnos s’est interrogé lors de son intervention sur les raisons qui poussent certains citoyens à négliger leur capital santé ainsi que celui de leurs proches, en s’abstenant de souscrire à la Sécurité sociale. Dans ce cadre, M. Acheuk-Youcef a souligné que le minimum des cotisations journalières revient moins cher qu’un paquet de cigarettes alors que le maximum égal à vingt fois le salaire minimum (SNMG). «Il y a des gens qui préfèrent s’empoisonner avec le tabac au lieu d’assurer leur avenir et celui de leur famille» a-t-il ajouté. 

Rachid Rachedi