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Généralisation de l'accès à Internet : L'Inde refrène les ardeurs de Facebook

Publié par Samy YACINE le 02-01-2016, 21h11 | 76
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Le rêve «fou» du patron de Facebook, Mark Zuckerberg de «connecter toute la planète» devra attendre quelques temps ou du moins ne passera plus par l’Inde.

Les autorités de pays viennent en effet de signifier à l’opérateur Reliance Communications de mettre un terme à son partenariat avec Facebook ; en effet, « l’opérateur mobile propose le service FreeBasics, qui permet d’utiliser Internet de façon limitée et allégée : il est possible d’utiliser un moteur de recherche, de lire les infos, de regarder la météo, et bien sûr d’utiliser les sites et produits de Facebook. Le tout, gratuitement », rapporte le site du quotidien française lemonde.fr qui pour expliquer  cette décision écrit que puisque « le régulateur indien vient de fermer la porte à Facebook, c’est parce que son accès différencié et incomplet à Internet entre selon lui en conflit avec le principe de neutralité du Net, qui garantit théoriquement un égal accès au Net à tous ». L’opérateur des télécoms indien a fondé la démarche du gouvernement indien dans un texte rendu public dans lequel lemonde.fr a souligné ce passage :  « La question s’est posée de savoir s’il fallait autoriser un opérateur télécom à proposer des prix différents pour l’accès à des contenus différents. Tant que cette question n’a pas de réponse, il ne serait pas approprié de laisser cet état de fait continuer. » Le partenariat établi depuis novembre dernier entre le réseau social américain et l’opérateur indien a vite fait de susciter les interrogations des autorités indiennes, inquiète de voir que Face, est vite devenu, comme l’écrit lemonde.fr, « maître des services accessibles gratuitement depuis Free Basics. Par exemple, il est possible d’accéder aux articles de la BBC, mais l’internaute souhaitant lire LeMonde.fr devra payer. Il en va de même pour les moteurs de recherche, puisque seul celui de Microsoft, Bing, est gratuit. »

Le service d’accès gratuit à l’interne développé par Facebook dans le cadre de son projet Free Basics est disponible dans de nombreux pays, en Afrique, en Amérique Latine, mais l’Inde présente un point focal ; il s’agit écrit lemonde.fr, d’un « marché important pour Facebook, son deuxième plus grand après les Etats-Unis, avec près de 135 millions d’utilisateurs déjà inscrits. C’est aussi un pays où une part importante de la population n’est pas encore connectée à Internet, mais pourrait utiliser Facebook si elle l’était ». En septembre dernier, Mark Zuckerberg est même allé au siège des Nations unies pour défendre son projet de rendre accessible internet pour toute la population mondiale.

Si vous voulez aider les gens à se nourrir, se guérir, s’éduquer et trouver un emploi partout dans le monde, il faut connecter le monde. Internet ne devrait pas appartenir à seulement trois milliards de personnes, comme c’est le cas aujourd’hui. Il devrait être considéré comme un impératif pour le développement. » Aux côtés de personnalités reconnues il a signé une tribune commune sur le New York Times dans laquelle il donnait sa vision du projet : « Si vous voulez aider les gens à se nourrir, se guérir, s’éduquer et trouver un emploi partout dans le monde, il faut connecter le monde. Internet ne devrait pas appartenir à seulement trois milliards de personnes, comme c’est le cas aujourd’hui. Il devrait être considéré comme un impératif pour le développement», souligne-t-il, repris par lemonde.fr.

 Quelques temps auparavant, Zuckerberg avait évoqué son projet de drones pour la couverture internet et donné quelques détails de son fameux Free Basics , lancé en remplacement de l’ancien projet (Internet.org), dans plusieurs pays à traveser le monde et qui consiste, en « une application mobile permettant d’accéder gratuitement à certains services, parmi lesquels Facebook, Wikipedia, des sites d’information ou de recherche d’emploi », note lemonde.fr, ajoutant que, « surnommée «l’Internet pour les pauvres», l’application avait fait l’objet de vives critiques en avril en Inde, accusée de ne pas respecter la neutralité du Net en favorisant certains services par rapport à d’autres ».

La «mésaventure» indienne du projet de Facebook ne semble pas avoir découragé Mark Zuckerberg qui s’en est allé mobiliser la foule des internautes pour leur demander de prendre la défense de son offre, même si de nombreux acteurs indiens avaient déjà émis des doutes sur la pertinence de l’offre d’accès gratuite de Facebook ; « »Free Basics/Internet.org [initiative de Facebook pour connecter les régions en développement] est contre la liberté », déplorait par exemple le Times of Indiadans son éditorial », fait savoir lemonde.fr. De son côté, le site spécialisé zdnet.fr, se fait l’écho de propos d’un acteur professionnel indien, remonté contre l’offre d Facebook :« Nous n’avons pas de problème avec l’Internet libre à partir du moment où il est ouvert pour tous. "Free Basics" n’est qu’un moyen de verrouiller les utilisateurs vers l’écosystème de Facebook. Il n’y a pas Google, ni Youtube «, indique Mahesh Murthy, patron d’une startup indienne interrogé par Bloomberg, « Il n’est pas possible que les riches aient accès à l’intégralité du net quand les pauvres eux ne peuvent avoir accès qu’à Facebook », lit-on sur ce site français.

Malgré, cela, on retrouve sur lemonde.fr, trace d’une nouvelle tribune de Mark Zuckerberg, sur le site du journal Times of India, dans laquelle, il rappelle : « Si on pense que tout le monde doit avoir accès à Internet, on doit défendre Free Basics. C’est pourquoi plus de trente pays l’ont reconnu comme un programme en accord avec la neutralité du Net et bon pour les consommateurs. »

Le patron de Facebook conçoit son offre comme un service public qui doit continuer à exister, à l’instar des bibliothèques, même si, dit il «elles ne contiennent pas tous les livres», ou d’un hôpital, même si on n’y trouve pas tous les traitements.

Samy YACINE


De la neutralité de l’internet

Depuis l’apparition du réseau internet, comme réseau ouvert au grand public, le débat a toujours été intense sur le principe de la neutralité du réseau. Le réseau doit demeurer comme un canal de transmission et d’échange neutre, ne tenant pas compte des contenus transportés. « La neutralité du Net ou la neutralité du réseau est un principe qui garantit l'égalité de traitement de tous les flux de données sur Internet. Ce principe exclut ainsi toute discrimination à l'égard de la source, de la destination ou du contenu de l'information transmise sur le réseau », explique l’encyclopédie en ligne Wikipedia qui précise que « Tim Wu, professeur de droit à l'université Columbia à New York, a popularisé le concept de neutralité du Net dans un article paru en 2003 et intitulé Network Neutrality, Broadband Discrimination »


Même aux Etats Unis !

Le débat a fait date même aux Etats Unis où les opérateurs de télécoms ont été désavoués dans leur démarche pour un internet à deux vitesses. L’histoire a fait débat lorsque « Comcast, un câblo-opérateur américain, a ainsi décidé de négocier avec Netflix pour diffuser ses contenus aussi rapidement que les autres, contre une participation financière», rapporte lemonde.fr qui ajoute que « Netflix a fini par obtempérer après que Comcast a sensiblement ralenti la vitesse de téléchargement de ses contenus, obligeant ainsi les abonnés à attendre avant de pouvoir voir un film ou une série ».

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