Hi-Tech

Développement de l’intelligence artificielle : Faut-il avoir peur des machines ?

Publié par Samy YACINE le 10-01-2016, 19h01 | 103
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La frénésie d’acquisitions des start up innovantes dans les technologies de l’intelligence artificielle gagne les grandes multinationales de l’internet en même temps qu’elle ravive le débat sur les rapports entre l’informatique et la société humaine.

Dernier épisode en date, le rachat par Apple d’une petite entreprise, Emotient, spécialisée dans la proposition de «service capable d’analyser les réponses émotionnelles d’un individu face à différents stimuli », dit le site http://www.fredzone.org en s’interrogeant par la suite « toute la question est maintenant de savoir ce qu’elle compte en faire », avant de pronostiquer que, même si « on ne sait pas encore comment Apple va exploiter cette technologie mais la marque doit sans doute avoir une ou deux idées derrière la tête ».

Peu connue à travers le monde, cette petite société installée à San Diego (Etats Unis) a développé des compétences en matière d’analyse d’intelligence artificielle qui lui ont permis de parvenir à capter et interpréter les expressions et les micro expressions du visage. Une fonctionnalité qui a certainement dû intéresser en premier chef les sociétés et administrations publiques pour lesquelles la reconnaissance faciale est un outil de contrôle d’identité. « Emotient compte de nombreux clients dans le domaine de la santé et certains médecins ont ainsi utilisé son outil sur des patients incapables de formaliser leurs ressentis, et ce afin de détecter d’éventuels signes de douleur », rapporte fredzone.org, ajoutant que son innovation « a aussi séduit des agences publicitaires et elle a ainsi été utilisée pour déterminer la réaction des passants face à certaines campagnes ou à certains articles mis en vente dans des magasins. »

L’intérêt d’Apple pour une telle application n’est ainsi pas passé inaperçu, dans un contexte de course aux innovations en intelligence artificielle entre les géants de la haute technologie. Ceci d’autant que, comme le rappelle ce même site, ce n’est « pas la première fois que la Pomme Croquée dépense quelques millions pour mettre la main sur une entreprise. En réalité, elle a réalisé des dizaines d’acquisitions au fil de ces dernières années ... » Cette société est même parvenue à mettre ses compétences au service du géant Google en lui offrant une application pour ses Google Glass, à travers laquelle, « l’utilisateur pouvait utiliser la caméra frontale des lunettes pour déterminer les émotions ressenties par les personnes croisées sur son chemin », lit-on sur le même site.

Au moment où les normes et technologies d’identification évoluent à un rythme effréné, sous la pression des besoins marketing des grandes entreprises et de sécurité pour les administrations publiques, la reconnaissance faciale est devenue un terrain d’enjeu pour les multinationales de l’internet ; « et c’est sans doute ce qui a poussé Apple à sortir le carnet de chèques pour mettre la main sur l’entreprise », fait remarquer fredzone.org qui rappelle d’ailleurs « que ce n’est pas la première fois que la Pomme Croquée investit sur ce genre de technologies ».

La firme de Feu Stève Job avait déjà marqué l’actualité par le rachat de Polar Rose, jeune Start up dédiée à la reconnaissance faciale acquise en 2010 en contrepartie d’un chèque de 29 millions de dollars.

Un peu comme beaucoup d’observateurs les medias s’intéressent à la réelle motivation de telles actions. Il est en effet intéressant de savoir ce que les géants de l’internet comptent faire de ce déploiement de ‘’deep learning’’.

Sur le site de l’encyclopédie en ligne Wikipédia, on peut lire ce qui suit : « Le deep learning (aussi appelé deep structured learning, hierarchical learning ou apprentissage profond) est un ensemble de méthodes d'apprentissage automatique tentant de modéliser avec un haut niveau d’abstraction des données grâce à des architectures articulées de différentes transformations non linéaires. Ces techniques ont permis des progrès importants et rapides dans les domaines de l'analyse du signal sonore ou visuel et notamment de la reconnaissance faciale, de la reconnaissance vocale, de la vision par ordinateur, du traitement automatisé du langage. Dans les années 2000, ces progrès ont suscité des investissements privés, universitaires et publics importants, notamment de la part du GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon). » Beaucoup de choses ont effectivement évolué ces derniers temps, faisant de l’intelligence artificielle un terrain de concurrence entre les sociétés américaines de haute technologies.

Les progrès de l’intelligence artificielle ne cessent d évoluer depuis plus de 40 ans ; ses produits sont devenus une partie de l’environnement quotidien des utilisateurs qui en demandent toujours un peu plus. Mais pour le deep learning, les applications sont beaucoup plus nouvelles , si l’on en croit un récent papier mis en ligne par le quotidien économique français latribune.fr, dans lequel on note en effet que  « l'avènement du deep learning dans nos vies est tout autant prégnant mais beaucoup plus récent : reconnaissance vocale Siri, Cortana ou Google Now, déchiffrement d'images contraires aux conditions d'utilisation de Facebook ou encore repérage des numéros de rues sur Google Maps et bientôt voitures autonomes... autant d'applicatifs rendus possible grâce à la puissance des machines et au nombre gigantesque de données (Big Data) désormais disponibles. »

L’appétit des gants de l’internet pour ce terrain d’innovation est sous tendu par leur désir de mettre en place de nouvelles applications et des machines en mesure d’apprendre par leurs propres capacités. Un peu dans la lignée de l’expérience réalisée par le géant de la recherche sur internet; en effet, rapporte la tribune.fr, dans le but de « mesurer l'incroyable potentiel de ces nouvelles technologiques numériques, Google réalisa en 2012 une expérience inédite permettant à une machine d'identifier le concept de chat uniquement en analysant des millions d'images et des textes relatifs à cet animal. Sans la moindre aide humaine, la machine réussi à déduire et à nommer ce que nous appelons, en langage humain, un ‘’ chat’’.

Samy YACINE


Quelles limites au possible ?

Alors que certains attirent l’attention sur les ‘’dangers’’ que l’intelligence artificielle fait courir à l’Humanité, d’autres scrutent les horizons possible à investir par le biais des machines intelligentes. « Demain, toutes ces nouvelles formes d'intelligences artificielles feront partie de notre quotidien. Elles déchargeront les Hommes des tâches les plus ingrates, détruisant au passage des millions d'emplois, vivront avec et autour de nous, jusqu'à gérer l'essentiel de nos vies privées et professionnelles, seront capables de réfléchir et de prendre des décisions et, pourquoi pas, disserter sur le sens de la vie sans que les réponses ne soient rédigées par des humains », avance Philippe Boyer, directeur marketing et développement d'Urbis Park, auteur d’une contribution mise en ligne sur latribune.fr. Mais selon toute vraisemblance ses ‘’craintes’’ n’évoquent pas que des images de science fiction, puisque lui même fait une mention particulière dans son papier à cette expérience qui a vu, il y a quelques mois, des ingénieurs de Google présenter « une intelligence artificielle capable de répondre à de multiples questions dont : ‘’Quel est le but de la vie ? ‘’. Machine : ‘’ Etre au service du plus grand bien’’».

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