L’utilisation rationnelle et réfléchie des pesticides dans le domaine agricole a été vivement recommandée, mercredi à Aïn Témouchent, par la directrice de la station régionale de protection des végétaux (SRPV) d’Oran.
"Cette utilisation doit s’effectuer en étroite coordination, notamment avec les agriculteurs, selon le système d’information phytosanitaire (SIP) mis en place par la SRPV, pour éviter leurs effets néfastes sur la santé humaine et le patrimoine apicole", a souligné Bekri Nawal, lors d’une rencontre scientifique organisée dans le cadre du 3e Salon régional de l’apiculture.
Préconisant le changement de stratégie de traitement des arbres et des plantes utilisées par les abeilles pour la pollinisation, elle a expliqué que le SIP constitue "un contact direct" avec les fellahs et les apiculteurs par le biais des facilitateurs afin de minimiser l’utilisation des produits phytosanitaires.
Une utilisation effrénée des pesticides engendre la perte de 20 à 30% des récoltes et des milliards de dinars par an des subventions accordées par l’Etat, a-t-elle fait savoir.
Dans ce cadre, la station régionale d’Oran émet des bulletins d’avertissement destinés aux fellahs pour prémunir les zones apicoles contre ces effets dévastateurs, a ajouté Mme Bekri, insistant sur la lutte intégrée contre les ravageurs, notamment la lutte prophylactique, chimique, biologique et biotechnologique.
Elle a également conseillé aux agriculteurs, avant d’utiliser les pesticides, à mettre en place un "système de piégeage" pour lutter contre les insectes et autres fléaux, soutenant qu’en se prenant en charge, les fellahs valoriseront l’aide de l’Etat.S’agissant de la sécheresse actuelle, elle a recommandé l’utilisation de l’irrigation d’appoint qui a donné d’excellents résultats dans le domaine des céréales à El Amria.
Pour sa part, le représentant de la station de Saf Saf (Tlemcen) de l’institut technique des élevages (ITELV), s’est penché sur les potentialités apicoles de la wilaya de Tlemcen qui compte 515.996 hectares de zones de montagnes (Traras, Sebaa Chioukh, ...) où est concentré un important potentiel arboricole rustique.
Comptant 1.469 apiculteurs, cette wilaya produit, par le biais de 22.140 ruches modernes et 2.860 traditionnelles, 200.000 kilogrammes/an de miel. Cette production est confrontée aux difficultés de commercialisation en raison des prix élevés du miel (entre 3.500 et 4.500 DA/kg, a indiqué Aidouni Houssein qui a recommandé l’organisation de la profession et le recours à la formation pour la maitrise des techniques apicoles. Enfin,
les représentantes de la direction du commerce de la wilaya d’Aïn Temouchent ont insisté sur l’achat de miel connu et homologué, ayant un étiquetage réglementaire contenant l’ensemble des données exigées par la loi 03/09 portant protection des consommateurs.
Une commission regroupant cette direction et celle de l’agriculture prennent en charge le contrôle des produits phytosanitaires, a-t-on indiqué rappelant, entre autres sanctions prévues par ladite loi, le retrait des produits incriminés et des amendes entre 10.000 et 100.000 DA pour tout contrevenant.
Ouvert le 10 janvier à l’ex-CIAJ d’Ain Temouchent, le 3e Salon régional de l’apiculture regroupe, jusqu’à samedi prochain, une quinzaine de producteurs de miel représentant cinq wilayas du pays.