Gaz: L’Algérie attachée au principe de partage des risques producteurs-consommateurs

Publié par DK News le 16-02-2016, 22h33 | 45

L'Algérie demeure attachée au principe de partage des risques entre producteurs et consommateurs, pour un développement harmonieux de l’industrie du gaz et au principe de l’indexation des prix de ce dernier sur ceux du pétrole pour les contrats à long terme, a indiqué le ministre de l’Energie, Salah Khebri.

«Producteurs et acheteurs (de gaz) devront nécessairement continuer à partager les risques et à s’entendre pour le développement harmonieux de l’industrie», a affirmé M. Khebri dans son allocution prononcée au 5ème symposium de l’Association algérienne de l’industrie du gaz (AIG), qui se tient mardi et mercredi à Alger, en présence de représentants de sociétés nationales et étrangères activant dans le secteur des hydrocarbures et d'experts. A ce propos, il a soutenu que la conjoncture baissière des prix observée actuellement sur les marchés pétroliers internationaux «ne doit pas nous faire douter de l’utilité des contrats de long terme et encore moins de l’indexation des prix du gaz sur ceux des produits pétroliers». «Nous resterons fermement attachés à l’architecture institutionnelle qui a permis, pendant plus de trois décennies, de développer des systèmes d’approvisionnement gaziers stables et matures avec nos partenaires», a-t-il insisté. Les difficultés rencontrées par le gaz naturel résultent, selon le ministre, de «politiques énergétiques incohérentes de certaines régions».

C'est dans ce sens que le ministre a observé que dans la production d’électricité en Europe, le gaz naturel est «défavorisé» par rapport non seulement aux énergies renouvelables, fortement subventionnées, mais aussi au charbon qui est bien plus polluant, et ce, du fait d’un marché de carbone déficient. S’agissant du marché interne du pays, le ministre a fait part d’une progression soutenue de la consommation nationale d’énergie en 2015 avec une croissance de 8% pour la consommation d’électricité, de 5% pour le gaz naturel et de 5,5% pour les produits pétroliers.

Cette nette hausse est tirée surtout par la croissance démographique et par l’amélioration du niveau de vie des Algériens, a-t-il expliqué.

De même, la production nationale d’électricité devrait atteindre 150 téra watts heure (TWh) à l'horizon 2030, alors que la consommation de gaz naturel devrait passer du simple au double sur la même échéance, selon ses projections.

Le gaz naturel, qui contribue à satisfaire 63% des besoins énergétiques du pays, représente 41% de la production primaire d’hydrocarbures et 52% des exportations de hydrocarbures.

Ces données, a-t-il noté, engagent les pouvoirs publics à poursuivre les efforts pour la transformation du mix-énergétique et des modes de consommation.

 

Poursuivre le développement de toutes les ressources énergétiques

Pour assurer la sécurité énergétique du pays à long terme, a-t-il poursuivi, l'Algérie devra recourir au développement de toutes les sources d’énergie fossile et des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.

Evoquant les actions visant à redynamiser et à développer l'ensemble des ressources énergétiques disponibles en Algérie, il a précisé que pour les hydrocarbures, il est prévu d’intensifier les efforts d’exploration dans les bassins matures et ceux faiblement exploités, tout en £uvrant à réaliser des découvertes proches des installations de traitement existantes pour qu’elles puissent rapidement contribuer à l’effort de production.

Le ministre a également cité l’amélioration de la récupération au niveau des gisements en exploitation.

S’agissant de la promotion des énergies renouvelables, le programme national en la matière prévoit la mise en place d’une capacité de 22.000 MW à l’horizon 2030, représentant 27% de la production nationale globale d’électricité, a-t-il rappelé. Le ministre a, d’autre part, mis l’accent sur l’importance de la maîtrise technologique dans le développement de l’industrie gazière en Algérie pour répondre aux besoins internes et honorer les engagements internationaux du pays vis-à-vis de ses partenaires énergétiques.

A cet effet, quatre problématiques relatives à cet aspect ont été soulevées par M. Khebri: L’amélioration de l’efficacité de l’exploration gazière et de la récupération des gisements en exploitation, la réduction des coûts de la chaîne gazière, l’amélioration de l’efficacité énergétique pour réduire la consommation du gaz et la maîtrise de l’empreinte environnementale liée aux différents segments de l’industrie gazière.

Présent à cette rencontre, un représentant du ministère de l’Industrie et des mines a estimé que le développement de la filière solaire devrait permettre de renforcer le partenariat entre les secteurs de l’énergie et de l’industrie.

Sur ce point, il a cité la nécessité de la contribution des industriels nationaux publics et privés dans la fabrication de centrales électriques hybrides (gaz-solaire) parallèlement à la mise en place d’un réseau national de sous-traitance.

Le 5e symposium de l’AIG tient ses travaux sous le thème de «la technologie, moteur de développement des ressources gazières et de diversification des échanges et des usages».