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Systèmes de cryptage des données : Pourquoi Apple tient tête au FBI ?

Publié par Samy YACINE le 29-02-2016, 17h56 | 84
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Alors que le conflit est latent depuis déjà longtemps, entre les services de renseignement et de  police d’une part, soucieux de ‘’faire craquer’’ tous les systèmes de cryptage pour accéder aux donnés des outils de communication, et les grandes multinationales de l’internet, échaudées par les révélations de Snowden sur les pratiques douteuses des renseignements américains en matière de ‘’siphonage des données’’,  voilà que le conflit prend une nouvelle tournure.

Apple refuse une démarche introduite par le FBI auprès de la justice américaine pour l’obliger à concevoir un programme susceptible de faire sauter les verrous de sécurité d’un iPhone. « Les autorités veulent obliger le groupe à débloquer l'iPhone de Syed Farook, l'un des deux auteurs de l'attentat de San Bernardino, en décembre, en Californie », note le site de la télévision française francetvinfo.fr qui ajoute qu’à « la lutte contre le terrorisme, Apple rétorque par la protection des données de ses utilisateurs ». Pour rappel la tuerie de San Bernardino, le 2 décembre dernier avait fait 14 morts et 17 blessés

En effet, juste après la tuerie, la police américaine récupère un appareil iPhone de l’un des auteurs de l’attentat, Syed Farook, abattu par a police, mais sans parvenir à accéder à son contenu. Pour sa part le site français zdnet.fr y voit deux principales raisons ; d’abord la  complexité des systèmes de cryptage mis par les fabricants, et notamment par Apple qui a tout verrouillé depuis la sortie  en 2014  de son iOS8 ; mais le seconde raison incombe  à une ‘’certaine incompétence’’ des agents du FBI  qui à force de tripoter l’appareil ont fini par le verrouiller définitivement, rendant  impossible tout accès à son contenu. Un document de la justice américaine divulgué par la chaîne ABC confirme effectivement  « que le mot de passe du compte iCloud de Syed Farook avait été réinitialisé par son employeur, "à la demande de la police" », note francetvinfo.fr  qui ah=joute que cela « a eu pour effet de verrouiller tout accès aux données chiffrées du téléphone. »

Dèss lors le FBI se tourne vers la justice pour amener Apple à écrire un programme, sorte de ‘’porte dérobée’’ par laquelle il pourrait accéder en contournant tous les systèmes de sécurité mis par Apple dans ses appareils et logiciels ; La société rétorque par un refus catégorique et demande à la justice d’annuler cette procédure ; « Si Apple crée cet outil pour le gouvernement, alors des personnes mal intentionnées pourraient l'utiliser pour accéder aux données des utilisateurs », rapporte le site français qui explique ainsi le refus d’Apple de satisfaire  la requête du FBI.  Le patron d’Apple Tim Cook est aussi monté au créneau en donnant une interview à une chaîne de télévision américaine dans laquelle il explique, selon francetvinfo.fr que  "le gouvernement suggère que cet outil pourrait n'être utilisé qu'une seule fois… Mais ce n'est tout simplement pas vrai. Une fois créée, la technique pourrait être utilisée à l'infini, sur tous types d'appareils. » Et le patron d’Apple d’ajouter qe de telles ‘’portes d’accès’’ aux données de ses iPhones pourraient également tomber entre les mains de ‘’gouvernements dictatoriaux’’ qui pourraient en user pour des fins  contraires à la vie privée.

Dans le contexte actuel marqué par une recrudescence des actes terroristes, le point de vue de l’opinion publique américaine semble aller dans le sens de la requête du FBI, même si c’est à une courte majorité. Il n’empêche que les mastodontes de l’internet ont tous indiqué avoir l’intention de se pourvoir aux côtés d’Apple pour défendre  les libertés d’innovation et d’expression. Ainsi le patron de Facebook qui a dit toute sa sympathie pour Apple dans cette affaire a estimé « ne pense pas que demander une 'porte dérobée' va être efficace pour augmenter la sécurité », souligne le site de la télévision française.

De l’autre côté, les patrons du FBI, de la CIA et de la NSA ont défendu ‘’bec et ongles’’ cette démarche qui, disent-ils vise à aider les policier dans leur démarche de recherche de la vérité pour sécuriser la société. « "Nous ne voulons pas casser le chiffrement, ou jeter une clé dans la nature", explique le patron du FBI, James Comey qui exhorte Apple à coopérer avec la police en l’assurant, selon francetvinfor.fr « que personne n'a demandé à l'entreprise de fournir un logiciel qui pourrait être utilisé par des pirates informatiques ».  De son côté, le patron de la CIA, estime ‘’légitime’’ la demande du FBI. Quant au chef de la NSA, la fameuse agence du renseignement américaine, Michael Rogers, il considère que ‘’les géants  de la Silicon Valley font le jeu du terrorisme’’, seln le site de la radio, française rtl.fr  qui  reprend des extraits de son interview à Yahoo News dans laquelle il  déclare clairement que  « les dispositifs de chiffrement des Smartphones ont  empêché son agence de recueillir suffisamment de renseignements pour prévenir les attaques du 13 novembre. »

Curieusement, l’ancien patron de Microsoft, Bill Gates s’est  joint aux voix demandant une collaboration d’Apple  en soutenant que le FBI ne fait rien d’autre que de solliciter   Apple de la même manière explique-t-il que lorsqu’il   «  réclame "des informations à un opérateur téléphonique ou à une banque" ». Pour Bill Gates, cité par francetvinfo.fr, la chose est simple : «Je pense qu'avec les protections adéquates, il y a des cas où le gouvernement peut agir en notre nom, par exemple pour freiner le terrorisme, et que c'est une bonne chose".

Les observateurs auront pourtant fait remarquer que la demande du FBI ne correspond pas tout à fait à ce dont parle Bill Gates ; « « Si débloquer un téléphone sur demande judiciaire légitime ne pose pas vraiment problème à Apple qui semble d’ailleurs y avoir procédé près de 70 fois depuis 2008, lit-on sur le site du journal suisse letemps.ch,  il n’en va pas de même de l’écriture d’un nouveau programme destiné à faire sauter des verrous de sécurité », poursuit-il. Il est ainsi aisé de comprendre la réaction de Tim Cook qui assimile la demande du FBI à un ‘’cancer’’.

Samy YACINE

 

Apple ne ferme pas toutes les portes

Opposé à la solution préconisée par le FBI, Tim Cook le patron d’Apple a pourtant joué le jeu avec les autorités policières américaines. Il a en effet indiqué selon francetvinfo.fr « que plusieurs de ses ingénieurs avaient été mis à la disposition de la police fédérale pour tenter d’obtenir les informations qu’elle cherche par d’autres moyens », ajoutant néanmoins  qu’il « sait que le FBI a aussi sa part de responsabilité... » Après quoi, et au lieu des ^programmes que lui demande les  policiers du FBI pour faire sauter les verrous de sécurité de  ses iPhone, la firme à la pomme  suggère plutôt la mise en place d’une commission par le Congrès américain pour réfléchir sur les systèmes de cryptage, en promettant que la société ‘’Apple y prendrait part ‘’.

 

Les Français aussi !

Depuis les attentats du 13 novembre dernier, les policiers français sont confortés dans leur conviction par le constat de la NSA que si les systèmes de cryptage avaient été contournés, il n’y aurait certainement pas eu d’attentats. Dans un document d’un service spécialisé de la, police française, il est en effet clairement indiqué que les fabricants redoublent d’innovation pour endurcir leurs technologies de cryptage.   Ce qui bien entendu, complique la tâche des enquêteurs et relance du coup le débat sur le rapport entre la technologie et ses implications sociales.

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