Hi-Tech

Production audiovisuelle pour mobile : Innovations et espoir en perspective

Publié par Samy YACINE le 10-04-2016, 23h47 | 92
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Le développement  des technologies numériques et des capacités de diffusion du web continuent d’impacter les industries culturelles et créatives à un rythme  intense, porté par des opérateurs en quête de nouveaux modèles pour capter un public de plus en plus jeune, mobile et assoiffé de nouveaux contenus.

Après les premières ‘’casses’’ infligées à l’industrie musicale, contrainte de réinventer son modèle de distribution et donc ses fondements économiques, d’autres branches ont également affectées, et obligées de revoir leurs modèles économiques.

Les chaînes de télévision, même assise encore sur des bassins d’audience confortables  qui leur permettent de  drainer des financements publicitaires, n’en sont pas moins dans une situation de ‘’grande évolution’’ où toute la chaine des métiers et des branches est appelée à subir de nouveaux bouleversements.

« Nouveaux formats, nouveaux codes, nouveaux écrans : streaming vidéo via Internet, TV à la carte, personnalisée, mobile, en mode immersif et en ultra-haute définition, vidéos en direct liées aux réseaux sociaux, séries feuilletonnantes distribuées mondialement, consommation en différé, pubs zappées mais ciblées en temps réel, dégroupage des bouquets de chaînes, jeux vidéo en ligne multi-spectateurs, e-sport, nouveaux formats de l’info, applis, réalité virtuelle … etc », autant de terrains de changements recensés par le blog de France Télévisions http://meta-media.fr, qui a mis en ligne en mai 2015, un dossier intitulé :  ‘’ Futur de la TV : 10 enjeux de transformation’’.

Parmi les grandes mutations imposées à la télévision, l’entrée en action de nouveaux concurrents en matière de production audiovisuelle ; « Nous sommes au tout début d’une incroyable hyper-offre, d’un foisonnement de contenus vidéo sur tous les écrans.

Et en streaming ! De nouvelles plateformes se disputent notre attention, notamment les messageries instantanées, les objets connectés sur soi, demain l’Internet industriel et les voitures autonomes » ; Un constat vérifiable à l’aune de l’actualité récente des grandes sociétés de l’internet qui se livrent bataille sur le terrain de la production d’œuvres audiovisuelles.

En suggérant que ‘’Facebook veut s’attaquer à la télévision’’, l’agence de presse Reuters revient, comme bon nombre de titres de la presse spécialisée sur ces nouvelles fonctionnalités  introduites dans l’application  Facebook Live pur permettre aux utilisateurs de diffuser et de commenter  des vidéos en direct ;   « Le lancement à grande échelle de cette application, désormais intégrée à Facebook, permet au premier réseau social mondial de venir concurrencer sur la vidéo le service Periscope de Twitter mais aussi la fonction vidéo de Snapchat, YouTube (groupe Alphabet) et potentiellement les chaînes de télévision », rapporte l’agence britannique qui souligne cette bataille des opérateurs du cyberespace pour occuper le terrain de la production audiovisuelle, en mentionnant que  « la vidéo en direct est devenue un contenu stratégique pour les réseaux sociaux qui se battent pour diffuser des rencontres sportives et des événements en exclusivité comme les Oscars et Grammy awards ».

En investissant ce domaine si prisé des publics jeunes, Facebook autant que les autres opérateurs du monde numérique essaient de s’attirer les faveurs des annonceurs intéressés par les profils de public ciblés. Mise en fonction l’année dernière cette application de Facebook Live  est « compatible avec iOS d'Apple et Android de Google, a été déployée dans 60 pays.

Elle ajoute de nouvelles fonctionnalités comme une carte des flux vidéos à travers le monde, une recherche élargie et de nouveaux filtres, similaires à ce que proposent d'autres plates-formes », précise Reuters, ajoutant que les usagers « pourront également bientôt ajouter du texte, des photos et des petits griffonnages (doodles) aux vidéos comme sur Snapchat ».

Parmi les autres prétendants sur ce terrain de la production audiovisuelles pour des publics jeunes, le groupe Vivendi vient d’annoncer un ambitieux programmes de production de séries courtes destinées uniquement à la ‘’consommation’’ sur téléphone mobile. 

« Vivendi veut-il devenir le Netflix du smartphone ? », s’interroge le site du quotidien gratuit français 20 minutes.fr annonçant que  ce « groupe va lancer des productions internationales haut de gamme conçues spécialement pour mobiles, une première en forme de pari à l’heure du tout gratuit sur Internet ». Le groupe qui détient Canal + ambitionne de toucher « les 2 milliards d’utilisateurs de smartphones dans le monde, dont 60 % des Français et 80 % des Américains, avec des taux encore plus élevés chez les jeunes, selon le cabinet IDC », ajoute l’agence.

Le groupe  a mis les moyens pour offrir à ses productions des standards de haut niveau, loin des petite vidéo de l’internet. « Chaque série a coûté environ un million d’euros, très loin des séries Web à bas coûts qui sont généralement la norme sur internet. Elles sont découpées en 10 épisodes de 10 mn, en plusieurs langues. Soit des budgets d’un million d’euros pour 100 minutes, proches de ceux des séries de Canal + (environ 1 million d’euros pour 52 minutes »,  rapporte l’agence Reuters ajoutant qu’aucun autre opérateur n’est allé  jusqu’à présent sur ces niveaux de standards.

Le modèle de diffusion retenu passera par les opérateurs de télécoms qui seront choisis par pays et  qui auront à proposer des abonnements  de petites sommes par mois. L’application sera disponible dans une vingtaine de pays en Europe et Amérique Latine. Pour faire face à ce nouveau marché Vivendi a mis dans ses ‘’frigos’’ plusieurs dizaines d séries déjà tournées dans pas moins de 18 pays  avec des ingrédients et des références locales «  mais capables de séduire un public mondial », souligne Reuters qui précise qu’au début, « Studio + proposera 25 séries intégrales et en lancera une nouvelle chaque semaine, avec un intervalle de quelques mois seulement entre les saisons ».

Samy YACINE

 

Une stratégie bien ciblée

Interrogé par le site du quotidien gratuit français, sur les raisons du choix du public des 18/35 ans pour le lancement de l’offre des séries mobiles, Gilles Galud, directeur de Studio+ répond par ce constat : « 3,5 milliards de personnes utilisent des téléphones mobiles et les jeunes passent plus de temps sur leur mobile que devant la télévision. Le mobile représente 50 % du temps de consommation vidéo des millenials [les personnes nées entre le début des années 1980 et la fin des années 1990]. 60 % d’entre eux regardent au moins une vidéo par jour sur leur smartphone. Par ailleurs, il n’existe pas de contenu premium, de qualité, pour le mobile, mais uniquement des vidéos, sur YouTube ou autres, plus ou moins cheaps ».

 

Le mobile contre le piratage ?

En s’interrogeant, « Le smartphone, futur allié de Bollywood face au piratage? », l’agence Reuters s’est penchée sur des initiatives lancées par des producteurs cinématographiques et audiovisuels indiens dans la production  de contenus audiovisuels pour mobiles dans l’espoir, expliquent-ils de réduire l’impact du piratage. Malgré un parc de salles cinématographiques estimé à près de 10000 salles, l’Inde souffre de structures d’accès des citoyens indiens aux œuvres cinématographiques et audiovisuelles. « Sept Indiens sur 10 regardent au moins une vidéo en ligne tous les mois et on estime que dans les trois ans à venir près de 90% de l'ensemble des données d'internet seront consacrées en Inde à la vision en ligne de films et de programmes de télévision » rapporte l’agence selon des données du  distributeur numérique UFO Moviez. A partir de là, les professionnels du cinéma indien  espèrent  « qu'un contenu correct et bon marché, peut-être 25 roupies (33 centimes d'euro) pour un film vu en "streaming" sur un téléphone mobile, à la faveur du déploiement prochain des réseaux 4G, découragera le piratage », ajoute Reuters.

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