Réputées être depuis longtemps en mauvais termes, les relations entre le puissant moteur de recherche américain Google et l’Europe vont certainement prendre un autre coup de grippe. Les rédactions de presse rapportent ces derniers temps des informations faisant état de la constitution de nouvelles charges contre le moteur de recherche.
Accusé d’abus de position monopolistique, un langage auquel il s’est habitué, Google sera cette fois ci attaqué pour sa domination du marché des systèmes d’exploitation pour mobile qu’il quadrille ave son fameux Androïd. Selon des statistiques publiées durant le dernier trimestre 2015, par le cabinet d’études Gartner,
le système d’exploitation pour mobiles de Google est effectivement largement en tête des ventes dans le monde avec près de 84,7% de parts de marché, note le site www.edcom.fr en précisant qu’en dépit d’une sensible progression, « le système d’exploitation mobile iOS reste loin derrière Android avec 13.1% des ventes de smartphones dans le monde sur ce 3ème trimestre ». Le site relève également « que ces deux systèmes sont les deux acteurs principaux sur le marché des smartphones, ils représentent ensemble 97.8% du marché. En ce qui concerne les autres systèmes d’exploitation mobile, Windows Phone enregistre 1.7% des ventes et 0.3% pour Blackberry. » La pénétration du système d’exploitation de Google profite d’une ‘’explosion’’ des ventes de Smartphones qui fait le bonheur de la marque Samsung qui, en 2015, « a vendu le plus de smartphones dans le monde avec une part de marché de plus de 23% soit 83.5 millions de smartphones», note edcom.fr qui ajoute que « les ventes de mobiles représentent près de 353 millions de smartphones dans le monde. On constate une hausse de 15.5% par rapport à la même période l’année précédente ».
Dans le classement des constructeurs, établi par les mêmes sources, la firme « Apple arrive second avec 46 millions d’iPhone écoulés au cours de ce trimestre. La troisième marche du podium est accordée à Microsoft avec 30.2 millions de terminaux. On peut noter également, la forte progression de la marque Huawei avec 27.2 millions de smartphones écoulés au 3ème trimestre 2015 », peut-on lire sur le site www.edcom.fr
En surfant sur le monde des connexions par mobile, Google a donc développé tout un environnement d’applications et de fonctionnalités que l’Europe voit d’un mauvais œil et soupçonne même d’entraver la concurrence. « La commission européenne serait sur le point de formuler une ‘’communication des griefs’’ sur un abus de position dominante dans les systèmes d'exploitation pour smartphone »,
annonce lefigaro.fr dans une récente édition mentionnant que cette même « commission européenne enquête depuis un an sur un éventuel abus de position dominante lié au système mobile Android. »
L’attaque contre Google est menée par la suédoise Margrethe Vestager, commissaire de la Direction générale de la concurrence, qui s’en est ainsi expliqué, d’après le site www.universfreebox.com : « Notre préoccupation est qu’en demandant aux fabricants de téléphones et aux opérateurs de pré-télécharger un ensemble d’applications Google, plutôt que de les laisser décider eux-mêmes quelles applications télécharger, Google pourrait avoir coupé le canal par lequel de nouvelles applications sont rendues disponibles ». D’après elle, les grandes entreprises doivent plutôt encourager l’innovation et non la brider par des attitudes anticoncurrentielles.
Les autorités européennes se penchent depuis quelques temps sur les contrats passés entre Google et les constructeurs de téléphones pour savoir si des conditions ne sont pas imposées à ces derniers par Google. « La Commission recherche si Google abuse de sa position pour, entre autres choses, demander aux fabricants de préinstaller ses propres services et applications avec Android », souligne le site www.lemondeinformatique.fr qui estime que le « discours de Margrethe Vestager portait sur les apps et services préchargés. »
D’après ce site, la Commissaire européenne a déclaré vouloir tout faire pour s’assurer «que les grosses entreprises ne cherchent pas à se protéger elles-mêmes en conservant l’innovation ». Elle craint en effet que «Google puisse avoir empêché l’un des principaux canaux permettant aux nouvelles apps de toucher les clients », selon ce site qui explique que d’après elle, si « un smartphone doit être prêt à l’emploi dès qu’on le sort de son emballage, avec ses propres apps de base tels qu’un moteur de recherche pré-installé par le vendeur ou l’opérateur, elle s’inquiète que, en demandant à ces derniers de précharger un jeu d’apps de Google plutôt que de les laisser décider quelles apps intégrer », son constat serait avéré.
Quoi qu’il en soit, la presse note que dans le cas où les charges retenues par les autorités européennes contre Google venaient à être vérifiées, « la firme américaine pourrait devoir payer jusqu’à 10% de son chiffre d’affaires annuel mondial en amendes, ce qui pourrait atteindre 7,5 Md$, si l’on se réfère à son dernier chiffre d’affaires annuel de 75 Md$ », note lemondeinformatique.fr.
