Mouvements sociaux en France : Le ras le bol des policiers!

Publié par Cherbal E-M le 09-05-2016, 19h37 | 68

Les mouvements de manifestations que vivent de nombreuses viles de France, notamment   ceux opposés au nouveau projet de code du travail, semblent induire un coût insupportable pour les fonctionnaires de police devenus effectivement la cible d’aces de violences récurrents.

« Nantes, Rennes, Lille ou Paris, partout en France on observe les mêmes scènes. Des individus masqués, casqués, armés qui prennent pour cible les policiers en leur jetant des pavés et des cocktails Molotov.

"On déteste la police !", voici les mots qu'ils utilisent comme slogan », lit-on sur le site www.francetvinfo.fr qui nous apprend  que plus de 300 policiers ont été blessés depuis le début de ces mouvements sociaux.

A partir de là, certaines organisations syndicales de la police française ont donc décidé d’appeler à une manifestation, le 18 mai prochain, avec comme objectif de dénoncer ‘’la haine anti-flic’’ et comme slogan  ‘’ "A nous d'être debout place de la République !", en référence au mouvement de contestation ‘’La nuit debout’’, source  de leurs ennuis.

« Nous sommes passés d'un mouvement où il y a avait un peu d'agitation et un peu de casse avec beaucoup de jeunes et d'étudiants à, aujourd'hui, des déprédations et des exactions qui sont le fait de professionnels. Ils sont là uniquement pour blesser, mutiler ou tuer des policiers", dénonce  Patrice Ribeiro du syndicat de police Synergie-Officiers, cité par le site de francetvinfo.fr.

A l’occasion de ce ‘’coup de gueule’’ des policiers, les langues se délient pour dénoncer la gestion policière des manifestations, et notamment les instructions imposées aux forces de l’ordre de ne pas intervenir sans ordre devant les casseurs.

 « "Lorsque vous voyez des casseurs détruire les vitrines, saccager des panneaux publicitaires, se servir des tubes néons à l’intérieur pour attaquer les forces de l’ordre et que des policiers mobilisés sont en face d’eux et qu’ils doivent attendre une heure en face d’eux pour intervenir (…) on se demande bien pourquoi" s’interroge Jean-Claude Delage, secrétaire général du syndicat de police Alliance, à l’origine de l’appel à manifestation.

Une question  laquelle des hommes politiques semblent avoir des réponses, à l’image de Jean-Luc Mélenchon et  d’Olivier Besancenot  qui voient qu’il y a derrière cela "une stratégie politique qui consiste à créer les conditions pour qu'il y ait des débordements".

Pour Jean Claude Delage, la raison profonde est à rechercher dans cette volonté délibérée du gouvernement de disqualifier la manifestation aux yeux de l’opinion publique :   « "Je pense que ça vise aussi à discréditer le mouvement social et syndical parce qu’évidemment, lorsque des syndicalistes manifestent contre un texte et qu’il y a des casseurs qui cassent tout dans le quartier, que les riverains sont exaspérés et que la police ne peut pas rapidement intervenir, eh bien ça discrédite aussi quelque part le mouvement social"  déclare-t-il, selon le site www.marianne.net

Le quotidien communiste l’Humanité voit de son côté que, si le mouvement des policiers est fondé pour faire dans la revendication socioprofessionnelle, son choix de cibler la ‘’la haine anti-flic’’ parait douteux.

« A la démagogie qui consiste à appeler les policiers à manifester contre la « haine anti-flic » qui n’existe que dans l'esprit des pourfendeurs du service public et surtout pas dans l'opinion publique, il serait plus opportun d'attirer l'attention sur les conditions de travail, les salaires et les réductions drastiques d'effectifs qui conduisent nos collègues au burn-out ! », signe l’auteur d’un article intitulé : « ‘’Haine anti flic’’  faisons plutôt une journée sur nos revendications ! », mis en ligne sur le site du journal le 5 mai.