Paris: Un médecin de la Pitié-Salpêtrière suspendu pour avoir vendu des certificats à des réfugiés

Publié par 20minutes.fr le 10-05-2016, 15h14 | 50

Les certificats médicaux permettent aux réfugiés d’initier la procédure de demande de titre de séjour pour raisons de santé. Flairant l’aubaine, un médecin de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière aurait délivré contre de l’argent ces documents incontournables à plusieurs migrants.

Le praticien hospitalier à temps plein a été suspendu de ses fonctions ce 10 mai « à titre conservatoire », a annoncé ce mardi la direction de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Une suspension qui fait suite « au signalement effectué par un bénévole d’une association d’aide aux migrants ».

« De nombreuses autres personnes bénéficiaient de ce système »

Selon ce dernier, « un patient étranger en situation irrégulière bénéficiaire de l’AME (Aide médicale de l’Etat) a rapporté avoir versé à plusieurs reprises des sommes d’argent en espèce à un médecin de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière afin d’obtenir un certificat médical », relate dans un communiqué la direction de l’AP-HP.

Selon l’institution, qui a « signalé » les faits à la justice, le patient a expliqué « avoir été mis en contact avec ce médecin par un intermédiaire et que de nombreuses autres personnes bénéficiaient de ce système ».

 « L’enquête interne menée par l’AP-HP (…) laisse supposer que d’autres patients dans des situations comparables auraient également été amenés à effectuer de tels versements », ajoute la direction des hôpitaux parisiens, sans préciser le nombre de personnes concernées.

Procédure disciplinaire et fautes lourdes

Une procédure disciplinaire « sera engagée » alors que les faits ont également été signalés au Conseil de l’ordre compétent, ont indiqué le directeur général de l’AP-HP Martin Hirsch et le directeur des hôpitaux universitaires de la Pitié Salpêtrière-Charles Foix, Serge Morel. Une décision qui « reste très rare ».

« L’ensemble de ces faits, s’ils étaient confirmés, constituent des fautes lourdes que l’AP-HP ne peut tolérer en son sein », a fait savoir la direction qui ajoute qu’ils « mettent notamment en cause la probité requise d’un médecin au plan de sa déontologie professionnelle ».