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YouTube fête ses dix ans : Vers l’âge de la maturité ?

Publié par Samy YACINE le 05-06-2016, 17h24 | 67
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En lançant la première version Bêta de leur petite plateforme de diffusion de vidéo sur internet, il y a dix ans, les trois anciens employés de la société de paiement électronique Pay Pal ne pensaient ps à un succès aussi rapide. Au point d’ailleurs que le moteur de recherche Google débourse 1,65 milliard de dollars, une année après ce lancement, pour ajouter ce service dans sa palette d’offre de services aux internautes.

YouTube est arrivé aujourd’hui à un stade de développement qui en fait une plateforme incontournable sur laquelle se retrouve presque un milliard d’utilisateurs et qui sert à la diffusion de centaines de millions d’heures de documents vidéo. Le phénomène des youtubeurs star augmentent sa visibilité et lui procurent de confortables rentrées publicitaires en attirant  des annonceurs intéressés par ces ‘’youtubuers’’, véritable relais de communication vers de grandes communautés d’internautes qu’ils fédèrent derrière eux.

Tout cela ne permet pas de faire l’économie de nombreuses interrogations sur les grands défis qui font face à la plateforme de Google, et en tout cas l’empêche d’atteindre un âge de maturité Sa contribution dans la colossale structure des revenus de Google demeure encore timide, alors que pour le Wall Street Journal, YouTube ne dégage pas encore de profit, après dix années d’existence.

« Malgré sa domination incontestable, YouTube se trouve aujourd'hui confronté à plusieurs défis, explique le site www.clubic.com qui malgré « les programmes phares des « Youtubeurs stars », qui comptent des millions d'abonnés à leur chaîne, tirent les audiences à la hausse et lui permettent d'engranger de confortables revenus publicitaires », déclare ne pas connaître « sa contribution exacte aux 18 milliards de dollars de recettes publicitaires engrangées par Google au premier trimestre 2016 ».

L’un des premiers grands défis de YouTube est lié à la question des droits d’auteur qui semble lui ‘’empoisonner’’ l’existence.  Sous le titre,  ’’Les majors lancent l’offensive contre YouTube’’,  le site  www.journaldugeek.com , nous apprenait récemment que  « Universal, Warner et Sony viennent de saisir le bureau américain du copyright dénonçant le système Content Id de la plateforme vidéo, filiale de Google, rapporte le Financial Times. » L’objet du mécontentement   le dispositif Content iD est, e, fait un programme informatique conçu en interne pour «  détecter les œuvres diffusées illégalement, c’est-à-dire, sans autorisation préalable des ayants droit ». Mais, d’après ce même site, les majors le trouvent facilement faillible  et sont souvent dans l’obligation de faire elles-mêmes le travail de veille.

Une analyse du journaliste du Financial Times, John Gapper,  mise en ligne sous le titre ‘’ YouTube a l’âge de prendre ses responsabilités’’, sur le site www.lenouveleconomiste.fr   reconnait que  « YouTube est devenu une plateforme incontournable pour les musiciens, comme la chaîne MTV de Viacom l’a été en son temps »,  mais note que les contraintes des droits d’auteur pèsent beaucoup sur le modèle de la plateforme. « En dépit de bagarres régulières avec Spotify et autres services de musique en streaming qui proposent des abonnements payants ou des services gratuits,

les producteurs de musique continuent à les préférer à YouTube », rapporte le journaliste du FT qui donne à cela deux grandes raisons : « Non seulement parce qu’ ils paient mieux (Universal estime qu’il obtient moins d’un dixième de cent de dollar par chanson jouée sur YouTube), mais également parce que ces sites ne permettent pas de télécharger et diffuser des contenus produits par les usagers. Le risque de piratage est donc moindre. »

A cela, le site www.clubic.com une autre contrainte d’image : « il faut bien avouer qu'en dehors des stars, la plupart des contenus postés sont de piètre qualité, alternant vidéos d'ados filmant leurs exploits dans leur chambre ou des recettes de cuisine ratées », peut-on lire dans son papier mis en ligne le 28 mai dernier, dans lequel le journaliste  trouve que tout cela fait « image ‘’cheap’’ qui dévalorise son image et tire les tarifs publicitaires vers le bas. »

Dans ce contexte, on peut comprendre la dernière sortie médiatisée de YouTube intimant l’ordre aux sites de cesser   les téléchargements non autorisés de vidéo. Google avait déjà tenté par le passé de s’attaquer aux utilisateurs d’outils  de téléchargement facilitant l’accès illégal aux fichiers  vidéo mis en ligne sur sa plateforme.  

Cette fois ci, « YouTube a envoyé une mise en demeure à TubeNinja, l'un des nombreux services en ligne qui permettent de télécharger des vidéos YouTube sur son ordinateur ou son téléphone », rapporte le site www.numerama.com, se basant sur des information de Torrentfreak selon lesquelles,  « l’équipe juridique de YouTube a envoyé une lettre d’injonction au créateur de TubeNinja, l’un des nombreux outils qui permet aux internautes de télécharger une copie des vidéos YouTube à partir de leur URL.

D’après cette même source, YouTube s’est vu contraint de demander la cessation de cette fonctionnalité considérant, en effet «que le service enfreint ses conditions générales d’utilisation (CGU) imposées à tous les utilisateurs, et les conditions spécifiques d’utilisation imposées aux développeurs qui utilisent l’API de YouTube. » TubeNinja a réagi en réfutant les accusations qui sont portées contre lui, au motif que « les CGU du site ne lui seraient pas applicables puisqu’elles concernent les utilisateurs de YouTube, et que lui-même n’utilise pas YouTube, mais permet simplement aux internautes de l’utiliser autrement », selon numerama.com qui ajoute un second argument selon lequel,  « TubeNinja n’utilise pas l’API de YouTube, mais a sa propre technologie de téléchargement des vidéos, qui ne nécessite pas d’utiliser les outils officiels développés par YouTube. » Pour tout cela, il est répondu à Youtube que  «  seul l’utilisateur doit s’assurer d’avoir le droit de télécharger les vidéos. »

Les défis de YouTue , ne s’arrêtent pas là, loin s’en faut,  puisque la plateforme doit aussi se maintenir sur en terrain des innovations technologiques pour attirer plus d’usagers, les maintenir le plus longtemps sur son réseau  et en même temps offrir aux annonceurs publicitaires des formats adaptés à leurs attentes.

Des formats annonceurs

Pour répondre aux attentes des annonceurs, YouTube se lance dans de nombreuses pistes ;  pour les formats publicitaires, la plateforme a introduit des innovations récentes,  avec « de nouveaux formats publicitaires spécialement adaptés aux smartphones, avec un format court (6 secondes) mais impossible à bloquer ou à fermer », indique clubic.com, ajoutant  que beaucoup de propositions « sur mesure ont été lancées pour séduire les annonceurs, et cela semble fonctionner puisque YouTube assure que les revenus des partenaires ont augmenté de 50 % en un an ».

Pour accompagner ces offres, YouTube  communique régulièrement sur ses scores d’audience pour ‘’appâter’’  les annonceurs ; début mai, la patronne de YouTube ne cachait pas sa fierté de constater  que  YouTube   « réunit en prime time plus de 18-49 ans que les 10 premières chaînes de télé combinées », selon clubic.com

La gratuité ne paie pas

Parmi ses tentatives pour en finir avec le modèle économique de la gratuité, Yutube a lancé en octobre dernier, une offre payante sous le nom de YouTube Red. Cette offre « permet pour 10 dollars par mois de visionner les vidéos sans publicité, de profiter de programmes originaux et d'un service de musique à la demande avec écoute hors connexion », explique le site cubic.com, qui note l’engagement de YouTube à étoffer son offre pour être présent sur le marché de la vidéo à la demande, notamment en investissant dans l’acquisition et la production de contenus audiovisuels.

 

 

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