Solidarité nationale : revoir le système pour plus de développement social et moins d'assistanat

Publié par DKNews le 10-06-2016, 17h42 | 39

La ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mme Amer Mounia Meslem, a plaidé, jeudi à Alger, pour la «refonte» du système de solidarité nationale, appelant à s'éloigner de l'«assistanat» en faveur d'un véritable développement social.

«On va dans le sens de revoir le système de solidarité nationale en s'éloignant de l'assistanat, en travaillant davantage pour un développement social», a déclaré Mme Meslem sur les ondes de la radio nationale, rappelant les différents dispositifs d'insertion sociale et de création d'emplois.

Rappelant que l'Etat algérien «est à caractère social par excellence», elle a expliqué que son département a tracé un programme d'aide et d'accompagnement dans le sens du développement social, notamment par le biais de l'ADS et de l'ANGEM et d'autres dispositifs qui aident les chômeurs, les femmes et les couches vulnérables à s'en sortir par le financement de microcrédits conformément à l'orientation du gouvernement.

«Nous avons un mot d'ordre: élargir la couche sociale moyenne et rétrécir celle des démunis, c'est pour cette raison que nous avons mis en place cette multitude de mécanismes», a-t-elle expliqué, avouant en outre que les procédures de certains nécessitent une révision à l'exemple du dispositif Blanche Algérie.  

En réponse à une question sur le nombre de nécessiteux, la ministre a indiqué que le fichier de son département fait ressortir 854.814 personnes, bénéficiant de l'AFS (allocation forfaitaire de solidarité) pour un budget équivalent à 42,5 milliards de dinars, soulignant à ce propos, la «nécessité» de travailler sur le ciblage et la définition de la notion «nécessiteux». «On ne peut pas dire que les aides vont à ceux qui en ont vraiment besoin.

Pour qu'on puisse être efficaces, il faut arriver à une définition nationale de démuni permettant à toutes les aides et pas seulement de la Solidarité à aller à qui de droit», a-t-elle soutenu.
Par ailleurs, évoquant un éventuel amendement du Code de la famille, la ministre a relevé que «sur ce plan l'Algérie est très à l'aise. La femme a acquis des droits, maintenant il faut travailler à les préserver (...) en changeant les mentalités notamment celle de l'enfant et ce, avec la contribution du secteur de l'Education».

Elle a précisé dans ce cadre, qu'il ne s'agissait pas d'amendement du texte mais plutôt d'«une nouvelle lecture du Code de la famille» à la demande du Président de la République à l'occasion du 8 mars 2015, ajoutant que cela «relève des prérogatives du ministère de la Justice».

Sur le plan international, la ministre est revenue sur l'action de solidarité de l'Algérie notamment en direction des pays voisins et du continent africain rappelant, à ce titre, que l'«Algérie est le seul (avec l'Irak) pays qui a effacé la dette de 16 pays africains et apporte son aide à plusieurs autres».

Elle a expliqué dans ce sens, que l'Algérie travaille pour aider ses voisins par des aides humanitaires mais également par l'acquisition de programmes de développement de manière à fixer les populations vivant dans la précarité, et lutter contre leur exode, comme moyen de lutter contre le terrorisme.
Mme Meslem a fait savoir à l'occasion, que beaucoup de pays ont adhéré à cette vision de l'Algérie.