Histoire

Selon des historiens : 54 ans après l’indépendance de l’Algérie, les vieux démons s’agitent toujours en France

Publié par DK News le 09-07-2016, 14h48 | 62
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Cinquante-quatre après l’indépendance de l’Algérie, l’histoire de la colonisation française et sa fin, à l’issue d’une guerre de libération ayant causé un lourd tribut pour les Algériens, fait encore agiter les vieux démons en France malgré les tentatives de «paix des mémoires», selon des historiens.

Après toute cette période, comme l’a souligné, récemment dans une conférence à Paris, l’historien Alain Ruscio, «les plaies étaient encore béantes. Ils û les tenants de +l’Algérie française de papa+ pensent encore détenir la vérité sur leur histoire, ne supporte pas le moindre regard critique sur ce que fut leur +Algérie heureuse+».

Le dernier événement en date est la célébration par le président François Hollande de la date du 19 mars 1962 qui marque la fin de la colonisation française de l’Algérie et de la guerre de libération nationale qui ont laissé pour l’histoire 1,5 million de martyrs algériens.

La célébration officielle de cette journée, appelé par la France «Journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats au Maroc et en Tunisie»  et par l’Algérie «Fête de la Victoire», le 19 mars dernier par François Hollande, a été considérée par la droite française comme un «affront» et a suscité de vives réactions.

Blocage de l’histoire
C’est ce qui a poussé une quarantaine de députés de la même tendance à déposer en avril une proposition de loi pour abroger celle de novembre 2012 qui a institué la célébration de cette date comme journée nationale.

Conscient du «blocage de l’histoire» entre les deux pays, comme l’avait affirmé l’historien et membre de l’Académie française, Pierre Nora, le président français avait indiqué en mars dernier que «faire la paix des mémoires, c’est regarder vers l’avenir», soulignant qu’»alimenter la guerre des mémoires, c’est rester prisonnier du passé».

Mais sous la pression et dans la perspective de la présidentielle de 2017, il a récemment révisé sa copie par rapport à son discours en Algérie, le 20 décembre 2012, qualifié «d’avancée», dans lequel il avait souligné que «pendant 132 ans, l’Algérie a été soumise à un système profondément injuste et brutal, ce système a un nom, c’est la colonisation, et je reconnais ici les souffrances que la colonisation a infligées au peuple algérien».

En mai dernier, il a affirmé qu’il entendait par «les drames», les violences et les massacres qui ont eu lieu des deux côtés, un revirement que beaucoup d’observateurs ont relevé.
Alain Ruscio avait expliqué dans sa conférence cette attitude par le fait que les «nostalgériques» mènent un «combat mémoriel par le biais d’un lobby très puissant», soulignant que «l’esprit colonial est toujours présent».

Le mouvement associatif reste mobilisé
Cependant, dans le milieu associatif, soutenu par des historiens qui exigent toute la vérité sur les atrocités du colonialisme et la reconnaissance officielle des crimes, beaucoup de voix s’élèvent, sans qu’elles soient relayées par les médias français, pour demander au président français «d’aller plus loin» pour la question de l’histoire commune.
Une trentaine d’associations, dans un rassemblement en mai à Paris, ont demandé que la France reconnaisse officiellement des crimes coloniaux.
«Aujourd'hui, il serait inexcusable de se taire, de faire comme si tout cela n'avait pas existé», avait affirmé lors de ce rassemblement un des représentants de l'association les 4ACG (Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis contre la guerre), soulignant que «le peuple algérien et le peuple français sont faits pour s'entendre et se comprendre».

Du côté algérien, au cours de sa visite historique en France, en janvier dernier, le du ministre des Moudjahidine Tayeb Zitouni avait expliqué que les questions en rapport avec l’histoire commune «a généré des divergences entre l’Algérie et la France», affirmant qu’il était porteur d’un message «clair» à la France et aux Français «en les assurant de la volonté de l’Algérie d’établir un climat de confiance pour construire un avenir prometteur pour les relations entre les deux pays».
APS

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