Hi-Tech

Objets connectés et santé : Les défis du bien être

Publié par Samy YACINE le 09-07-2016, 18h29 | 42
|

Comme à de nombreuses occasions, c’est par l’actualité du moteur de recherche Google que le sujet de la santé numérique revient sur le devant de la scène médiatique. « Décidé à faire le pont entre les patients et les médecins, Google affichera désormais des informations médicales lorsque les internautes chercheront à s'informer sur des symptômes, y compris en affichant les possibilités d'automédication» écrit le site français. www.numerama.com, à l’occasion des nouveaux enrichissements annoncés par Google pour son application dédiée à la santé.   

En effet, en fonction de la requête introduite par l’internaute au sujet d’une maladie ou de ses symptômes, Google  lui proposera dans les résultats de recherche des  « indications sur les maladies associées, et même de lire des informations sur les options d’auto-médication qui s’offrent au consommateur » ;  cette dernière option n’est pas fortuite dans la mesure où le moteur de recherche peut déjà suggérer une ‘’visite médicale par webcam’’, qu’il a mise en fonction depuis quelques temps. Pour l(heure cette nouvelle application n’est proposée que sur support mobile et sur le seul territoire des Etats Unis d’Amérique.

Fort de son trésor de données collectées, et à l’aide d’objets connectés embraqués capables de lui fournir des informations pertinentes sur le comportement de l’usager et sur ses données   génétiques, Google qui se place dans une posture ‘’philanthropique’’ excluant, selon lui, tout ressort marketing, annonce aux usagers : « « Notre objectif est de vous aider à négocier et à explorer les problèmes de santé liés à vos symptômes, et à arriver rapidement au point où vous pouvez faire davantage de recherche en profondeur sur le web, ou parler à un professionnel de santé », indique-t-il dans un communiqué repris par numerama.com.

Les innovations de Google et autres acteurs de l’Internet, nous rappellent  qu’au fur et à mesure que se développe l’usage des objets connectés, les limites de leur intégration pour le besoins de la santé humaine reculent devant, d’une part, une population mondiale une   espérance de vie de plus en plus allongée et, d’autre part, des besoins nouveaux  en matière de bien-être imprégnée d’attentes pour un ‘’mieux vivre’’ à toutes les étapes de la vie. Si les industriels de la santé et de la médecine ont mis un peu de temps à anticiper ces évolutions, les acteurs de l’internet ont vite fait de ‘’sentir l’affaire » », assurés qu’ils sont de disposer de la matière de base, à savoir la données. 

Dans une récente contribution, publiée le 20 juin dernier sur le site du quotidien économique français, lesechos.fr, Georges  Fischer, Consultant international, place en effet l’exploitation des données comme nouvelle phase de l’évolution de la santé numérique. Le constat est effet fait de l’évolution de l’e.santé, passée, comme les autres services web par deux autres phases de développement. Dans un premier temps, explique-t-il, l’accent a été mis sur la connexion des infrastructures, avec son lot de ‘’dématérialisation des données et de leur transfert, et les bénéfices obtenus en termes de  « prévisions des diagnostics, des interventions et des suivis à distance », écrit-il, avant d’aborder la seconde phase portée sur « la connectivité personnelle à travers les objets connectés », qui aurait induit une nette amélioration   dans le domaine de « la surveillance à distance et débouchant sur l’auto-surveillance, la ‘’ médication assistée’’ et surtout l’évolution vers le ‘’e-bien-être’’ ». La dernière étape est basée sur l’utilisation de la donnée  comme seul levier de valeur ajoutée dans le cadre d’une exploitation croisée et intelligente. Et, à ce sujet, les géants de l’internet, conscients de l’importance de cette nouvelle économie de la donnée  n’ont pas lésiné sur les moyens et exploré toutes les pistes pour occuper un marché en pleine croissance.

Dans un papier intitulé ‘’Les fabricants d'objets connectés s'attaquent au marché de la santé’’, mis en ligne le 27 juin dernier, le site du quotidien français lefigaro.fr rapporte des indications précises sur les perspectives  de  développement de marché ; « Le marché mondial de la santé connectée va être multiplié par dix en cinq ans. Il atteindra 21,5 milliards de dollars en 2018 contre 2,4 milliards en 2013, selon Deloitte », ajoutant un  peu plus loin que  « le nombre d'équipements connectés dédiés à la santé devrait ainsi atteindre 91,6 millions d'objets en 2020, contre 29,5 millions en 2014, selon les dernières publications de l'Idate ».

Dans une précédente édition datée du 10janvier 2014, ce même site faisait déjà état d’une tentative menée par des géants de l’internet  contribuer à la mise en place d’une cartographie épidémiologique mondiale, en indiquant en introduction que « Google, Twitter et les courtiers en bases de données deviennent incontournables pour la veille sanitaire ».

Les grandes capacités de collecte des données personnelles de ces géants de l’internet, couplées à leurs  puissants algorithmes de calculs  en faisant des partenaires tout indiqués pour assoir un réseau mondial de veille sanitaire. « Big data, c'est la masse grandissante de données disponibles, et la possibilité d'en extraire des informations grâce à une phénoménale puissance de calcul informatique, écrivait l’auteur du papier ajoutant que cela était susceptible de « révolutionner la veille sanitaire et permettre aux autorités de santé de mieux prévoir les épidémies et les endiguer lorsqu'elles surviennent ». Le site est allé jusqu’à faire intervenir une professionnelle en la matière, Antoine Flahault, professeur de santé publique aux universités de Genève et Paris-Descartes, pour souligner ‘urgence, disait-elle « que les agences de sécurité sanitaire s'équipent de compétences qualifiées dans l'analyse des signaux issus des big data, que l'on ne pourra plus se permettre d'ignorer».

Lancée depuis 2008, la tentative de Google de fédérer les données collectées et de les croiser pour  modéliser une carte mondiale des épidémies  a vite fait de tourner à l’échec. Encensée au départ par des articles scientifiques élogieux, notamment sur la fameuse revue Nature, l’application Google Flu Trends a fini, par tomber en raison de nombreuses imprécisions dans les calculs et les prévisions. Google se basait sur les mots  clés  de recherche utilisés par les internautes ainsi que sur leurs zones géographiques respectives pour établir ses analyses épidémiologiques. « Sauf que les estimations de Google pour les Etats-Unis dépassent de 50% celle du Centre américain de contrôle et de prévention des maladies. Or celles-ci sont plus fiables car elles proviennent directement du terrain », note le site français www.usine-digitale.fr.

Malgré l’échec, Google a promis de poursuivre cette ‘’aventure’’,  mais en veillant, jure-t-il à mettre les données collectées au service  d’institutions hospitalières et épidémiologiques mieux adaptées pour ce genre de travail.

Pour autant, les avis des scientifiques sont unanimes pour souligner les imprécisions de la méthode, mais également pour mentionner le fort potentiel ‘’cognitif’’ de ces banques de données et algorithmes calculateurs sur lesquels des espoirs demeurent encore fondés, pour améliorer le ‘’bien être’’ de l’être humain. « Pour éviter que le "voyant du net" ne surestime l’épidémie, les chercheur préconisent de croiser régulièrement ses big data avec des "small data", issues du terrain. En l’occurrence aux Etats-Unis, celles du Centre américain de contrôle et de prévention des maladies », note ce site.

 

 

|
Haut de la page

CHRONIQUES

  • Walid B

    Grâce à des efforts inlassablement consentis et à une efficacité fièrement retrouvée, la diplomatie algérienne, sous l’impulsion de celui qui fut son artisan principal, en l’occurrence le président de la République Abdelaziz Bouteflika, occupe aujour

  • Boualem Branki

    La loi de finances 2016 n’est pas austère. Contrairement à ce qui a été pronostiqué par ‘’les experts’’, le dernier Conseil des ministres, présidé par le Président Bouteflika, a adopté en réalité une loi de finances qui prend en compte autant le ress

  • Walid B

    C'est dans le contexte d'un large mouvement de réformes sécuritaires et politiques, lancé en 2011, avec la levée de l'état d'urgence et la mise en chantier de plusieurs lois à portée politique, que ce processus sera couronné prochainement par le proj

  • Boualem Branki

    La solidité des institutions algériennes, la valorisation des acquis sociaux et leur développement, tels ont été les grands messages livrés hier lundi à Bechar par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Nouredine Bédoui.

  • DK NEWS

    Le gouvernement ne semble pas connaître de répit en cette période estivale. Les ministres sont tous sur le terrain pour préparer la rentrée sociale qui interviendra début septembre prochain.

  • Walid B

    Dans un contexte géopolitique régional et international marqué par des bouleversements de toutes sortes et des défis multiples, la consolidation du front interne s'impose comme unique voie pour faire face à toutes les menaces internes..

  • Walid B

    Après le Sud, le premier ministre Abdelmalek Sellal met le cap sur l'Ouest du pays où il est attendu aujourd'hui dans les wilayas d'Oran et de Mascara pour une visite de travail et d'inspection.