Le secrétaire général de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Said Abadou a appelé, jeudi, à Bedarna, dans la commune d’El-Omaria, à l’est de Médéa, à «préserver la stabilité du pays et déjouer les tentatives de déstabilisation ourdies par les ennemis d’hier et d’aujourd’hui».
S’exprimant à l’occasion de la célébration du 57e anniversaire de la mort du colonel Tayeb Djoughlali, le SG de l’ONM a indiqué que «le sacrifice de milliers d’Algériens doit être toujours présent dans nos esprits et demeurer le facteur rassembleur de l’ensemble de la société, estimant qu’il est du devoir de tout un chacun d’œuvrer à préserver la stabilité du pays et d’être vigilant face aux man£uvres de déstabilisation qui veulent spolier le peuple de son indépendance et de sa liberté».
M. Abadou a salué, lors de l’inauguration du cimetière des martyrs de Bedarna où repose deux cents chahids de la région, tombés aux champ d’honneur durant la révolution de novembre 54, le parcours combattant et le courage de ce chef militaire hors pair, réputé pour sa droiture, sa discipline et son sens élevé du sacrifice.
Un homme valeureux qui a accepté, a-t-il dit, le sacrifice suprême pour que l’Algérie se libère du joug colonial et pour que le peuple algérien puisse, enfin, tourner la page d’un passé plein de souffrances, de privation et d’humiliation, soulignant l’impératif necessité de veiller à la sauvegarde et la pérennisation du legs de milliers d’Algériens morts pour la patrie.
Né en 1916 à Ouled Torki, dans la commune d’ El-Omaria, à l’Est de Médéa, le colonel Tayeb Djoughlali entame son cursus scolaire dans une école coranique de la région où il a appris le Coran et les règles de la langue arabe, puis rallia, la zaouia Ouzana, dans la commune voisine d’El-Aissaouia où il étudia le fikh et les sciences théologiques.
A l’âge de 20 ans, il abandonne ses études et adhère le mouvement national. Son engagement politique, notamment ses prises de paroles à travers les villages et hameaux de la région, va attirer l’attention des autorités coloniales qui l’emprisonnent afin d’étouffer toute velléité de révolte. Arrêté en 1947 à Tablat, nord-est de Médéa, il sera incarcéré pendant quatre années.
Tayeb Djoughlalai passa peu de temps en liberté, avant d’être appréhendé, une seconde fois, en 1951, pour «subversion et tentative de rébellion».
Au déclenchement de la révolution, il prit contact avec le chahid Souidani Boujemaa qui le charge de l’organisation des premières cellules combattantes dans la région d’El-Omaria et ses environs. Il entamera, en outre, l’aménagement d’abris et de casemates, à travers les maquis de Médéa, Berrouaghia, Tablat et Ain-Boucif, qui vont servir de refuges et de points de regroupement pour les combattants de l’armée de libération nationale (ALN) opérant dans différents secteurs de la wilaya IV historique.
Au lendemain du congrès de la Soummam, en août 1956, Si Tayeb El-Djoughlali est désigné à la tête de la zone deux de la Wilaya IV et entamera, aussitôt, la réorganisation des unités combattantes opérant au niveau de cette wilaya.
En route pour la wilaya VI, pour rejoindre le lieu de sa nouvelle affectation, il fut pris dans une embuscade près de la commune de Had s’Hari (wilaya de Djelfa), dans le djebel Ghaïgaa dans la Wilaya IV. Il tombe au champ d'honneur le 29 juillet 1959 en compagnie du Commandant Si Mahmoud Bachène et treize autres moudjahidine.
