Les analystes doivent mieux comprendre, à la lecture des résultats publiés cette semaine par le réseau social Facebook, les déclarations faItes au mois de juin dernier par son jeune patron, Mark Zuckerberg, qui voyait l’avenir de son réseau social dans les cieux.
Les propos étaient tenus au moment où le réseau social déployait son premier drone, en exercice réel, dans le cadre de son ‘’projet fou’’ de réseaux de drones géostationnaire, destiné à couvrir, le globe terrestre en accès à internet.
Les analystes n’en reviennent pas de voir le réseau social lancé il y a juste douze ans par un jeune étudiant américain, atteindre des records de fréquentation, avec en prime, une croissance financière recouvrée, et une parfaite maîtrise du marché de la publicité mobile.
«Facebook a confirmé mercredi son statut de roi des réseaux sociaux avec un nouveau bond de ses résultats au deuxième trimestre, où il a continué d'augmenter son audience et ses recettes publicitaires, et même presque triplé son bénéfice net », indique l’agence de presse française AFP.
En effet, la presse a noté que même les prévisions des analystes ont été dépassées par ces résultats présentés la semaine dernière sur la côte ouest des Etats Unis, par le directeur financier du réseau social, fier d’annoncer que Facebook a atteint 1,71 milliard d’utilisateurs au mois de juin dernier, contre 1,65, au premier trimestre dernier.
A l’occasion, David Wehner directeur financier du réseau social, a organisé une téléconférence avec des analystes, durant laquelle il a décortiqué les chiffres de fréquentation du réseau social ; non seulement ils ont augmenté, mais les comportements des usagers ont également évolué, tant en fréquence qu’en temps de fréquentation.
Même s’il admet que le score de fréquentation réalisé avec le nombre d’usagers du réseau social, demeure "notre plus fort depuis plus de trois ans", il a tenu à donner quelques détails révélateurs sur d’autres critères pertinents enregistrés par Facebook.
Il a en effet évoqué l’intérêt soutenu des utilisateurs pour le réseau social, « puisque 66% d'entre eux se connectent au réseau tous les jours, un taux stable comparé au trimestre précédent », souligne l’AFP qui note par ailleurs que le « temps passé par personne sur le réseau Facebook lui-même ou ses applications de photos Instagram ou de messagerie Messenger a en outre augmenté de plus de 10% sur un an », avec cette précision de Mark Zuckerberg, « et ça n'inclut même pas encore WhatsApp », l’autre messagerie du réseau social.
Pour le reste l’application d’utilisation des photos, Instagram compte à elle seule 500 millions d’utilisateurs, avec près de 300 millions se connectant quotidiennement, alors que les autres applications de messagerie, Messenger et WhatsApp, comptabilisent un milliard d’utilisateurs chacune.
Aux questions relatives à une éventuelle gêne que causerait la concurrence de la messagerie pur adolescents, Snapchat, le directeur financier de Facebook, s’est voulu rassurant en affirmant que le réseau social continue « d'être le meilleur moyen d'atteindre la plus large audience mondiale d'adolescents et de Millennials.
Les adolescents restent engagés sur Facebook », indique-t-il, repris par l’AFP, jaoutant un peu plus loin que l’offre de service de Facebook semble s’être complétée, puisque, explique-t-il, « la manière dont ils utilisent notre service a évolué au fil des années, en plus de Facebook, ils utilisent Instagram, Messenger et WhatsApp ».
Cependant, c’est sur le plan des résultats financiers que Facebook a le plus surpris les analystes, en allongeant un bénéfice de 2 milliards de dollars, au moment où son chiffre d’affaires a progressé de 56%, atteignant 6 ;4 milliards de dollars.
Le fait le plus significatif est que ce score a été obtenu suite à une pression des annonceurs publicitaires ; ce qui traduit la pertinence du modèle économique du réseau social qui se met ainsi en phase avec les revenus publicitaires, notamment dans le monde du mobile.
« Cela pourrait porter jeudi le cours de Facebook à un nouveau record historique, et lui permettre de faire jeu presque égal en termes de capitalisation boursière avec le géant pétrolier ExxonMobil, à quelque 370 milliards de dollars », selon la dépêche de l’AFP, qui note ainsi le retour de la publicité mobile au rang de ‘’rôle de moteur de croissance’’, chez Facebook où, en effet, elle constitue 84% des revenus générés par le groupe ; des revenus en hausse de 63%, même si, comme le précise David Wehner, il est noté une participation de l’application Instagram « où la publicité monte en puissance », note l’AFP.
La joie des responsables de Facebook a du être bien intense, puisqu’au même moment, le réseau social concurrent, Twitter, annonçait des chiffres désolant, avec « une perte nette de 107 millions de dollars et livré une prévision de croissance décevante en invoquant "une concurrence croissante pour les budgets de marketing sur les réseaux sociaux" », lit-on sur une dépêche de l’AFP.
Malgr2 quelques déboires avec le fisc américain et dans certains pays européens, Facebook doit savourer le résultat de sa bonne recette, inspirée par Mark Zuckerberg, qui a su mettre le modèle économique du groupe sur rail.
« En 2012, le groupe monétisait encore essentiellement son audience via le web », explique un expert de chez Fourpoints IM, cabinet spécialisé en questions financières, cité par le site du quotidien économique français lesechos.fr qui ajoute qu’après cela, « Mark Zuckerberg donne un coup de volant vers le mobile et trouve la martingale en insérant de la publicité dans le fil des utilisateurs. »
Menace du fisc américain
L’administration fiscale américaine n’est pas du tout contente des agissements de Facebook, qui, à l’instar des grandes multinationales américaines, pratique allègrement, l’optimisation fiscale. C’est le réseau social lui-même qui a fait état d’une menace de redressement fiscal qu’il aurait reçu de l’administration américaine, à l’occasion de la publication d’une note adressée à l’autorité de régulation de la bourse américaine, la SEC.
D’après une dépêche de l’agence de presse française AFP, les services fiscaux ont « effectué un contrôle sur les comptes de Facebook pour les années 2008 à 2013 », et trouvé « qu’il a sous-évalué ses actifs pour l’année 2010 lorsqu’il a transféré une partie de ses activités à une filiale située en Irlande ».
Pour rappel, l’Irlande est le siège social de nombreux mastodontes américains de l’économie, notamment numérique qui y trouvent une douceur fiscale inégalée. Mais l’AFP voit également que si le contrôle venait à être étendu « aux années suivantes, Facebook pourrait devoir payer de 3 à 5 milliards de redressement fiscal, indique le document déposé auprès de la SEC ».
Dans la cour des grands
Avec les résultats financiers affichés par Facebook, les analystes sont unanimes pour considérer que le réseau social a franchi un pas important pour accéder à la cour des grands géants de l‘économie mondiale.
« Ils ne sont plus que cinq devant Facebook en Bourse ce vendredi : Apple, Alphabet (Google), Microsoft et ExxonMobil et Amazon », annonce le site lesechos.fr dans un papier mis en ligne le 29 juillet dernier avec un titre de circonstance : ‘’Facebook tutoie les sommets’’.
La réaction des milieux boursiers à l’annonce des résultats du réseau sociaux, certes tempérée par une information relative à une menace de redressement fiscal par le fisc américain, n’a pas empêché la société de Mark Zuckerberg d’atteindre un niveau de capitalisation estimé à près de 356 milliards de dollars.