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Sortie du nouveau Pokémon Go : Le jeu vidéo en mue

Publié par Samy YACINE le 14-08-2016, 13h08 | 51
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C’est peu dire que la sortie de la nouvelle application du jeu Nintendo, Pokémon Go constitue un véritable   phénomène de société,  explosant les revenus de ses initiateurs et ceux  des plateformes de téléchargements, mais, soulevant déjà quelques problèmes  au niveau des usages.      

Les premières appréhensions sur de possibles collectes de données à l’insu des utilisateurs ont vite été dissipées par les concepteurs du jeu qui ont réduit l’accès aux comptes des usagers. Les pouvoirs publics de nombreux pays sont déjà à pied d’œuvre pour encadrer les comportements des joueurs susceptibles d’engendrer des troubles sur la voie publique.

Avant d’aller plus loin, il est utile de voire plus près de quoi se constitue cette nouvelle innovation autant technologique que marketing. Il s’agit d’une application  en réalité augmentée,  gratuite qui permet au joueur d’aller, avec son Smartphone, à la chasse de petites créatures virtuelles dissimulées dans des lieux et sites bien réels, en se guidant par le système de géo localisation de Google.

« Plus on attrape de Pokémon, plus on augmente de niveaux, explique le site lemonde.fr ajoutant que ce  « jeu permet de s’associer avec d’autres joueurs géolocalisés dans la même zone pour encercler les points de ravitaillement et les arènes disséminés un peu partout ».

Dans un papier mis en ligne le 12 juillet, le site lemonde.fr est longuement revenu sur e fonctionnement de ce jeu dans lequel le « joueur incarne un dresseur dont il aura choisi le genre et le look, et se déplace en marchant réellement, dans un décor retranscrit sous forme de plan interactif sur l’écran de son téléphone ».

Il explique également que l’enjeu est de gagner « des niveaux en capturant des Pokémon, cachés dans des lieux réels, en leur envoyant, avec l’écran tactile, une ‘’pokeball ‘’, une boule magique faisant office de filet de pêche à monstres de poche ».

A peine un mois après sa sortie, le jeu rapporte un peu plus de 200 millions de dollars, explosant tous les records de jeux vidéo, et ce par un astucieux montage marketing qui se fait que, même, si l’application est gratuite, « mais les utilisateurs peuvent dépenser de l’argent pour acheter des bonbons virtuels afin de faire évoluer leurs Pokémon et avancer plus vite », souligne le site du quotidien d’information gratuit français 20minutes.fr

Parmi les premiers bénéficiaires de cette ‘’manne’’, les sociétés qui ont investi de l’argent dans la petite start up Niantic, un studio de production appartenant au groupe Google ; il y a Nintendo, qui détient la marque Pokémon par l’intermédiaire de sa filiale Pokémon Company. « En proposant le jeu sur leurs plateformes de téléchargement respectives, Google et Apple récupèrent tous deux 30 % du montant de chaque achat dans le jeu, révèle le quotidien économique Les Echos », ajoute 20minutes.fr

Le jeu est en fait une sorte de ‘’révolution’’ au plan des usages sociaux et économiques. Alors que les jeux vidéo étaient souvent synonyme d’enfermement sur soi et chez soi, voilà que Pokémon Go fait sortir les joueurs hors de chez eux et les incite à aller à la rencontre de voisons d’amis et  autres personnes dans l’environnement immédiat. Bien plus que cela, ça peut aller au-delà, comme le raconte le site www.franceinfo.fr, dans un papier récent intitulé ‘’Quand Pokémon Go rapproche la Corée du Nord de la Corée du Sud, dans lequel il relate cet engouement des Sud Coréens pour le jeu Pokéman Go dans une petite parcelle de leur territoire, proche de la frontière nord coréenne. Le jeu est basé sur le système de géolocalisation de Google, interdit en Corée du sud.

« En conséquence, Pokémon Go est bloqué en Corée du Sud... sauf à Sokcho ! Ce petit port de pêche endormi, situé à quatre heures de route de Séoul et tout près de la Corée du Nord a été inclus par erreur dans une zone autorisée », indique ce site, ajoutant  que cela a engendré un véritable business, au point où, écrit-il, les «hôtels affichent complet, les agences de voyages offrent des packages Pokémon, les restaurants de la ville ont déployés des banderoles assurant aux joueurs qu’ils peuvent recharger leurs batteries dans leur établissement. »

La fièvre des battues de créatures virtuelles a pris de telles ampleurs que, dans certains pays, les autorités publiques ont été contraintes d’encadrer ces pratiques pour, notamment protéger certains sites et monuments et aussi assurer la sécurité des lieux publics.

Le gouvernement français a ainsi dû intervenir pour dire qu’il ne comptait pas prendre de mesures législatives pour encadrer ce jeu, et ce en réponse à une prise de position publique d’un  député de droite qui réclamait un ‘’encadrement’’ des battues des joueurs de Pokémon Go.

De son côté, l’association française ‘’40 millions d’automobilistes’’ est montée au créneau pour demander au pouvoirs publics de faire quelques chose après avoir constaté, sur la base d’une étude de terrain que sur les 6 millions d’automobilistes adeptes du jeu, plus de la moitié faisait la chasse aux Pokémon en voiture. En Belgique, la police s’est mise de la partie en décidant de verbaliser les joueurs un peu trop distraits qui pourraient causer des problèmes sur la voie publique.

Le code de la route belge, en son article 72, l’autorise en effet à coller une amende pouvant aller jusqu’à 55 euros à toute personne dont le comportement sur la voie publique peut causer une gêne ou un danger à autrui

La presse relève par ailleurs  des exemples de pays ayant simplement interdit le jeu dans certains lieux de culte ou de mémoire.

« Parmi ces «no go zones», on compte un certain nombre de monuments historiques et de lieux de mémoire, comme le camp d’extermination d’Auschwitz, le musée du génocide Khmers au Cambodge, le mémorial de la Shoah, situé à Berlin, celui d’Hiroshima, ou, plus récemment, l’ossuaire de Douaumont, hommage aux victimes de la bataille de Verdun », rapporte le site du quotidien français liberation.fr  qui cite d’autres pays où le jeu a été interdit dans des sites sensibles, comme les points militaires, ainsi que d’autres où le jeu est complètement banni du pays, comme c’est le cas  Arabie Saoudite, ou   l’Iran qui a interdit la géo localisation.

La sortie du jeu a été accompagnée par  une vive polémique sur les risques de ‘’siphonage’’ systématique de données des joueurs. Un blogueur américain Adam Reeve a été à l’origine de la constatation « que l’application de Niantic était particulièrement gourmande en terme de permissions, puisqu’elle demandait tout simplement l’accès complet aux comptes Google des utilisateurs », indique le site zdnet.fr.

L’inquiétude a été telle que le sénateur américain « Al Franken a adressé une lettre ouverte au directeur de Niantic pour exprimer ses préoccupations quant à la collecte de données, rapporte pour sa part lemonde.fr ajoutant que celui-ci  « demandait à la start-up derrière le succès de Pokémon Go ce qu’elle comptait faire de ses données et quelles mesures avaient été prises pour les anonymiser ».

Depuis, les développeurs du jeu ont réagi en corrigeant le système des identifiants, et en limitant les demandes de données pour l’accès au jeu aux seules données relatives aux identifiants du cite Google ainsi qu’à l’adresse email.

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