Limites éthiques de l’intelligence artificielle : Les géants du net s’en mêlent

Publié par Samy YACINE le 03-10-2016, 16h49 | 47

Les progrès inexorables de l’intelligence artificielle ne laissent pas beaucoup de mode dans l’indifférence tant les impacts sociaux sont encore incalculables.

Pourtant des segments entiers de la vie quotidienne des usagers en dépendent, grâce notamment aux progrès réalisés dans les domaines de la santé et des transports. Cela se fait pourtant dans un contexte d’appréhensions et d’interrogations, qui explique la profusion des Initiatives lancées pour mettre en place des bornes éthiques à la recherche sur l’intelligence artificielle.

De nombreux observateurs ainsi d’ailleurs d’éminents scientifiques se sont déjà élevés pour attirer l’attention sur les questions soulevées par les avancées ne la matière. Les innovations dans le domaine du Deep Learning sont de plus en plus en présentes dans notre vie quotidienne, « par exemple dans la reconnaissance d’images, la reconnaissance vocale et ce qui s’apparente à la ‘’compréhension’’ du langage », explique le site lemonde.fr ajoutant pour l’exemple  que ce  « programme de Google DeepMind fondé sur cette technologie a réussi l’exploit de battre au jeu de go l’un des meilleurs joueurs au monde – une prouesse que les experts n’attendaient pas avant dix ou vingt ans ».

Ces progrès se sont néanmoins accompagnées de levées de boucliers de certaines personnalités,  « comme l’astrophysicien britannique Stephen Hawking, qui estime que l’IA ‘’ pourrait mettre fin à l’humanité’’, ou le fondateur de SpaceX, Elon Musk, qui considère qu’elle pourrait être ‘’ plus dangereuse que des bombes nucléaires’’ », ajoute le site du quotidien français.

En effet de sérieuses questions restent encore sans réponse notamment en matière de donnés personnelles pour les innovations dans le domaine de la santé. Il y a également des soucis d’une autre nature, poursuite lemonde.fr qui évoque le cas des   « voitures autonomes, qui reposent en grande partie sur l’intelligence artificielle, circulent déjà sur des routes américaines, posant de sérieux casse-tête éthiques. »

Et le site de se demander,  « si un véhicule autonome ne peut pas éviter un accident, et que le programme doit choisir entre écraser une femme enceinte et tuer son passager, que doit-il faire ? ». IL s’agit en effet d’une question presque existentielle, « et personne n’a jusqu’ici répondu à ce problème de sécurité publique, qu’il s’agisse des entreprises qui fabriquent ces véhicules ou des autorités », ajoute lemonde.fr

Dans ce contexte, voir les cinq grands géants du net américains s’associer pour promouvoir un partenariat sur la recherche et  les questions éthiques de l’intelligence artificielle  a de quoi susciter autant d’intérêt que d’interrogations.

Google, Facebook, IBM, Microsoft et Amazon ont, en effet annoncé par un communiqué diffusé cette semaine qu’ils s’étaient associés pour lancer un  « Partnership on Artificial Intelligence to Benefit People and Society», soit un partenariat pour l’intelligence artificielle au bénéfice des citoyens et de la société. Les signataires du communiqué promettent de travailler pour la mise en place de règles de bonne conduite, et entendent asseoir une association à but non lucratif qui « mènera des recherches, recommandera de bonnes pratiques, et publiera les résultats de ses recherches sous une licence ouverte », lit-on sur le site lemonde.fr. 

Un sera installé, composé pour partie de représentants de ces sociétés et pour le reste de chercheurs universitaires, d’associations et de membres de la société civile. L’association aura pour mission de sensibiliser et d’éduquer le public et les gouvernements, mais se défendra d’entreprendre une quelconque action de lobbying auprès des autorités gouvernementales.

Par ailleurs, le communiqué fait état de l’engagement des cinq mastodontes à s’opposer « au développement et à l’usage de technologies d’IA qui violeraient les conventions internationales ou les droits humains » et à favoriser la promotion « des technologies qui ne font pas de mal ».

Un vaste programme aux contours imprécis et aux ressorts d’apparence philanthropiques mais qui cachent mal des velléités marketing pour des sociétés qui, même associées, n’en développent  moins des stratégies de guerre entre elles, sur le terrain de l’intelligence artificielle. Il reste que cette nouvelle initiative du Partenariat pour l’intelligence artificielle se caractérise par le fait qu’elle émane de cinq entreprises Google, Facebook, Amazon, Microsoft et IBM réputées pour la puissance de leurs ressources financières. Elles sont en plus derrière la grande majorité des avancées notables enregistrées dans  le domaine de l’intelligence artificielle, grâce notamment à leurs équipes d’ingénieurs et d’informaticiens.

Plus que tout cela elles règnent sur l’économie des données numériques par l’entremise des centaines de Datacenter qu’elles détiennent un partout dans le monde. «Si, pour le moment, ce projet se résume à une déclaration de bonnes intentions non contraignantes et peu concrètes note lemonde.fr, il s’agit néanmoins d’un premier pas pour débroussailler un terrain encore peu exploré, en impliquant les acteurs clés du secteur », conclut-il.