Le chef de service Epidémiologie et de médecine préventive au CHU Mustapha Pacha, le professeur Abdelouahab Bengounia a appelé samedi à Alger à la vaccination du cheptel pour prévenir le kyste hydatique.
Le Pr Bengounia a indiqué lors d'un séminaire maghrébin sur les hydatidoses, que 1000 cas de maladies hydatiques sont enregistrées en Algérie chaque année et pris en charge par la chirurgie au niveau des différents services hospitaliers, insistant sur la nécessité d'introduire le vaccin «E G 95» dans la liste des vaccins de cheptel en vue de prévenir cette maladie contagieuse.
Il a souligné, par ailleurs, la nécessité de renforcer l'éducation sanitaire au sein de la société regrettant que les campagnes de sensibilisation aux dangers du kyste hydatique ne sont organisées que durant l'Aïd El Adha».
Le spécialiste a mis en garde contre les dangers du kyste hydatique qui nécessite une intervention chirurgicale souvent lourde et complexe, appelant au renforcement du contrôle et de la prévention à travers l'élimination des chiens errants qui sont à l'origine d'autres maladies graves comme la leishmaniose et la rage.
Le chef de service Chirurgie générale dans cette même structure sanitaire, le Pr Zahra Imessaoudene a affirmé, de son coté, que l'organisation de cette rencontre scientifique s'inscrivait dans le cadre de la commémoration du 20e anniversaire de la mort du professeur Bachir Mentouri (1996) qui a réalisé de nombreuses recherches sur le kyste hydatique qui a enregistré, selon elle, un recul durant les dernières années grâce à la prévention.
Elle a appelé à cette occasion à la participation de tous les secteurs et à la mobilisation des moyens nécessaires pour prévenir cette maladie mortelle dans certains cas, soulignant qu'elle se développe chez l'homme, le plus souvent au niveau du foie ou du poumon puis se propage dans tous les autres organes tels que les os.
Le Pr Imessaoudane a précisé que cette maladie reste cependant répandue dans les zones rurales soulignant l'obligation de la signaler en raison de ses risques sur la santé des citoyens.
Le chef de service chirurgie orthopédique au CHU Mustapha Pacha, Mohamed Kihal a, par ailleurs, mis en garde contre les localisations rachidiennes, osseuses périphériques et musculaires du kyste hydatique.
En dépit des efforts déployés, le spécialiste souligne la difficulté du traitement et la réapparition de la maladie après la chirurgie appelant à la prise en charge immédiate afin d'éviter les complications qui peuvent être mortelles.
Le Dr Abdelatif Settaf du CHU de Rabat (Maroc) a insisté sur les règles d'hygiène élémentaires, la nécessité de respecter certaines précautions pour éviter tout risque de contamination par le kyste hydatique, renforcer la prévention dans les écoles et à travers les médias, moderniser les abattoirs, ne pas jeter les abats et les autres viscères infectés et éliminer les chiens errants car constituant un réservoir du parasite .
Le spécialiste a appelé les pays maghrébins qui enregistrent des taux élevés d'hydatidose à mettre en oeuvre l'expérience réussie de Chypre, de l'Italie, de la Grèce et en particulier de l'Islande qui abattent le cheptel atteint durant les six premières mois de la maladie.