Plus de 80.000 Algériens immigrés étaient aux manifestations du 17 octobre 1961 à Paris

Publié par DKNews le 17-10-2016, 18h20 | 67

Plus de 80.000 immigrés algériens ont pris part aux manifestations pacifiques du 17 octobre 1961 à Paris (France) et sa banlieue, en réponse à l’appel du Front de libération national (FLN), a estimé dimanche un responsable de la Fédération de France du FLN, le moudjahid Mohamed Ghafir, dit Moh Clichy.

«Les manifestations étaient structurées dans le cadre de la Fédération de France du FLN, entrée en action sur le sol français à partir du 25 aout 1958», a indiqué le moudjahid, dans une conférence historique, animée dimanche à l’occasion de la commémoration du 55 eme anniversaire de la Journée nationale de l'émigration, rappelant que la Fédération disposait d'un «laps de temps très court pour organiser l’événement, au regard du contexte difficile et répressif de l’époque».

Selon ce moudjahid, qui était responsable de la premiere zone Paris-Sud, ces manifestations pacifiques, en plein c£ur de Paris, ont été organisées par le Comité de coordination et d’exécution (CCE), un organe exécutif issu du Congrès de la Soummam, instruisant de mobiliser 300.000 Algériens immigrés en France, et dans toute l’Europe, pour soutenir la Révolution au double plan matériel et moral, parallèlement à la sensibilisation de l’opinion publique internationale sur la justesse de la cause algérienne.

Et de poursuivre que «le 10 juin 1957, le chahid Abane Ramdane, alors membre du CCE, a désigné le moudjahid Omar Boudaoud à la tête de la Fédération du Fln en France avec ordre de «déplacer la guerre de libération nationale sur le sol Français, par des actions spectaculaires, dont ces manifestations du 17 octobre 1961».

Ces manifestations, préparées en secret, se voulaient surtout comme une expression du rejet du couvre-feu raciste appliqué aux seuls Algériens à partir du 6 juin 1961, par l'autorité coloniale.

La mise en application du dispositif du couvre-feu et la répression engagée par le préfet de police Maurice Papon, avaient alors mobilisé plus de 7000 policiers et 1500 gendarmes, aux cotés de plus de 500 Harkis, a ajouté le conférencier, estimant qu'il s’agit là (manifestations ) de la «dernière phase» du processus engagé par la Révolution armée.

Il a cité pour preuve l’ «important écho de solidarité exprimé, de par le monde, pour la cause algérienne, suite à ces événements réprimés dans le sang par la police Française», ce qui a contreint les autorités coloniales à ouvrir un «véritable dialogue» avec les représentants du FLN.