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Syrie: La Russie «très préoccupée» par le refus des terroristes de quitter Alep

Publié par DKNews le 21-10-2016, 17h13 | 68
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La Russie est «très préoccupée» par le refus des terroristes du Front Al-Nosra (ex-branche syrienne d'Al-Qaïda) de quitter la ville syrienne d'Alep, où une trêve est en cours pour l'évacuation des civils et le retrait des combattants, a déclaré vendredi le chef de la diplomatie russe.

«Nous sommes très préoccupés par le fait que, malgré les gestes de bonne volonté de Moscou et de  Damas visant à normaliser la situation à Alep, les combattants du Front Al-Nosra refusent de quitter la ville», a indiqué Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse, en référence au Front Fateh al-Cham, ex-Front al-Nosra et ancienne branche syrienne du réseau terroriste Al-Qaïda.

M. Lavrov a de nouveau accusé ce groupe terroriste et ses partisans de «miner les efforts de l'ONU» pour organiser l'acheminement de l'aide humanitaire.

Une trêve «humanitaire», décidée par la Russie et le gouvernement du président Bachar al-Assad, est entrée en vigueur à Alep jeudi matin afin de permettre l'évacuation des civils et des blessés et le retrait des combattants.

Vendredi, au deuxième jour de cette «pause humanitaire», huit passages établis à ces fins restaient cependant déserts.

Le chef de la diplomatie russe s'est par ailleurs dit «très préoccupé» par les frappes meurtrières turques menées jeudi contre des milices kurdes syriennes.

Il a dit espérer que les Etats-Unis qui mènent la coalition internationale opérant en Syrie, dont la Turquie fait partie, veillent à ce que les membres de cette coalition respectent ses objectifs officiels, notamment la lutte contre les groupes terroriste autoproclamé «Etat islamique» (Daech/EI) et le Front Al-Nosra.

Report des opérations d'évacuation médicale d'Alep-Est pour raisons de sécurité

Les premières évacuations médicales des quartiers rebelles d'Alep-Est assiégés en Syrie, qui devaient avoir lieu vendredi, ont dû être reportées en raison de problèmes d'insécurité, a annoncé l'ONU.

«Les évacuations de malades et de blessés n'ont malheureusement pas pu commencer ce matin comme cela était prévu, parce que les conditions nécessaires n'étaient pas réunies», a dit lors d'un point de presse Jens Laerke, porte-parole du bureau de coordination des Affaires humanitaire de l'ONU (Ocha).

L'ONU avait pourtant déclaré jeudi avoir obtenu «tous les feux verts nécessaires» sur un arrêt des combats de l'armée syrienne, soutenue par la Russie, et des groupes armés de l'opposition qui contrôlent la partie orientale d'Alep.

Mais M. Laerke a reconnu que ces «assurances concernant les conditions de sécurité» n'avaient pas été remplies et que le personnel d'aide d'urgence n'avait pas pu jusqu'à maintenant se rendre sur le terrain.

«C'est une opération énormément difficile», a-t-il dit. Une «pause humanitaire» de 11 heures décrétée par Moscou est entrée en vigueur jeudi et devrait durer jusqu'à samedi soir, selon l'ONU.

Environ 200 personnes blessées et malades ont besoin d'être évacuées de toute urgence de l'est d'Alep où vivent quelque 275.000 personnes, selon l'ONU.

Le Haut-Commissaire aux droits de l'Homme dénonce des «crimes de portée historique»
Le Haut-Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU a dénoncé vendredi lors d'une session spéciale réclamée par des pays occidentaux, des «crimes de portée historique» qui se déroulent en Syrie déchirée par un conflit meurtrier depuis mars 2011.

La session spéciale a été réclamée par 16 pays dont les Etats-Unis, l'Allemagne, le Royaume-Uni et la France.

A l'ouverture d'une session spéciale du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU consacrée à la situation humanitaire à Alep, Zeid Raad al-Hussein a accusé «toutes les parties» au conflit de «violations des lois humanitaires internationales».

Une résolution sera soumise au vote des membres du Conseil en fin de journée.
Le Haut-Commissaire a rappelé que plus de 300.000 Syriens avaient été tués depuis le début du conflit en mars 2011.

«L'ancienne cité d'Alep est aujourd'hui un abattoir», a-t-il dit, en citant les «attaques délibérées et répétées» contre des hôpitaux, des écoles, des marchés, des boulangeries et des stations d'épuration d'eau.

Ancienne capitale économique de Syrie, Alep est devenue l'un des symboles de la guerre qui déchire la Syrie. La métropole est divisée depuis 2012 entre un secteur ouest progouvernemental et un secteur est tenu par des groupes terroristes et rebelles.

«L'échec collectif de la communauté internationale à protéger les civils et à arrêter ce bain de sang devrait hanter chacun d'entre nous», a poursuivi M. Zeid, avant d'appeler le Conseil de Sécurité de l'ONU à «mettre de côté ses rivalités et à agir d'une même voix».

«Personne n'est à l'abri d'une attaque des parties au conflit», a dit le président de la Commission d'enquête internationale sur la Syrie, mandatée par le Conseil des droits de l'Homme, Paulo Sergio Pinheiro, en rappelant qu'«un peu plus d'un quart de million de personnes sont prisonnières d'Alep-est, sans suffisamment de nourriture et souvent sans assez d'eau».

M. Pinheiro a réclamé une nouvelle fois que le conflit en Syrie soit porté devant la Cour pénale internationale par le Conseil de sécurité.

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