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Sahara Occidental : Sidati appelle l’UE à prendre des «mesures fermes» pour régler le conflit

Publié par DKNews le 21-10-2016, 17h16 | 56
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Le ministre sahraoui délégué pour l’Europe, Mohamed Sidati, a exhorté, jeudi à Bruxelles, l’Union européenne (UE) à prendre «en urgence des mesures fermes» pour régler le conflit du Sahara occidental conformément aux résolutions de l’ONU qui pourvoient à l’autodétermination du peuple sahraoui.

«J’appelle l’UE à prendre, en urgence, des mesures fermes pour la résolution du conflit conformément à la Charte des Nations-Unies», a déclaré M. Sidati lors d’une rencontre au Parlement européen sur «le Sahara occidental : Etats des lieux et perspectives».

S’adressant aux députés européens de la Délégation pour les relations avec les pays du Maghreb (DMAG) qui a décidé de consacrer sa réunion à la question sahraouie, Sidati a estimé que l’UE, liée par un «partenariat privilégié» avec le royaume du Maroc, «doit faire pression sur le Maroc pour résoudre ce conflit».

«Vous avez la responsabilité juridique et morale de mettre fin au conflit», a-t-il lancé à l’adresse des parlementaires européens.

M. Sidati, également membre de la direction du Front Polisario, a regretté l’attitude de certains eurodéputés qui ont «fait crédit à la propagande de Rabat», soulignant que, par cette conduite, ils ont nuit aux réfugiés sahraouis dont les moyens de subsistance ont été sérieusement affectés par la réduction de l’aide humanitaire.

Dénonçant les multiples tentatives marocaines pour faire obstruction au processus de paix mis en place par l’ONU, M. Sidati a affirmé que les dernières man£uvres marocaines, notamment la violation du cessez-le-feu dans la zone tampon d’El Guergarat et l’expulsion de la composante civile de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara Occidental (MINURSO) «menacent la paix dans la région».

Selon M. Sidati, la stabilité et la paix dans la région sont au prix d’une résolution juste du conflit du Sahara occidental, «une résolution qui garantisse le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination».

Le conflit du Sahara occidental est une question de décolonisation, a-t-il encore souligné, rappelant l’avis de la Cour internationale de justice (CIJ) rendu en 1975 dans lequel elle n’a constaté aucun lien de souveraineté territoriale qui pourrait entraver l’application du principe d’autodétermination.

L’annulation de l’accord de libéralisation réciproque UE-Maroc en matière de produits agricoles, de produits agricoles transformés, de poissons et de produits de la pêche, le 10 décembre dernier, par la Cour de justice de l’UE au motif qu’il inclut le territoire sahraoui, constitue «un rejet de toute prétention marocaine à la souveraineté sur le Sahara Occidental», a-t-il souligné, appelant l’UE à «respecter les décisions de ses propres institutions» et à ne pas se rendre complice de l’exploitation illégale des ressources naturelles du peuple sahraoui.

L’UE doit dénoncer les violations des droits de l’Homme

Plaidant pour la mise en place d’un mécanisme de surveillance des droits de l’Homme dans les territoires occupés du Sahara occidental, le ministre sahraoui a estimé que «l’UE doit faire plus pour dénoncer les violations des droits de l’homme» sur ces territoires.

Le représentant permanent de l’Union africaine (UA) à Bruxelles, M.Ajay Kumar Bramdeo, présent à la réunion de la DMAG, a pour sa part réitéré le soutien de son organisation à la cause sahraouie, soutenant que celle-ci constitue «une question prioritaire pour l’UA qui continuera à £uvrer pour la résolution du conflit».

L’UE n’a pas joué un rôle majeur dans la résolution du conflit, a-t-il estimé, regrettant qu’aucune avancée n’a été réalisée en vue de l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental.

Les eurodéputés, Fabio Castaldo et Florent Marcellesi ont déploré, de leur côté, la politique de deux poids, deux mesures de l’UE, regrettant la position de l’Union à l’égard de la question du Sahara occidental.

«Tandis que les diamants des zones de conflit ne sont pas acceptés, les tomates du Sahara occidental sont acceptés ?», s’est insurgé Marcellesi, estimant que l’UE doit dénoncer l’occupation du Sahara occidental par le Maroc «comme elle l'a fait avec la Russie après l’annexion de la Crimée», a-t-il dit.

Le président de la DMAG, Antonio Panzeri a plaidé pour la promotion de «nouvelles initiatives» pour contribuer à la résolution du conflit, exhortant les services diplomatiques de la chef de la diplomatie européenne Féderica Mogherini à «définir une stratégie» dans ce sens.

Il a promis, à ce titre, de consacrer une nouvelle réunion de la DMAG à la décision de la CJUE qui devra rendre, prochainement, son jugement dans l’affaire opposant le Front Polisario au Conseil de l’UE dans l’affaire de l’accord de libéralisation réciproque UE-Maroc en matière de produits agricoles, de produits agricoles transformés, de poissons et de produits de la pêche.


L’illégalité marocaine de l’occupation du Sahara occidental est la «question sensible» au Maroc

L’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT- France) a estimé vendredi que l’illégalité marocaine de l’occupation du Sahara occidental est la «question sensible» au Maroc, soulignant que ce pays «empêche toute discussion» sur le sujet.

«L’illégalité de l’occupation marocaine du Sahara occidental est la question sensible au Maroc. Le royaume chérifien s’emploie depuis des années à empêcher toute discussion sur le sujet à coups d’arrestations, tortures, condamnations, diffamation et expulsion d’observateurs étrangers», a affirmé Hélène Legeay, responsable Maghreb et Moyen-Orient à l’ACAT, en réaction de l’expulsion du Maroc jeudi de la militante française des droits de l’homme, Claude Mangin.

Claude Mangin, épouse du militant sahraoui Naâma Asfari, détenu politique depuis 2010 au Maroc et «condamné à l’issue d’un procès inéquitable et victime de torture»,  s’est rendu mercredi au Maroc pour rendre visite à son mari, a été refoulée jeudi hors du territoire marocain, après avoir passé 24 heures à l’aéroport de Casablanca.

Le communiqué de l’ACAT rappelle que le ministère marocain de la Communication avait interdit la diffusion du quotidien français Libération lors de la parution d’un article sur Claude Mangin et Naâma Asfari, le 30 août dernier.

Les autorités marocaines ne sont pas à leur première expulsion des personnes acquises à la cause sahraouie. En avril dernier, huit juristes internationaux ont été arrêtés puis expulsés du Maroc au motif de «menaces graves et imminentes à la sûreté du Maroc».

Dans un communiqué publié jeudi, rappelle-t-on, l’Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique a qualifié l’expulsion de Claude Mangin de «nouvelles représailles» des autorités marocaines à l’égard de celle qui a porté plainte pour torture auprès de la justice française et du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

Pour rappel, le militant des droits de l’homme sahraoui, Naâma Asfari et 23 autres militants sahraouis qui luttent pour la libération de leur peuple et l’indépendance de leur pays, le Sahara occidental, que l’Onu a classé en 1964 territoire non-autonome, ont été accusés de «meurtres de policiers et de militaires» et lourdement condamnés par un tribunal militaire marocain.

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