Le centre psychopédagogique pour inadaptés mentaux de l’association Amal de Chlef fait partie des plus importantes structures du pays dédiées à cette catégorie de personnes aux besoins spécifiques, en offrant une formation spécifique à prés de 135 pensionnaires devant concourir à leur intégration sociale.
Le centre, abrité par un bâtiment au décor fort agréable, est considéré comme "une seconde chance" offerte à de nombreux enfants inadaptés mentaux, qui réussissent grâce à celui-ci, à intégrer une société réputée pour être parfois "dure" avec la frange de la société aux besoins spécifiques.
Selon son directeur, Mokhtar Rahmani Larbi, depuis sa création en 1989, cet établissement offre à ses élèves une formation scolaire et professionnelle, qui leur assure une intégration future dans le monde du travail.
Les personnes inadaptées mentales fréquentant cet établissement de la "deuxième chance" sont, entre autres, intégrées dans des ateliers spécifiques (travaux manuels, dessin, peintureà.) adaptés aux besoins et à l’âge de chacune d’elles, a expliqué l’adjoint du directeur, Aouda Djabri.
Ce centre accueille trois catégories d’âge: des enfants âgés de 5 à 12 ans, des adolescents de 13 à 18 ans, et des adultes de 18 à 35 ans. Sachant qu’il est l’unique établissement du genre, à l’échelle nationale, accueillant des inadaptés mentaux de plus de 25 ans.
"Un programme spécial est mis au point pour chaque cas accueilli au niveau de notre centre, en coordination avec des éducateurs, des psychologues et des pédagogues", a assuré l’orthophoniste Boudhrii Aicha.
Elle a aussi fait part d’une convention signée avec la direction de la Formation professionnelle et la maison de l’Environnement de la wilaya, au profit des adolescents et adultes, portant sur leur intégration, selon les spécificités propres à chaque cas, dans des ateliers de couture, jardinage et cuisine, avec à la clé l’obtention de diplômes, qui leur permettra une insertion professionnelle future.
Kouider Chrifi, un parent d’une fille bénéficiaire d’une formation en 2002, a assuré à l’APS que sa fille est aujourd’hui "une personne indépendante, très au fait des règles de l’hygiène, mieux que ses frères et s£urs+normaux+, et qui, en plus, aide sa mère en cuisine, dans l’attente de l’obtention de son diplôme".
Selon le directeur de l’établissement, une quinzaine d’inadaptés mentaux formés par le Centre ont été recrutés, l’année dernière, au titre du programme Blanche Algérie.
La prise en charge des inadaptés mentaux : la responsabilité de tousà.
Les inadaptés mentaux souffrent de certaines pratiques en lien avec la situation sociale de leurs parents et de leur environnement immédiat, une situation qui détériore parfois leur état, durant les vacances scolaires notamment. D’où l’appel lancé par Mokhatr Rahmani en vue de fédérer les efforts de tous, à commencer par la cellule familiale, puis le quartier, et enfin le Centre, pour une bonne prise en charge de ces personnes.
"Les idées reçues concernant cette catégorie sont complètement fausses, celle-ci ayant pourtant prouvé qu’elle possède des capacités qui ne demandent qu’à émerger", a affirmé une spécialiste du centre Mme.Djabri, qui soutient la nécessité de "regarder ces personnes comme des gens normaux" et de ne pas se comporter avec eux d’une "manière ségrégationniste" qui nuit à leur état psychologique.
Une collègue à elle, Khaoula Zerrouki, a indiqué, pour sa part, que la situation sociale de l’enfant inadapté mental peut affecter négativement l’avancement de son état, notamment concernant les enfants de parents séparés.
C’est pourquoi des sessions de sensibilisation sur le sujet sont organisées au profit des familles des enfants, parallèlement à leur invitation à des entretiens avec le directeur, où de sorties à domiciles, aux fins de constater de visu leur situation familiale.
