Tizi Ouzou : Adapter le patrimoine immatériel au contexte économique pour assurer son développement

Publié par DKNews le 07-12-2016, 16h37 | 60

Adapter le patrimoine immatériel local au contexte économique et aux développements technologiques, contribuera fortement à son développement, a estimé mercredi le directeur du patrimoine au niveau du haut commissariat à l’amazighité (HCA).

M. Hamid Belek qui a animé une conférence au niveau de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou à l’occasion du 1er salon du patrimoine qui s’est ouvert mardi, a déclaré que le patrimoine «ne doit pas demeurer prisonnier des lois et des différentes manifestations culturelles».

«Le patrimoine doit être éduqué, pratiqué et développé dans milieu social à travers sa promotion en activité économique qui assure une rentabilité à ses pratiquants», a-t-il soutenu, en citant à titre d’exemple la poterie d’Ath Khir, dont la préservation dépendra de la mise en place des moyens matériels pouvant contribuer à son épanouissement tel que la création de petites entreprises spécialisée dans ce créneau.

Pour M. Belek, le classement du patrimoine immatériel comme bien culturel local ou national peut constituer un facteur encourageant à son développement et sa réactualisation en tant qu’aspect social vivant et faisant partie de la structure historique et culturelle d’une communauté.

Dans ce sillage, le conférencier a indiqué que le centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques prépare actuellement des dossiers pour proposer le bijou traditionnel d’Ath Yenni et la fête de Yennayer au classement en tant que patrimoine de l’UNESCO.

Des propositions sont également en phase d’étude pour la robe kabyle qui constitue un repère identitaire et culturel de la Kabylie ainsi que le plat traditionnel du couscous qui subit actuellement des tentatives de récupération par des pays étrangers, a-t-il souligné.

De son côté, Ramdane Lashab de l’université de Pau(France) a rappelé que l’Algérie est le premier pays à ratifier en 2004 la convention de l’UNESCO de 2003 qui a intégré le patrimoine culturel immatériel dans son programme d’action et a préconisé sa sauvegarde et sa transmission de génération en génération.

Le poète Abdelmadjid Abbout est revenu, cependant, sur l’une des traditions pratiquées dans le mariage Kabyle en l’occurrence Aznouzou lhenni (la vente de henné) et tous les poèmes dits en la circonstance.

Une tradition qui tend à disparaître de nos jours à travers les villages, a-t-il regretté, d’où la nécessité d’effectuer «un travail de recherche qui permettra de rassembler tous les poèmes et les rituels qui accompagne les mariages traditionnels».