Chlef : L'élevage en milieu urbain, pomme de discorde à Ech-chrait

Publié par DKNews le 28-12-2016, 16h11 | 61

L’élevage en milieu urbain a constitué, de tout temps, un «casse-tête» pour les autorités de la wilaya de Chlef, en raison notamment des risques sanitaires et des désagréments dûs aux odeurs dégagées par cette activité non encadrée qui a tendance à prendre de l'ampleur dans la région.

La situation des étables du village de Ech-chrait est un cas parmi tant d’autres, qui met les autorités locales face à un réel dilemme : encourager l’élevage animalier et l’investissement agricole, et, paradoxalement, veiller à l’aménagement urbain et à la préservation du milieu au sein des agglomérations à forte concentration d’habitants et dans les extensions de celles-ci.

Une trentaine d’étables, spécialisés dans les élevages bovin, ovins, équin et avicole, situées à proximité immédiate de la nouvelle zone d’habitation du village Ech-chrait, distante de 5 km du chef lieu de wilaya, activent, depuis l’indépendance, sans acte de propriété, malgré les sollicitations des exploitants, ont indiqué ces derniers à l’APS. Ils ont exprimé leur souhait de voir leur situation se régulariser afin qu’ils puissent, enfin, entamer le développement de leur activité, qui s’étend sur une superficie de trois hectares.

Face à cet «passif», les services de la commune de Chlef s’emploient, depuis quelques temps, en coordination avec la Direction des services agricoles, à trouver une solution «équitable» à même de préserver le potentiel existant, en dégageant un nouveau terrain d’assiette, hors périmètre urbain, où ces exploitants peuvent exercer, a expliqué le président de l'APC, Mohamed Teguia.

Bras de fer entre exploitants et autorités locales

Or, cette éventualité n’est pas du goût des «propriétaires» qui, s’ils se disent prêts à entamer les formalités de régularisation nécessaires, refusent, toutefois, toute idée de délocalisation.

El-Hadj Djerdjour, un des exploitants de ces étables, estime, dans ce contexte, que la non régularisation, à ce jour, de la nature juridique des terrains occupés constitue un «frein» au développement de cette activité agricole, assurant que la production issue de ces étables couvre, non seulement, le gros des besoins en viande et lait cru de la wilaya, mais également les demandes émanant d’autres marchés, situés hors des frontières de la wilaya de Chlef.

D’après l’inspection vétérinaire de la DSA de Chlef, 25 éleveurs sont recensés sur place, dont trois seulement sont détenteurs d’agréments sanitaires, totalisant un cheptel de 1000 bovins et 2000 ovins.

La proximité de ces étables de l’une des principales zones urbaines de Ech-chrait est sujet d’inquiétude et d’angoisse pour les résidents, eu égard aux désagréments qu’engendre ce type d’activité, notamment la présence de rongeurs et les odeurs pestilentielles qui se dégagent des amas de déchets animaliers, jetés en plein nature.

Pour la directrice de l’environnement, Aicha Berais, la réglementation en vigueur, notamment en matière de préservation de la nature et l’exercice des activités polluantes en milieu urbain est on ne peut plus claire.

Elle fait référence, à ce propos, à un arrêté du wali interdisant toute activité susceptible de présenter un risque de santé publique ou causer une dégradation de l’environnement, affirmant être disposée à étudier le dossier de ces exploitants et trouver une solution à ce problème, conformément à la réglementation.

Plusieurs tentatives de délocalisation avaient été initiées, par le passé, par les autorités locales, mais sont restées sans suite, face à l’intransigeance et le refus des propriétaires de ces étables, arguant, à chaque fois, que leurs exploitations existaient bien avant que soit opérée l’expansion urbaine du village et qu’ils n’ont, à aucun moment, empiété sur la propriété de l’Etat.