Un nouveau dispositif pour la garantie financière des crédits des TPE/PME locales

Publié par DKNews le 28-12-2016, 20h01 | 70

La Caisse de garantie des crédits d’investissements-PME (CGCI-PME) lance un nouveau dispositif pour la garantie financière des crédits des Très petites entreprises (TPE) locales, a annoncé, hier à Oran, le Directeur Général de cette institution financière, Ammar Daoudi.

«Nous avons constaté que la population de la PME algérienne est constituée à 98% de très petites entreprises, ce qui nous a poussé à se concentrer sur cette catégorie en lui créant un dispositif propre», a-t-il noté, en marge d’une journée d’études sur la stratégie de déploiement de la CGCI-PME, tenue au Centre des conventions d’Oran.

«Il existe un gisement extraordinaire dans ce domaine. Nous demandons aux banques de l’exploiter», a-t-il encore souligné. Ce dispositif de garantie est dédié à la facilitation du financement de la toute petite entreprise en création et en développement.

Il reposera sur le principe de la délégation de décisions aux banques pour engager la garantie. Le déploiement de ce nouveau produit débutera par le lancement d’une opération-pilote au cours de l’année 2017 avec le Crédit populaire algérien (CPA) comme partenaire exclusif, avant sa généralisation à l’ensemble des banques dans une phase ultérieure.

La généralisation de cette formule, couverte dans un premier temps par les ressources propres de la CGCI-PME, sera adossée ensuite à un fonds de garantie spécifique, a-t-on expliqué.

La mise en place de ce dispositif intègre une stratégie pour le déploiement régional de la CGCI-Pme, axée sur une opération de décentralisation, a-t-on noté.

Ce déploiement régional s’inscrit dans le cadre de la mise en £uvre d’un plan de développement de la Caisse, opérationnel depuis 2008, et qui consiste à rapprocher ses services des agences locales et régionales pour faciliter les opérations de financement et celles des garanties.

Ainsi cette journée d’études, qui a réuni les directeurs des agences des banques souscrites à la CGCI dans la région de l’Ouest, vise à expliquer cette nouvelle politique de la caisse de déléguer sa décision d’octroi de la garantie aux agences de banques, locales et régionales.

«Nous permettons maintenant aux agences bancaires locales d’octroyer le crédit et en même temps de délivrer la garantie sur ce même crédit», a assuré M. Daoudi, ajoutant que cette décentralisation permettra d’écourter les délais de traitement des demandes de crédits «parfois trop lents».

«Avec la délégation de décision, nous allons assainir l’environnement du financement de l’investissement en direction de la TPE et de la PME», a-t-il estimé ajoutant que désormais le directeur d’agence au niveau local ou régional va pouvoir prendre la décision à son niveau.

Le DG de la CGCI a, par ailleurs, appelé les banques à prendre plus de risques, estimant qu’elles ne financent que des projets «entourés de toutes les garanties possibles».

La vocation de la CGCI est justement d’encourager les banques à se lancer dans des projets qui comportent des risques puisqu’elle les indemnise jusqu’à 80% en cas de sinistre.

Sur un portefeuille de 900 dossiers de projets garantis, la CGCI n’a indemnisé qu’une vingtaine au cours de l’année 2016, ce qui démontre la faiblesse de la prise de risque chez les banquiers.

Sur un autre registre M. Daoudi a révélé que la région Ouest du pays ne représente que 15% parmi les dossiers garantis par la CGCI, un faible taux vu l’importance de l’activité industrielle dans la région, a-t-il noté.