Industrie : L'année 2016 amorce la relance des filières stratégiques

Publié par DKNews le 01-01-2017, 18h04 | 41

L'année 2016 a été marquée par une véritable relance du secteur industriel, portée notamment par des filières stratégiques qui devraient contribuer à la diversification de l'économie, une priorité absolue des pouvoirs publics.

Les filières automobile, du ciment et des mines ont été les principaux secteurs ayant connu un certain dynamisme couplé à l'amélioration et la modernisation du cadre juridique régissant l'investissement.

Dans le cadre de sa politique des filières, visant à bâtir le tissu industriel autour de branches productives et structurantes, l'Algérie mise, entre autres, sur la filière mécanique et automobile en créant une plateforme de production et de sous-traitance permettant de réduire les importations, d'une part, et de créer de la richesse et des postes d'emplois de l'autre part.

Impulsion du secteur automobile

Après la relance de la filière mécanique à travers des projets de fabrication de camions, de bus et de tracteurs, c'est la branche automobile qui a enregistré en 2016 des avancées dans le sillage de la réduction des importations des véhicules et l'obligation faite aux concessionnaires de lancer des activités industrielles ou semi-industrielles avant 2017.

Des mesures-phares qui ont donné un coup d'accélérateur pour la mise en place d'usines d'assemblage et de montage de véhicules. Deux ans après l'inauguration de l'usine de Renault Algérie en 2014 à Oued Tlelat (Oran), une usine d'assemblage et de montage de véhicules de la marque Hyundai est entrée en production en octobre dernier à Tiaret.

Fruit d'un partenariat entre le constructeur automobile sud-coréen Hyundai et le groupe privé Tahkout, cette usine prévoit de produire 60.000 unités durant la première année avant d'atteindre les 100.000 unités par an.

Une autre usine de la marque Volkswagen sera également réalisée après la signature en novembre dernier d'un accord entre ce constructeur allemand et le groupe privé Sovac. L'entrée en production de cette future usine est prévue pour juin 2017.

Pour cette filière, le ministère de l'Industrie a reçu une dizaine de dossiers de la part de concessionnaires pour des projets similaires.

En développant ce créneau qui appelle, cependant à augmenter le taux d'intégration, l'Algérie prévoit de produire quelque 500.000 unités tous types confondus à partir de 2019, une quantité susceptible de permettre de réduire davantage les importations de véhicules et d'exporter une partie de la production.

L'industrie du ciment a réalisé, quant à elle, des avancées avec la réalisation de nouveaux projets de cimenteries qui devraient permettre de satisfaire totalement les besoins du marché national et d'aller vers l'exportation à partir de 2017.

Il s'agit principalement des deux cimenteries privées de Biskra et de CILAS (Ciment Lafarge et Souakri) ainsi que l'extension de la cimenterie de Ain El-Kebira relevant du Groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica).

L'entrée en activité de ces cimenteries a augmenté la production du ciment de l'Algérie d'environ six (6) millions de tonnes auxquels s'ajouteront la mise en production d'autres projets en cours de réalisation.

Jusque-là, l'Algérie consomme environ 22 millions de tonnes de ciment par an dont 18 millions de tonnes produits localement alors que le reste (4 millions de tonnes) proviennent de l'importation.
Le secteur de l'industrie se base aussi sur les mines pour lui fournir les matières premières.
Dans ce cadre, l'Algérie a lancé durant 2016 un vaste programme pour la création de quatre grandes usines de transformation de phosphates.

Il s'agit de trois projets algéro-indonésiens pour l'exploitation de la nouvelle mine de phosphate de Bled El Hadba (Tébessa), la transformation des phosphates pour la production de l'acide phosphorique à Souk Ahras et la transformation du gaz naturel pour la production d'ammoniac à Skikda, pour un montant de 5,7 milliards de dollars.

Un quatrième projet de transformation du phosphate en engrais a été également lancé à Hadjer-Soud (Skikda) à travers un partenariat entre le groupe public Manal et le groupe français Rouiller.
Ces projets s'ajoutent à d'autres comme ceux de la manganèse de Guettera (Bechar), la baryte de Draïssa (Bechar), la bentonite de Tlemcen ainsi que la réouverture des mines du zinc à Chabet El-Hamra (Mascara) et la baryte d'Ichemloul (Batna).

L'exploitation et la valorisation du gisement de fer de Gara Djebilet (Tindouf) constitue, quant à lui, un autre projet phare qui attend sa réalisation.

Les études de faisabilité pour la valorisation de ce méga projet, pénalisées auparavant par des difficultés techniques qui rendaient son exploitation peu rentable, ont été lancés en 2016 après la réussite d'une première étude technique (étude-laboratoire) permettant le traitement du minerai.
La concrétisation de ce projet est prévue en 2018 avec des partenaires étrangers.

Refonte totale du cadre  juridique de l'investissement

Parallèlement à la concrétisation de ces projets, le ministère de l'Industrie a procédé en 2016 à une refonte globale du cadre juridique régissant l'investissement.

Ainsi, le cadre réglementaire relatif à la politique d'investissement a été modifié à travers un nouveau code des investissements pour le rendre stable, transparent et cohérent et pour garantir les droits des investisseurs et promouvoir les investissements directs étrangers (IDE).  La loi relative à la petite et moyenne entreprise (PME) a subi, elle aussi, des modifications pour mieux appuyer et soutenir cette catégorie d'entreprises et développer une plateforme de sous-traitance.

Outre ces deux grands dossiers législatifs, le dispositif de soutien aux entreprises a été également renforcé par d'autres textes de lois comme ceux de la normalisation et de la métrologie dans l'objectif d'améliorer la compétitivité des entreprises algériennes.