Santé

Manquons-nous vraiment de vitamine D ?

Publié par DK News le 02-01-2017, 16h04 | 58
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La vitamine D fait beaucoup parler d’elle. Et pour cause. Alors qu’on lui prête de nouvelles vertus. Qui doit en prendre sous forme médicale ? Deux spécialistes répondent à nos questions.

D'où vient la vitamine D ?
Elle a deux origines : l’exposition au soleil principalement, et l’alimentation pour une moindre part. Dans la peau, elle est synthétisée sous l’effet des rayons ultraviolets (UVB). Dans notre assiette, on trouve de la vitamine D d’origine animale et végétale.

Toutes ces formes sont absorbées dans l’intestin grêle grâce à des sels biliaires. La vitamine D passe ensuite dans le sang, qui la véhicule jusqu’au foie, où elle subit une première transformation, pour être disponible sous forme de réserve. Puis elle est acheminée jusqu’aux reins, qui produisent sa forme active dans notre organisme.

En produit-on tous autant ?
 Tout dépend du temps passé au soleil et de l’alimentation. L’hiver on produit très peu de vitamine D. Surtout si on a la peau foncée, ce qui fait davantage écran au soleil.

Par ailleurs, les personnes âgées en fabriquent moins, la dégradent plus vite et possèdent moins de récepteurs pour la capter. Il n’est donc pas étonnant qu’elles en manquent fréquemment. Les personnes obèses, elles aussi, disposent de moins de vitamine D, car celle-ci est captée par le tissu graisseux. Enfin, il existe quelques maladies rares, souvent d’origine génétique, dans lesquelles sa formation et/ou son action est perturbées.

à quoi elle sert
La vitamine D est en fait le précurseur d’une hormone. La production de sa forme active est mise en œuvre au fur et à mesure des besoins. Son rôle principal est de favoriser l’absorption du calcium, indispensable à la minéralisation des os. C’est pourquoi les enfants qui en manquent souffrent de rachitisme. Cette maladie a disparu chez nous depuis que l’on en prescrit systématiquement aux petits sous forme de gouttes.

Les personnes âgées carencées, elles, perdent de l’os et du muscle, d’où des chutes et des fractures. Car la vitamine D permet également d’avoir de bons muscles.
Elle est, par ailleurs, impliquée dans de nombreux mécanismes cellulaires, notamment ceux de notre système immunitaire. Ces effets «extra-osseux» font l’objet de nombreuses recherches actuellement.
Pourquoi en parle-t-on davantage aujourd’hui ? Plusieurs études américaines ont montré une relation entre un taux insuffisant de vitamine D et la survenue de certains cancers (côlon, sein).

Mais on se demande si les personnes qui ont plus de vitamine D et moins de cancers ne sont pas aussi celles qui sont en meilleure santé, font plus de sport, sortent davantage… Bref, ces observations ne constituent pas encore des preuves et n’ont pas été confirmées chez nous. D’autres études suggèrent un lien avec les infections et les maladies auto-immunes (polyarthrite, maladie de Crohn).
Mais seule la relation avec le diabète de type 1 est assez étayée : les enfants qui ont peu de vitamine D dans leur première année ont plus de risques de développer un diabète de type 1 à l’approche de l’adolescence.

Comment savoir si on en fabrique assez ?
La seule façon de le savoir est d’effectuer un dosage sanguin. Mais, selon les experts du Groupe de recherche et d’information sur les ostéoporoses, cet examen n’est pas nécessaire chez tout le monde. Après 55-60 ans, l’insuffisance est fréquente. Il est donc justifié de prendre de la vitamine D l’hiver sans vérifier son taux. Ce dosage devient nécessaire dans des situations particulières : après une fracture survenue lors d’un traumatisme minime, en cas de confinement ou de non-exposition au soleil…

Il faut également doser la vitamine D dans certaines maladies (des reins notamment, mais aussi en cas de traitement antiépileptique ou de toute autre affection de longue durée)…
Pour tous les autres, pas d’inquiétude. Si, durant l’été, vous vous exposez raisonnablement au soleil, normalement découverte pour la saison (visage, bras et jambes à l’air), si vous partez en vacances au soleil, vous faites assez de réserves pour avoir un taux de vitamine D suffisant pendant toute l’année.

Qui a besoin d’un apport sous forme de médicament ?
Les enfants dès la naissance et jusqu’à l’âge de 4 ans, ainsi que les femmes enceintes devant accoucher en hiver ou au printemps. Car elles ont peu pris le soleil les derniers mois de leur grossesse. Les médecins en prescrivent aussi aux personnes âgées et, de plus en plus, aux femmes après la cinquantaine qui ont une vie citadine et travaillent à l’intérieur. Il faut y ajouter les personnes alitées ou «interdites» de soleil. Les femmes traitées pour un cancer du sein sont souvent dans ce cas. Les femmes qui portent le voile et les adolescents constamment sous leur capuche sont également concernées.

Comment se prend-elle ?
On trouve de la vitamine D à petites doses dans certains compléments alimentaires. Mais si l’on a vraiment besoin d’une supplémentation, cela ne suffit pas. Mieux vaut de toute façon suivre une prescription médicale, car il ne faut pas en prendre trop non plus. Gouttes, ampoules, doses quotidiennes, hebdomadaires, mensuelles… toutes les formes se valent ! Seule la prise annuelle n’est pas conseillée. Le traitement d’entretien le plus prescrit est une ampoule à 100 000 unités internationales (UI) tous les trois mois pendant l’hiver. Notre système de réserve permet de la stocker. Il est préférable de prendre la vitamine D au cours d’un repas plutôt qu’à jeun.

Un excès de vitamine D peut-il être néfaste ?
Il pourrait entraîner des accidents cardiovasculaires (infarctus), de l’hypertension et des problèmes rénaux (calculs). C’est pourquoi il n’est pas question de prendre de la vitamine D si on n’en manque pas. La dose à partir de laquelle il existe un risque d’effets gênants est toutefois mal connue. Et des essais sont en cours pour voir si dans certains cas (polyarthrite rhumatoïde notamment), la prise de vitamine D à une dose un peu supérieure à celle habituellement conseillée ne pourrait pas être intéressante et… bien tolérée.

Et chez les enfants ?
 L’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) a signalé ces derniers temps quelques rares malaises survenus chez des nourrissons prématurés ayant pris de la vitamine D (Uvestérol D®). Ce n’est pas le produit qui est en cause, mais son mode d’administration.
 Pour bien assimiler la vitamine D, un bébé doit la prendre en position assise. Le mieux est de la diluer dans un peu d’eau ou de lait. Puis de l’administrer dans une cuillère, une tétine ou un biberon de faible volume (pour qu’elle ne reste pas au fond s’il ne le termine pas).
Rappelons qu’un apport systématique, depuis 1963, a fait quasiment disparaître le rachitisme par carence en vitamine D chez les nourrissons en France.

Quels besoins selon les âges ?
Il s’agit de la dose quotidienne dont on doit disposer (en puisant dans sa réserve). Il n’est pas question d’ingérer cette quantité chaque jour :
- Jusqu’à 4 ans : 20 µg/j (microgrammes par jour)
- De 4 à 75 ans : 10 à 15 µg/j
- Après 75 ans : 20 µg/j
Quels sont les taux satisfaisants ?
Le dosage sanguin évalue le taux de la vitamine D de réserve (25-hydroxyvitamine D).
- Moins de 10 ng/l (nano grammes par litre) : c’est très insuffisant. Une supplémentation est indispensable.
- Entre 10 et 20 ng/l : c’est faible. Une supplémentation est conseillée.

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