Sénégal-Tchad : Ouverture du procès en appel de l'ex-président tchadien Hissène Habré

Publié par DK News le 09-01-2017, 16h31 | 43

Le procès en appel du président tchadien déchu Hissène Habré s'est ouvert lundi à Dakar, sept mois après sa condamnation à perpétuité par un tribunal spécial africain, ont rapporté des médias.

«L'audience est ouverte», a déclaré le président de la Chambre d'assises d'appel, le magistrat malien Wafi Ougadèye.

«La défense demande une dispense de comparution de l'accusé», a-t-il ajouté sans prononcer immédiatement sur cette requête. Hissène Habré, 74 ans, a été condamné le 30 mai pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité, tortures et viols par les Chambres africaines extraordinaires (CAE), créées en vertu d'un accord entre l'Union africaine (UA) et le Sénégal, où il s'est réfugié après avoir été renversé en décembre 1990 par l'actuel président tchadien Idriss Déby Itno.

Il a ensuite été condamné en juillet à payer jusqu'à 20 millions de francs CFA (plus de 30.000 euros) par victime.
Face à son refus, tout au long du procès qui s'était ouvert le 20 juillet 2015, de s'exprimer ou d'être représenté devant une juridiction qu'il récuse, la Cour présidée en première instance par un magistrat burkinabé, Gberdao Gustave Kam, a désigné trois avocats commis d'office pour assurer sa défense.
L'ex-président tchadien (1982-1990) avait été contraint par la force publique à comparaître en première instance.

Les débats devraient durer plusieurs jours, la décision finale est attendue le 30 avril au plus tard, date de la fin du mandat du tribunal. Le verdict sera définitif. En cas de condamnation, Hissène Habré purgera sa peine au Sénégal ou dans un autre pays de l'UA.

Les organisations de défense des droits de l'homme ont souligné le caractère «historique» du procès en première instance, le premier dans lequel un ancien chef d'Etat a été jugé par les tribunaux d'un autre pour violation des droits de l'homme.
Une commission d'enquête tchadienne estime le bilan de la répression sous Hissène Habré à quelque 40.000 morts.