Syrie : Bachar al-Assad se dit «ouvert» à la négociation pour la paix

Publié par DK News le 09-01-2017, 17h49 | 51

Le président syrien Bachar al-Assad a assuré qu’il restait «ouvert» à la négociation lors des pourparlers de paix envisagés à Astana, au Kazakhstan.

Dans une interview accordée aux médias français, dont de larges extraits ont été publiés hier, le président syrien a affirmé que son gouvernement est disposé à discuter de «tout» lors de ses pourparlers avec l’opposition dont pour le moment aucune date n’a été fixée.

La Russie, l'Iran, la Turquie et la Syrie sont d'accord pour l’organisation à Astana des pourparlers de paix de la crise syrienne dans le courant du mois de janvier afin de trouver une solution au conflit qui a fait plus de 300 000 morts et a contraint près de 11 millions de personnes à se  déplacer.

Le président syrien a, à cet effet, précisé être «prêt à discuter» avec les groupes rebelles, excluant le groupe terroriste autoproclamé «Etat Islamique» (EI/Daech) et «Fateh al-Cham», ancien branche syrienne d'al-Qaïda.

L'armée syrienne, avec le soutien militaire russe, avait solennellement annoncé le 22 décembre dernier la reprise de la moitié de la ville d'Alep qui lui échappait depuis juillet 2012, après une offensive dévastatrice d'un mois qui a abouti à l'évacuation forcée de dizaines de milliers de résidents et d'insurgés vers des régions rebelles du nord du pays.

L'accord, en vertu duquel les secteurs Est de la ville ont été vidés de leurs habitants et des rebelles, a été parrainé par la Turquie, la Russie et l'Iran.
Dans ce contexte, Bachar al-Assad a indiqué que la trêve négociée par la Russie et la Turquie connait des violations et que l'armée syrienne est dans son rôle de reprendre aux rebelles le contrôle d'une vallée au nord-ouest de Damas d'où provient l'essentiel de l'eau potable de la capitale.
Il s'est dit déterminé à libérer «chaque centimètre carré du territoire» de son pays, assurant avoir le «soutien populaire» pour mener à bien ces objectifs.

«Nous avons la légitimité pour libérer n'importe quelle zone contrôlée par les terroristes, quel que soit le nom qu'ils se donnent. Qu'ils s'appellent Etat islamique, qu'ils s'appellent al-Nosra (branche syrienne d'Al Qaïda, ndlr), qu'ils se disent modérés ou bien Casques blancs, nous n'avons rien à faire des noms», a-t-il expliqué, faisant remarquer que le gouvernement syrien était sur «le chemin de la victoire», après la reconquête d'Alep, la deuxième ville syrienne.

A propos des «crimes de guerre» dont est accusé son gouvernement, le président syrien les a catégoriquement réfutées en les qualifiant d’»histoire qui ne tient pas debout», faisant valoir que «vous ne pouvez pas avoir le soutien populaire, si vous tuez vos propres citoyens».
Sur un autre plan, le président syrien a accusé la France de mener «une politique de l'autruche», en assurant qu'elle était moins en sécurité qu'auparavant.

La France a fermé son ambassade à Damas en 2012, un an après le début du conflit, rappelle-t-on. Bachar al-Assad s’est montré favorable à la vision du candidat français de la droite à l’élection présidentielle, François Fillon, qui juge «indispensable» de discuter avec l’actuel président syrien, qu'il le voit comme un rempart contre le «terrorisme».

«Sa rhétorique concernant les terroristes, sa priorité consistant à combattre les terroristes et à ne pas s'ingérer dans les affaires d'autres pays, sont les bienvenues», a souligné al-Assad, tout en disant qu’il faut être prudent car, ces derniers temps, «de nombreux responsables disent une chose et font le contraire».

«Je ne veux pas dire que M. Fillon fera la même chose, j'espère que non, mais il faut attendre de voir car nous n'avons pas de contacts. Mais, jusqu'à présent, ce qu'il dit, s'il le met en application, serait une très bonne chose», a-t-il affirmé.

La France est très engagée dans le conflit syrien depuis notamment l’avènement du président François Hollande en 2012, focalisant sur le départ du président syrien et de son gouvernement.
«Bachar al-Assad ne mériterait pas d'être sur la terre», lançait en 2012 l’ancien ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, estimant que le régime syrien devait «être abattu, et rapidement».
Plusieurs réunions ont été organisées à Paris par le ministère des Affaires étrangères avec des rebelles syriens.