Algérie - UE : Lancement officiel d'un jumelage institutionnel entre l'IGF et l'Institut espagnol d'études fiscales

Publié par DKnews le 10-01-2017, 19h31 | 40

Un jumelage institutionnel entre l'Inspection générale des finances (IGF) et l'Institut espagnol d'études fiscales, dans le cadre du programme d'appui à la mise en oeuvre de l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne (P3A), a été lancé officiellement mardi lors d'un séminaire organisé à l'Ecole nationale d'administration (ENA).

Géré par l'Unité de gestion du P3A et financé à hauteur de 1,4 million d'euros par l'UE, ce jumelage de 24 mois de durée prévoit 69 missions d'échange et la formation de quelque 150 fonctionnaires de l'IGF.

«Ce jumelage permet à l'IGF de bénéficier d'un appuis précieux pour franchir de nouvelles étapes dans ses efforts de modernisation», a déclaré le ministre des Finances, Hadji Babaaammi, lors de la cérémonie de lancement de cette coopération.

Soulignant l'importance de ce partenariat qui illustre la qualité de la coopération entre l'Algérie et l'UE, le ministre a relevé que «ce jumelage constitue un atout supplémentaire dans la consolidation et le développement des relations économiques entre l'Algérie et l'Espagne».

«Il est attendu un apport concret de l'expérience espagnole en terme de renforcement des capacités institutionnelles, organisationnelles et professionnelles de l'IGF pour mieux répondre aux exigences de la bonne gouvernance des finances publiques», a-t-il dit.

A l'issue de ce jumelage, L'IGF devrait pouvoir axer ses interventions sur les principaux risques préalablement identifiés et rehausser le niveau d'expertise de son personnel opérationnel en matière de contrôle, d'audit et d'évaluation des grands projets et des politiques publiques, a expliqué M. Babaammi.

«Cet apport d'expertise espagnol et communautaire et d'autant plus important que les pouvoirs publics s'attèlent à renforcer le rôle de l'IGF dans le système de la gouvernance des finances publiques tant en terme de l'amélioration de la gestion publique que de la moralisation de la vie publique à travers la prévention contre les risques des fraudes et autres pratiques déviantes» dit-il souligné.

Ainsi, poursuit-il, l'IGF pourra exercer pleinement ses attributions et assurer «avec diligence et efficacité son rôle d'alerte et de conseil dans le processus de prise de décision des pouvoirs publics».

De son côté, le directeur général de l'IGF, Ali Terrak, a indiqué que ce jumelage, couplé à l'assistance technique en cours de finalisation avec la Banque africaine de développement (BAD), «va assurément donner une autre dimension à cette institution et lui permettra de faire un bond qualitatif en matière de méthodologie, de préparation, de conduite, de restitution et de suivi de ses missions».

L'IGF doit s'ériger en outil de conseil et d'aide à la décision

Pour lui, l'IGF doit «s'impliquer et anticiper sur les réformes des autres secteurs en s'érigeant progressivement en force de proposition, de conseil et d'aide à la décision».

Le directeur de la coopération avec l'UE et les institutions internationales au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ali Mokrani, a, quant à lui, souligné l'importance accordée par les autorités algériennes à cette opération de jumelage qui constitue, selon lui, «un outil par excellence de transfert d'expertises et de bonne pratiques».

«Nous nous réjouissons que le jumelage de l'IGF soit avec une institution d'un Etat membre de l'UE et avec lequel l'Algérie entretient des relations excellentes et en perpétuelle densification et approfondissement», a-t-il appuyé.

M. Mokrani a également réitéré l'appel du ministère des Affaires étrangères à l'UE et ses Etats membres pour «une plus forte mobilisation des administrations partenaires et des experts en vue d'un montage rapide des jumelages institutionnels».

«Un tel besoin est inscrit (...) parmi les conclusions relatives au renforcement des capacités nationales issues de l'évaluation conjointe de l'Accord d'association qui vient d'être achevée», a-t-il souligné.

Selon lui, cette démarche s'inscrit dans l'objectif du «renforcement du dialogue et de la coopération globale et multidimensionnelle des liens de voisinage entre l'Algérie et l'UE».

Par ailleurs, la cérémonie de lancement officiel de ce jumelage s'est déroulée en présence du ministre délégué chargé de l'Economie numérique et de la Modernisation des systèmes financiers, Mouatassim Boudiaf, des ambassadeurs de l'UE et d'Espagne en Algérie, ainsi que des cadres des administrations algériennes et espagnoles impliquées dans cette coopération.  Pour le chef de la délégation de l'UE, John O'Rourke, l'Algérie est le pays du Maghreb qui «utilise le plus cet instrument de jumelage».  

«Je crois que les administrations algériennes ont bien compris tous les bénéfices de ce genre de coopération», a-t-il dit.  

Pour sa part, l'ambassadeur d'Espagne en Algérie, Alejandro Polanco Mata, a estimé que ce jumelage était «un motif de grande satisfaction pour l'administration espagnole». 

«Il est une bonne preuve de notre implication dans les instruments de jumelage qui constituent un excellent mécanisme pour encourager le travail conjoint de nos administrations pour consolider les relations bilatérales déjà existantes», a-t-il dit. 

L'Institut espagnol d'études fiscales a une double mission: d'une part mener des recherches et une assistance économique et juridique en matière de recettes et dépenses publiques mais aussi la formation de fonctionnaires du ministère des Finances, a-t-il relevé.  «Cette institution a déjà une expérience en Algérie.

Elle développe actuellement avec des cadres du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales un programme de formation de fonctionnaires algériens en matière de gestion et financement locaux dont la première visite d'étude en Espagne a eu lieu du 12 au 22 décembre dernier», a rappelé le diplomate espagnol.