Le directeur du Théâtre national algérien (TNA), Mohamed Yahyaoui, a indiqué vendredi,
à Oran, que le ministère de tutelle est entrain d’étudier un projet visant à réorganiser
et gérer les théâtres régionaux, lesquels seront soumis à des cahiers de charge précis.
M. Yahyaoui, dans une déclaration à l’APS en marge du Festival régional algérien : ouverture des perspectives arabes des théâtres régionaux algériens, organisé dans le cadre de la 9ème édition du théâtre arabe a affirmé que le projet vise à revoir l’organisation et la gestion des théâtres régionaux(TR), à l’aune des transformations économiques actuelles, lesquels seront soumis à un cahier de charges en la matière.
Il a ajouté que la gestion des TR doit être élaborée selon une forme «unifiée», avec un cahier de charges comprenant les trois parties que sont les ministère de la Culture, des Finances et les théâtres régionaux, indiquant que les textes portant sur l’organisation de la gestion de ces institutions, ont été revus.
Le côté financier est considéré comme l’un des points les plus importants de ce projet qui porte sur l’ouverture de nouveaux espaces à d’autres ressources financières à travers notamment le mécénat (le sponsoring) en commun accord avec les hommes d’affaires. M. Yahyaoui a indiqué à ce propos, qu'«il faut que les théâtres régionaux puissent compter sur leurs propres moyens et travailler pour garantir des ressources financières supplémentaires pour leur fonctionnement».
Il a estimé que «la crise financière et les restrictions budgétaires ne vont pas influer grandement sur les théâtres régionaux et que le sens donné à ce projet de réorganisation est la répartition des ressources financières car l’Etat n’a nullement l’intention de se départir de son rôle de soutien au théâtre, considérant que celui-ci est un service public et qu’il n’est en aucun possible de le mettre dans le chapitre «industriel et commercial».
En ce qui concerne les contacts du TNA avec des investisseurs nationaux (public et privé), M. Yahyaoui a souligné avoir trouvé des échos favorables, selon lesquels il est possible que des productions théâtrales soient financées par des investisseurs dans un proche avenir. Cette proposition comprend des chapitres à même de permettre aux coopératives de théâtre de se transformer en de petites et moyennes entreprises ( PME) pouvant prétendre (être éligibles) à des crédits bancaires.
D’autre part, il a mis en avant l’existence en cours d’études de projets de rénovation des théâtres régionaux y compris le TNA sauf, a-t-il dit, que nombreuses opérations de restauration de ces édifices dont celles concernant la mise à niveau du TNA ont été gelées en raison des difficultés financières que connait le pays.
Il a ajouté, à ce propos, que seule la réalisation du gros œuvre a fait l’objet d’une approbation.
S’agissant des projets d’ouverture de nouveaux théâtres régionaux, le responsable a ajouté que trois d’entre eux sont fin prêts et n’attendent qu’un arrêté pour leur mise en exploitation aussi bien à Jijel, Naâma et Laghouat, pour atteindre un total de 20 structures au niveau national.
La rencontre sur les théâtres régionaux algériens qui a été présidée par Mohamed Yahyaoui a vu la participation de 17 délégués des théâtres régionaux algériens, en plus des gestionnaires, académiciens, comédiens dans le 4e art pour débattre un ensemble de problèmes liés à la gestion de ces établissements. Le directeur du TR Oran Abdelkader Alloula, Azri Ghaouti a indiqué que les théâtres régionaux sont des espaces professionnels qui activent selon les standards reconnus, considérant comme un «affront» les observations faites par des instances arabes qui qualifient ces espaces d’amateurisme, tel que noté dans un guide spécialisé de ce festival, se demandant si Abdelkader Alloula ou Kateb Yacine sont des amateurs en la matière.
L’ex-directeur du TR de Béjaïa a appelé à reconsidérer le théâtre pour enfants, confié à des personnes non qualifiées, qui présentent des produits médiocres qu’il qualifie de «criminels» en raison de leur piètre qualité, pour leur contenu et qui porte des messages qui incitent parfois à la violence.
Il a ajouté que le théâtre pour enfants doit être confié à des personnes qualifiées capables de le promouvoir et lui redonner sa considération.
Pour sa part, Youcef Aidabi, conseiller de l’instance arabe du théâtre, a plaidé à plus de lien et de coopération avec les théâtres algériens notamment en ce qui concerne le théâtre des enfants car ces derniers méritent d’être encadrés par les spécialistes et les experts dans ce domaine , à travers des sessions de formation et concours dirigés par cette instance.