Monde

Gambie : Jammeh refuse quitter le pouvoir tant que la justice n'aura pas statué

Publié par DK News le 16-01-2017, 18h11 | 34
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Le président sortant de Gambie, Yahya Jammeh a implicitement refusé de quitter le pouvoir, exigeant de la Cour suprême qu'elle tranche sans délais sur le recours introduit pour surseoir à l’investiture le 19 janvier du président élu d’Adama Barrow qui même réfugié à Dakar, sera consacré chef de l'Etat à la date prévue.

M. Yahya Jammeh qui a appelé la communauté internationale au respect de la Constitution gambienne, a indiqué avoir parlé avec Mme Ellen Johnson Sirleaf, présidente de la République du Liberia, lui signifiant le dépôt officiel d'une injonction «bloquant de facto la prestation de serment» du président élu en attendant que la Cour suprême de Gambie statut et rende son verdict.

La Cour suprême gambienne avait fait savoir par la voix de son président, Emmanuel Fagbenle, qu'elle était dans l'impossibilité de statuer sur le recours du chef de l'Etat Yahya Jammeh contre sa défaite électorale face à l'opposant Adama Barrow avant plusieurs mois, faute de juges.

«Nous ne pourrons statuer que lorsque la Cour sera au complet», avec l'arrivée de juges attendus du Nigeria et de Sierra Leone dans les prochains mois, a affirmé M. Fagbenle lors d'une audience sur ce dossier, précisant que ces deux pays africains avaient indiqué ne pas disposer de magistrats pour remplir cette mission dans l'immédiat. En attendant, l'audience avait été renvoyée au 16 janvier.
La Gambie avait souvent fait appel à des magistrats d'autres pays anglophones, notamment du Nigeria, pour renforcer son système judiciaire.

Un mini-sommet pour résoudre la crise gambienne
Samedi, un mini-sommet consacré à la crise gambienne s'est tenu à Bamako en marge du 27ème sommet Afrique-France, réunissant notamment le président élu Barrow, les dirigeants nigérian Muhammadu Buhari, libérienne Ellen Johnson Sirleaf ainsi que l'ex-président ghanéen John Dramani Mahama.

Il a été décidé de dépêcher vendredi à Banjul une délégation de bons offices composée de dirigeants ouest-africains pour tenter de nouveau de convaincre le président gambien sortant Yahya Jammeh de céder le pouvoir le 19 janvier à son successeur élu Adama Barrow, afin de mettre fin à la crise qui a provoqué l'exode de milliers de Gambiens.

«Le but de la visite est de rencontrer le président Jammeh, afin que tout le monde puisse s'entendre sur une feuille de route. Nous sommes plutôt optimistes que cette fois, les discussions n'échoueront pas», avait déclaré le ministre nigérian des Affaires étrangères Geoffrey Onyeama.
Outre la Cédéao, de nombreux pays et organisations, notamment les Nations unies continuent de faire pression sur Yahya Jammeh qui poursuit «ses manoeuvres» en saisissant la justice pour faire annuler les résultats de l'élection et se disant déterminé à se maintenir au pouvoir tant que la Cour suprême n'aura pas statué sur les recours introduits.

Depuis son revirement, Yahya Jammeh subit de nombreuses pressions extérieures.
L'Union africaine (UA) l'a sommé vendredi de quitter le pouvoir pacifiquement, le menaçant de «sérieuses conséquences» dans le cas contraire et prévenant qu'elle ne le considérerait plus comme légitime à partir du 19 janvier.
Au sommet Afrique-France, le ministre ivoirien des Affaires étrangères Marcel Amon Tanoh a rappelé qu'un recours à la force n'était pas exclu.
D'ailleurs, la crise gambienne figurait à l'agenda du sommet dominé par les questions de sécurité, de démocratie et de développement parallelement au projets de renforcement des capacités de défense africaines et le respect des règles constitutionnelles sur le continent.

Réfugiés malgré eux
En attendant qu'une solution soit trouvée, les Gambiens qui craignent que la situation dégénère dans leur pays et se transforme en conflit militaire entre les deux camps rivaux, continuent de fuir vers le Sénégal, la Mauritanie et la Guinée Bissau, selon les médias.
«Plusieurs milliers de Gambiens se sont rendus au Sénégal ces dix derniers jours pour fuir la tension qui est montée concernant les résultats de l'élection présidentielle», avait indiqué vendredi le le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

Il s'agit, selon l'institution onusienne «principalement d'enfants», expliquant que beaucoup de parents «craignant des troubles potentiels» ont décidé d'évacuer leurs enfants au Sénégal.
«Plus d'un millier de Gambiens entrés en Guinée-Bissau depuis une semaine, essentiellement des femmes, enfants et personnes âgées», a affirmé pour sa part le coordinateur national du Commissariat pour les réfugiés et déplacés, Tibna Sambé Na Wana.
Yahya Jammeh dirige depuis 1994 ce petit pays anglophone d'Afrique de l'Ouest de moins de deux millions d'habitants, enclavé dans le Sénégal à l'exception de sa façade atlantique. Son mandat expire demain.

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