Mali : La Minusma toujours «sous-équipée»

Publié par DKnews le 18-01-2017, 15h41 | 38

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA) est toujours «sous-équipée», en raison de la non satisfaction de toutes ses doléances, indique un récent rapport de l'ONU.

Le rapport, publié mardi, et détaillant la capacités de la Minusma, fait état d'un manque de matériel qui empêche la mission de s’acquitter de son mandatcitant une longue liste de doléances où l’ONU fait le bilan de tout ce qui manque : par exemple quatre hélicoptères, une compagnie de forces spéciales, une compagnie spécialisée dans les explosifs et les déminages ou encore près de 100 véhicules blindés pour les transports de troupes.

Une dernière requête plus que nécessaire car les morts et les blessés dus à l’explosion de mines ou bien d’engins explosifs improvisés au passage des convois de casques bleus sont de plus en plus récurrents, souligne le document.

L’ONU précise dans ce même rapport que tous ces manques empêchent «les militaires de s’acquitter de leur mandat», notant que d'ici la fin janvier, la situation va devenir plus critique puisque le contingent néerlandais va se désengager et avec lui ses sept hélicoptères. C’est l’Allemagne qui devrait normalement les remplacer.

Le rapport de l'ONU souligne tout de même le prochain déploiement d’une force de réaction rapide sénégalaise, basée à Mopti, dans le centre du Mali.

Déployée en vertu du chapitre VII de la Charte de l'ONU, la Minusma a pour principal mandat de stabiliser les principales agglomérations du Mali et de contribuer au rétablissement de l'autorité de l'Etat dans tout le pays.

Elle a pour mandat notamment de protéger les populations civiles et le personnel de l'ONU sur le terrain.

La Minusma a accompagné les autorités maliennes dans l'organisation des élections en 2013 et 2015, notamment via l'apport d'une aide logistique et technique pour le dépouillement du scrutin ou encore la sécurisation des élections.

Elle continue à aider le gouvernement malien à redéployer ses fonctionnaires et ses militaires sur l'ensemble du territoire national, en particulier dans les régions de Mopti, Gao, Kidal et Tombouctou. Le Conseil de sécurité des Nations unies a dans sa résolution 2295 (2016) prorogé jusqu'au 30 juin 2017 et renforçant le mandat de la Minsuma. Il a décidé d'augmenter le nombre de militaires de cette force de 11 240 à 13 289, soit une hausse de 18% , et celui des policiers, de 1 440 à 1920 personnes.

Le Conseil de sécurité a aux termes de cette résolution, réaffirmé, son ferme attachement à la souveraineté et à l'intégrité territoriale du Mali, en réaffirmant les principes fondamentaux du maintien de la paix dans ce pays.

Il a considéré que l'Accord de paix et la réconciliation au Mali issu du processus d'Alger et signé en 2015, constitue un texte équilibré et complet, tout en respectant la souveraineté, l'unité et l'intégrité territoriale de l'Etat malien. Le Conseil de sécurité a en outre salué le rôle joué par l'Algérie et les autres membres de l'équipe de médiation internationale pour aider les paries maliennes à appliquer l'accord.

L’ONU envisage des sanctions ciblées contre les parties qui entravent la paix au Mali

Le nouveau secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a indiqué mercredi qu’il envisageait de faire appel au Conseil de sécurité pour imposer des sanctions ciblées contre les parties qui entravent la mise en £uvre de l’accord de paix et de réconciliation au Mali.

«... j’invite le Conseil de sécurité à envisager, dans les mois à venir, d’imposer des sanctions ciblées à quiconque entrave la mise en £uvre de l’accord», a indiqué le secrétariat général de l’ONU dans un rapport sur la situation au Mali qui sera présenté cet après midi au Conseil de sécurité. L’ONU relève que le processus de paix au Mali se trouve à «un moment crucial», invitant toutes les parties à maintenir le dialogue.

«Les parties signataires doivent tirer pleinement parti du potentiel qu’offrent les mécanismes de suivi prévus dans l’accord, notamment en y faisant participer durablement des représentants de haut niveau, pour régler leurs différends et donner la preuve de leur attachement au processus de paix», souligne le rapport.

A ce titre, l’ONU juge «crucial» que «la communauté internationale et l’équipe de médiation qui ont apporté un soutien résolu à la mise en £uvre de l’accord usent de tout leur poids politique pour préserver l’engagement des parties signataires» pour la paix.

En outre, l'Onu a constaté des actes d'insécurité dans l’extrême nord et au centre du Mali où les groupes terroristes et extrémistes violents activent.

La hausse de l’insécurité dans les zones frontalières avec le Burkina Faso et le Niger, ainsi que les effets persistants du trafic de drogue sur les efforts de paix, «démontrent, une fois de plus, la nécessité d’améliorer la coopération régionale face aux menaces qui pèsent sur la sécurité», soutient l’ONU.


Plus de 80 morts dans l'attentat contre un camp de regroupement de l'armée à Gao

 

Le bilan de l'attentat visant un camp de regroupement de l'armée à Gao dans le nord du Mali s'est élevé à plus de 80 morts, a indiqué une source hospitalière.

«Un kamikaze a attaqué un camp de regroupement à Gao, le dernier bilan est de 80 morts», a affirmé une source hospitalière citée par les agences.

«Le kamikaze est venu dans un véhicule et s'est fait exploser. L'attaque a eu lieu ce matin à 08H40 (locales et GMT)», a indiqué plus tôt une source militaire au sein de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma).