Plus de 40% des enfants syriens réfugiés en Turquie, soit quelque 380.000, ne sont pas scolarisés, ce qui pose le risque d'une «génération perdue», a mis en garde jeudi le Fonds de l'ONU pour l'enfance (Unicef) dans un communiqué.
«Si davantage de ressources ne sont pas allouées, il y a toujours le risque réel d'une génération perdue d'enfants syriens, privés des compétences dont ils auront besoin un jour pour reconstruire leur pays», s'est alarmé le directeur exécutif adjoint de l'Unicef, Justin Forsyth, cité dans le communiqué. Parmi les 2,7 millions de Syriens qui ont officiellement trouvé refuge en Turquie, plus de 1,2 million sont des enfants, selon l'Unicef.
L'agence onusienne note toutefois, depuis juin, une augmentation de plus de 50% du taux de scolarisation des enfants syriens, qui sont plus de 500.000 à se rendre dans les classes en Turquie.
«La Turquie est à féliciter pour ce très bon résultat», a déclaré M. Forsyth, à l'issue d'une visite dans le sud de la Turquie où vivent de nombreux Syriens, dans des camps ou en dehors.
«Dans toute la région, un total de 2,7 millions d'enfants syriens ne sont pas scolarisés - le plus gros d'entre eux étant en Syrie», a déploré l'Unicef dans son communiqué.
Depuis le début de la crise en Syrie, en mars 2011, près de 180.000 Syriens sont nés en Turquie, a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anadolu, citant des chiffres communiqués par le ministère de la Santé.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé plus tôt en janvier qu'une partie de ces réfugiés, ainsi que des Irakiens ayant fui leur pays en guerre pour la Turquie, seraient naturalisés, sans avancer de chiffre ni de date.
Plus de 310.000 personnes ont été tuées en Syrie depuis que le conflit a commencé en mars 2011.
