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Crise en Gambie : La médiation régionale donne une dernière chance à Jammeh pour quitter pacifiquement le pouvoir

Publié par DK News le 20-01-2017, 17h18 | 36
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L'opération militaire de la Cédéao, lancée en Gambie peu après l'investiture du président élu Adama Barrow, a été suspendue quelques heures plus tard pour permettre une «dernière médiation» afin de donner une dernière chance au président sortant Yahya Jammeh pour quitter pacifiquement le pouvoir.

La télévision d'Etat gambienne GRTS a annoncé jeudi soir l'arrivée hier d'une délégation de haut rang du Liberia, de Mauritanie et de Guinée et de l'ONU en vue d'un «dialogue pacifique pour trouver une solution à l'actuelle impasse politique», dans un communiqué officiel lu à l'antenne.

«Personne ne doit paniquer, la situation dans le pays est sous contrôle», a indiqué le texte.
La médiation à Banjul, la capitale gambienne, doit être conduite par le président guinéen Alpha Condé qui aura auparavant rencontré son homologue mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, initiateur de la précédente mission auprès de Yahya Jammeh mercredi soir.

«Si à midi il n'accepte pas de quitter la Gambie sous la bannière du Pr Condé, alors les troupes vont passer à l'intervention militaire proprement dite», a prévenu M. de Souza, qualifiant les opérations menées jusque là de «tirs de sommation».  «Il est hors de question qu'il reste sur place», a-t-il précisé. «Ce qu'on lui propose, c'est de partir», a-t-il indiqué.

Selon une source officielle mauritanienne, MM. Condé et Aziz, qui «sont opposés à une intervention militaire en Gambie et privilégient une sortie de crise négociée», se rencontreront à l'aéroport de Nouakchott.

Donner une chance à la médiation
Pour donner une chance à la médiation, les troupes de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) ont arrêté leur progression dans la nuit de jeudi en Gambie pour donner une chance à la «dernière tentative» de médiation du président guinéen à Banjul pour tenter de régler la crise née de l'élection présidentielle du 1er décembre dernier.

«On a arrêté les opérations et on a donné un ultimatum» jusqu'à vendredi à midi (heure locale et GMT), a déclaré à Dakar le président de la Cédéao, Marcel Alain de Souza. L'armée sénégalaise, appuyée par des soldats ouest-africains, est entrée jeudi après-midi en Gambie, dans le cadre de cette opération militaire, baptisée

«Restaurer la démocratie», lancée peu après l'investiture de M. Barrow et le vote unanime d'une résolution au Conseil de sécurité de l'ONU, et destinée à contraindre Yahya Jammeh à remettre le pouvoir à Adama Barrow, investi ce jeudi à Dakar comme nouveau président de la Gambie.
Le responsable de la Cédéao a affirmé que 7.000 hommes au total seraient mobilisés par les pays engagés dans cette opération lancée à partir du territoire sénégalais, dans lequel la Gambie est totalement enclavée à l'exception d'une étroite bande côtière.

Les troupes africaines, entrées par plusieurs points du territoire gambien, ont avancé sans rencontrer de résistance de la part de l'armée ou de la police, a indiqué une source de sécurité gambienne.
«Les forces ont avancé sans problème, il y a eu quelques tirs de sommation, mais il n'y a pas eu de pertes, ni matérielles, ni humaines. Alors, l'ordre a été donné à ces troupes d'arrêter leur avancée, ce qu'elles ont fait, parce que la Cédéao privilégie le dialogue et la diplomatie», a déclaré Marcel Alain de Souza, président de la commission de la Cédéao.

Adama Barrow appelle à l'unité nationale
Le serment de M. Barrow comme troisième chef d'Etat gambien, après Dawda Jawara (1970-1994) et Yahya Jammeh, au pouvoir depuis le 22 juillet 1994, a été reçu par Shérif Tambedou, président de l'Ordre des avocats de la Gambie.

Dans son discours d'investiture à l'ambassade de son pays à Dakar, M.Barrow a appelé à l'unité nationale, appelant le président sortant à respecter la Constitution, soulignant qu'il allait bientôt former son gouvernement et «retourner en Gambie».
«Nous voulons la paix, et nous invitons tout le monde à  cultiver la paix», a affirmé M. Barrow lors de la cérémonie d'investiture qui s'est déroulée en présence des ambassadeurs des pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU au Sénégal, et des pays membres de la Cédéao. Le Sénégal y a été représenté par le Premier ministre Mahammed Dionne.

Candidat de la coalition de sept partis d'opposition, M. Barrow, accueilli à Dakar depuis samedi, a été déclaré vainqueur de la présidentielle du 1er décembre dernier par une Commission électorale indépendante.

Toutefois, il n'a pas pu prêter serment à Banjul parce que son élection a été contestée par le président Yahya Jammeh, qui refuse de céder le pouvoir en dépit des démarches des chefs d'Etat de la Cédéao.
Mercredi, quelques heures avant la fin de son mandat, l'Assemblée nationale de la Gambie a adopté une résolution visant à prolonger son mandat de trois mois. M. Jammeh a déclaré l'état d'urgence dans le pays le 17 janvier. 

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