Le prix du café a touché cette semaine son plus haut niveau en plus de quatre ans, dopé par la crainte d'une récolte peu abondante au Brésil tandis que l'abondance de cacao a fait reculer les prix.
Le robusta a continué de grimper pour atteindre vendredi 2.268 livres sterling la tonne, frôlant son plus haut en quatre ans et demi, tandis que la livre d'arabica est montée le même jour jusqu'à 176 cents la livre, à son plus haut depuis un mois et demi.
«Les prix du robusta avaient déjà grimpé de près de 50% avec la prévision d'une récolte peu abondante en 2016, mais les prix dépassent ces niveaux», ont commenté des analystes.
A nouveau en cause, une mauvaise récolte brésilienne. Selon les estimations de la Compagnie nationale d'approvisionnement (Conab), la récolte du Brésil pourrait chuter de 15% en 2017, principalement à cause d'une mauvaise récolte d'arabica.
Le Brésil, premier producteur mondial d'arabica et deuxième producteur mondial de robusta, ne pourra donc pas participer à un rééquilibrage du marché, alors que la demande devrait à nouveau dépasser l'offre.
En revanche, les cours du cacao ont continué de reculer graduellement au cours de la semaine.
Selon les données officielles, les exportations de la Côte d'Ivoire, premier producteur mondial, sont au même niveau que l'année dernière. «Cependant, les problèmes de la chaîne commerciale dans le pays bloquent les exportations», ont commenté les analystes.
Des tensions entre producteurs et exportateurs ont mené les autorités à retenir les denrées au port d'Abidjan. «La récolte de mi-saison s'annonce également abondante.
L'Harmattan (vent sec saisonnier venu du Sahara qui abîme les récoltes) a été particulièrement doux cette saison», ont ajouté les experts. «Les données des concasseurs européens au quatrième trimestre ne sont pas non plus très encourageantes.
Selon l'Association européenne du cacao (ECA), 339.400 tonnes de cacao ont été moulues, soit une baisse de 0,9% par rapport au quatrième trimestre 2016», là où les marchés attendaient une activité en hausse, ont souligné les experts.
Le prix du sucre coté à Londres, qui avait entamé une hausse culminant à 552,60 dollars la tonne de sucre blanc jeudi, est brusquement reparti à la baisse, dégringolant en fin de séance pour ensuite tomber peu après l'ouverture des échanges vendredi à 529 dollars la tonne, son niveau le plus bas en un mois.
La livre de sucre brut a connu un destin similaire à New York, touchant 21,38 cents la livre jeudi, à son plus haut depuis deux mois, pour retomber le même jour à 20,05 cents, à son plus bas depuis trois semaines.