Economie

Environnement : Un nouveau programme de réhabilitation des réseaux d’assainissement

Publié par DKnews le 23-01-2017, 18h03 | 83
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Le ministère des Ressources en eau et de l'Environnement a arrêté pour l'année en cours un nouveau programme de réalisation et de réhabilitation des réseaux d'assainissement en s'appuyant sur le plan d'orientation élaboré en coordination avec l'Union européenne (UE), a indiqué à l'APS le Directeur de l'assainissement, Ahcene Ait Amara.

M. Ait Amara a précisé que le plan d'orientation des réseaux d'assainissement dont l'étude a duré trois ans prévoit une approche jusqu'en 2030 visant à rattraper le retard accusé en matière d'assainissement en se basant sur les normes techniques du guide publié en octobre dernier.

Les résultats de l'étude prévoient notamment des solutions pour la réalisation de réseaux d'assainissement  et de stations de traitement des eaux usées dans les zones rurales et les villages éloignés en raison de la spécificité de ces régions et de la particularité des stations qui y seront réalisées ainsi que pour l'intensification des opérations de collecte des eaux usées dans les villes dans le cadre de la protection des ressources hydriques.

La nouvelle stratégie vise à lutter contre les maladies transmissibles par l'eau et à éviter la pollution de l'eau potable par les eaux usées et le déversement de ces dernières dans la nature, et partant protéger la santé publique et l'environnement et préserver la pérennité de cette ressource.

«Malgré tout ce qui a été réalisé, nous n'avons pas encore réglé le problème de l'assainissement à 100 %. Malheureusement il y a toujours des cas où les eaux usées sont déversées dans la nature et nous travaillons à un rythme accéléré pour rattraper le retard, a affirmé M. Ait Amara.

Le retard s'explique par le fait que le secteur était focalisé avant 1999 sur le déficit enregistré dans l'alimentation en eau potable, a-t-il ajouté.

Réception de 63 nouvelles stations d'assainissement en 2018

Plus de 80% de stations de traitement des eaux usées actuellement en service ont été réalisées depuis début 2000 ce qui a permis d'atteindre les objectifs du précédant plan quinquennal en matière d'assainissement, selon les chiffres avancés par la Direction.

Toujours selon la même source, 90% des citoyens sont actuellement raccordés aux réseaux d'assainissement contre 72  en 1999 et 35% seulement en 1970.

Le réseau national d'assainissement est passé de 21 000 km en 1999 à 47 000 km en 2016 soit une hausse de 26 000 km. Le nombre de stations d'épuration et de traitement est passé lui de 30 en 1999 avec une capacité de production de 90 millions de m3/an, à 177 stations actuellement avec une capacité de production de 805 millions m3/an.

Le secteur prévoit par ailleurs la réception de 63 nouvelles stations en 2018 où le nombre de stations réalisées atteindra 250 unités avec une capacité de production d'un milliard de m3/an.

Concernant la rénovation et la réhabilitation des réseaux, l'ensemble des opérations devrait être achevé en 2019, a indiqué M. Ait Amara qui a précisé que la priorité a été accordée aux stations dépassant les 60 ans et qui ne représentent que 4% au niveau national.

Les réseaux anciens de 40 à 60 ans représentent 11%, ceux entre 20 et 40 ans, 33% et les moins de 20 ans, 52%. Il a été proposé d'inscrire les opérations de réhabilitation et de rénovation de ces réseaux dans le plan quinquennal 2015/2019.

Disponibilité des ressources financières pour les interventions d'urgence

Concernant les cas d'urgence ayant trait à l'endommagement des réseaux d'assainissement, M. Ait Amara a affirmé que l'ensemble des directeurs des ressources en eau a été instruit d'intervenir immédiatement pour réparer ces endommagements, ajoutant que «les opérations revêtant un caractère d'urgence peuvent toujours être financées par le Fond national de l'eau».

Ce fond couvre le financement des opérations urgentes, les opérations relatives à la santé publique ou à la réhabilitation des réseaux.

Abordant les endommagements enregistrés au niveau de certaines nouvelles agglomérations, M. Ait Amara a reconnu l'existence d'erreurs tant dans les plans que dans l'exécution, ajoutant que le ministère concerné se charge de la réalisation des réseaux principaux et secondaires tandis que des entrepreneurs se chargent du tertiaire.

Les autorités locales et les entrepreneurs «sont tenus» de soumettre les plans à l'approbation du chef de service des ressources en eau au niveau des Daïras et communes, lequel vérifiera la conformité des normes de réalisation «au guide technique d'assainissement» récemment promulgué et contenant 81 normes internationales, a-t-il ajouté .

Oued El Herrach réceptionné en 2018

Concernant l'aménagement des oueds au niveau national, M. Ait Amara a annoncé la réception début 2018 du projet d'aménagement d'Oued El Harrach, indiquant par la même occasion que les projets d'aménagement de Oued Boumerzoug et Oued Rhummel à Constantine seront quant à eux réceptionné fin 2017 vu l'avancement des travaux d'extension et de raccordement aux réseaux d'assainissement de déchets industriels.

Dans ce contexte, un plan d'aménagement est en cours d'élaborationpour la création de lieux de détente et de loisirs au profit des citoyens sur les berges de ces Oueds en plus d'une voie navigable par barques au niveau de Oued El Harrach.

L'année 2016 a vu la réception des projets d'aménagement de Oued Bouhnifia (Mascara) et Oued Saida en espaces de détente et de loisirs. Le projet d'aménagement de Oued Deffa à El Bayadh, inscrit au titre du plan quinquennal 2015-2019, figure parmi les priorités du secteur. Par ailleurs, des équipes de contrôle et d'inspection chargée d'inventorier toutes les unités industrielles se trouvant sur les bords des rivières et des lacs (à l'instar du lac Reghaia) seront dépêchées par les services des Ressources en eaux et de l'Environnement.

A cet effet, les responsables de ces unités se verront obligé de réaliser des stations d'épuration pour le traitement des eaux usées avant leur déversement dans les Oueds, ajoute le même responsable.


Un décret exécutif sur l'utilisation des boues d'épuration dans l'agriculture en février prochain

Un décret exécutif fixant les conditions et les modalités de l'utilisation des boues d'épuration dans l'agriculture sera publié février prochain, a annoncé à l'APS un responsable au ministère des Ressources en eau et de l'Environnement.

Le directeur de l'assainissement au ministère des Ressources en eau et de l'Environnement, M. Ahcène Ait Amara a précisé qu'une étude a été réalisée pour la mise en place de nouvelles normes concernant l'utilisation de ces boues.

Ces normes feront l'objet d'un décret exécutif concernant les conditions et les modalités d'utilisation de ces boues après finalisation du volet réglementaire et juridique de cette démarche, a ajouté M. Ait Amara.

«A ce jour, il n'existe aucun cadre réglementaire pour l'utilisation de ces boues en Algérie et ce décret exécutif sera le premier texte du genre», a-t-il précisé.

Cette ressource sera valorisée et utilisée comme fertilisant naturel en vue d'améliorer le rendement des terres agricoles, sachant que le Parc national de stations d'épuration (Step) compte actuellement 177 stations générant 120.000 tonnes de boues par an.

D'après les explications fournies par M. Ait Amara, ces normes concerneront le type de boue et les matières qu'elle renferme, les procédés de son utilisation ainsi que la partie qui en bénéficiera, affirmant que son utilisation bénéficiera «à titre gratuit» aux agriculteurs tout comme les eaux d'irrigation issues des stations d'épuration.

Vu le coût très élevé des investissements en matière de réseaux d'assainissement et de Step et le grand impact de ces derniers sur l'environnement, le ministère, sur instruction du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s'attèle à la réutilisation des effluents traités (eaux et boues), a affirmé M. Ait Amara.

«Nous n'avons pas le droit à l'erreur. Nous devons respecter ces normes», poursuit M. Ait Amara, relevant l'existence d'une coordination entre son ministère et celui de l'Agriculture pour la réutilisation des eaux et boues d'épuration.

M. Ait Amara a appelé, dans ce sens, les fellahs à recourir en toute confiance à l'utilisation des eaux traitées et des boues d'épuration, car elles sont, a-t-il assuré, conformes aux standards et riches en matières organiques «très bénéfiques» pour la production agricole.

A titre d'exemple, 900 hectares de terres agricoles dans la wilaya de Tlemcen et 6.000 autres hectares dans la région d'El Karma (wilaya d'Oran) ont bénéficié de l'irrigation en eaux traitées et ont donné de «bons» résultats en termes de rendement, a soutenu M. Ait Amara.

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