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Sellal appelle l'UA à "s'impliquer davantage" pour soutenir le processus politique en Libye

Publié par DKNEWS le 28-01-2017, 12h11 | 45
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Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a appelé, vendredi à Brazzaville (République du Congo) l'Union africaine (UA), à "s'impliquer davantage", aux côtés des Nations Unies pour amener les parties libyennes et la communauté internationale à soutenir le processus politique dans ce pays.

"L'UA, qui a tout entrepris en 2011 pour éviter à ce pays frère et voisin (la Libye) les affres de l'intervention militaire en concertation avec les pays voisins, doit s'impliquer davantage, aux côtés des Nations Unies, pour amener les parties libyennes (et) la communauté internationale à soutenir le processus politique engagé pour le recouvrement de la paix, de la stabilité et de la sécurité dans ce pays", a indiqué M. Sellal dans son intervention au sommet du comité de haut niveau de l'UA sur la Libye qui s'est tenu à Brazzaville.

Dans le même sens, M. Sellal qui représente le président de la République Abdelaziz Bouteflika à ce sommet, a précisé que les pays voisins, dont la prochaine réunion, la 11ème du genre, se tiendra à Alger, sont déterminés à poursuivre leurs efforts pour aider au règlement de la crise en Libye et à accompagner les parties libyennes à trouver les solutions consensuelles permettant un retour définitif à la paix et à la stabilité en Libye.

Il a ainsi félicité les pays réunis à Brazzaville d'avoir pris l'initiative de tenir cette réunion au sommet sur la crise qui affecte la Libye, "un pays africain, frère et voisin", afin de permettre à l'UA, a-t-il dit, de "contribuer aux efforts de son règlement".

"Notre rencontre se tient au moment où le processus de règlement de la crise en Libye fait face à des difficultés et à des blocages. Elle nous offre l'occasion d'évaluer ensemble les efforts en cours sur la voie du retour de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Libye, meurtrie par plus de cinq années d'affrontements", a ajouté M. Sellal.

Il a, en outre, indiqué que cette rencontre participe à accompagner les parties libyennes à "mener à son terme ultime le projet de rétablissement définitif et durable de la paix et de la stabilité qu'elles ont scellé en signant l'Accord politique le 17 décembre 2015".

 

==L'Algérie a largement contribué à la conclusion de l'Accord politique==

 

Dans ce sillage, M. Sellal a rappelé que dès le déclenchement de cette crise, l'Algérie "s'est investie fortement pour son règlement et a largement contribué à la conclusion de l'Accord politique libyen de manière discrète et décisive en abritant de nombreuses rencontres de partis politiques et d'activistes libyens".

Il a également rappelé que l'Algérie "a encouragé le rapprochement des parties libyennes et privilégié la voie du dialogue et de la réconciliation, seuls garants d'une paix durable et définitive dans ce pays".

Dans ce sens, M. Sellal a mis en avant les principes qui fondent l'action et la démarche de l'Algérie pour "une Libye unie, apaisée, prospère et réconciliée avec elle-même".

Il a indiqué que "la solution politique, fondée sur le dialogue inclusif entre toutes les parties libyennes qui rejettent la violence, est l'alternative pour la sortie de crise pour préserver la souveraineté de la Libye, son intégrité territoriale, son unité et la cohésion de son peuple".

"Toute démarche différente et non consensuelle, notamment l'option militaire, risque de prolonger indéfiniment cette grave situation et est porteuse de risques de partition et de chaos", a-t-il averti, soulignant que l'Accord politique, signé sous l'égide des Nations Unies par les parties libyennes en 2015, "constitue le cadre de règlement de la crise dans ce pays, malgré les obstacles rencontrés dans sa mise en oeuvre".

Pour ce faire, le Premier ministre a relevé qu'"il est nécessaire d'encourager et d'élargir, en dehors de toute ingérence et interférence extérieures, les bases du dialogue national inter-libyen pour inclure toutes les parties libyennes, notamment celles influentes aux plans politique, économique, social et sécuritaire en vue d'aboutir au consensus le plus large possible et d'obtenir une plus grande adhésion populaire".

Il a également souligné la nécessité pour les trois institutions issues de l'Accord politique, en l'occurrence le Conseil présidentiel, la Chambre des représentants et le Haut conseil d'Etat, de travailler ensemble et de fédérer leurs efforts pour "sortir de l'impasse et dépasser les contingences actuelles".

M. Sellal a, par la même occasion, souligné l'"urgence" de la formation par le Conseil présidentiel, d'un gouvernement d'entente nationale et son approbation dans les meilleurs délais possibles, conformément aux dispositions de l'Accord politique de 2015, pour permettre à ce gouvernement d'"assumer souverainement et pleinement ses missions multiples aux plans politique, économique et sécuritaire".

Il a expliqué que ce gouvernement "doit disposer de moyens et ressources pour assumer ses missions", estimant qu'"il est impératif, dans ce cadre, de lever le gel sur les fonds et autres ressources de la Libye, bloqués, pour permettre à ce gouvernement de répondre aux besoins immédiats de la population".

Le Premier ministre a fait remarquer que "la construction de la Libye de demain nécessite la mise en place d'institutions fortes, unies, justes et équitables chargées de servir indistinctement tous les Libyens et devant agir sous l'autorité exclusive du Conseil présidentiel, conformément aux dispositions de l'Accord politique et des résolutions adoptées par le Conseil de sécurité, notamment la résolution 2259 du 23 décembre 2015".

"La mise en place d'une armée nationale unie et de forces de sécurité est impérative pour asseoir la stabilité et la sécurité", a-t-il affirmé. M. Sellal a fait observer que

"le prolongement indéfini de la crise est générateur de graves menaces et alimente le terrorisme, le crime organisé et les autres formes de trafic transfrontalier, sources d'instabilité, de déstabilisation et d'insécurité pour la Libye et l'ensemble des pays de la région".

Dans ce sens, il a indiqué que "l'Algérie salue la libération de Syrte et les succès remportés à Benghazi à Derna et d'autres localités libyennes contre Daech, Al-Qaïda et contre le terrorisme en général".

Dans ce cadre, l'Algérie rappelle que la lutte contre le terrorisme "doit s'inscrire dans le cadre des dispositions de l'Accord politique libyen, de la résolution 2259 et doit être menée en coordination avec le Conseil présidentiel", a conclu M. Sellal.

 

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