Santé

Psoriasis : Comment réduire les symptômes ?

Publié par DK News le 29-01-2017, 14h14 | 61
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Le psoriasis, est une maladie de peau chronique relativement difficile à vivre qui touche environ 3% de la population en France.

Quelles en sont les causes ? Peut-on éviter les poussées ? Le point avec le Dr Marc Perrussel, dermatologue à Auray (Morbihan) et responsable d'une consultation psoriasis à l'hôpital Pontchaillou du Centre hospitalier universitaire de Rennes.

Le psoriasis est une maladie inflammatoire cutanée qui se manifeste par des plaques rouges inflammatoires avec des squames (ou croûtes) blanches. Toutes les parties du corps peuvent être touchées, comme les coudes, les extrémités, les ongles , le cuir chevelu ou encore les replis de peau... Mais d'où proviennent ces plaques ? Les squames sont-elles des peaux mortes ?

Une maladie qui évolue par poussées
En fait, chez les personnes atteintes de psoriasis, « les vaisseaux sanguins sont hyperactifs, et très dilatés : la peau se reforme sans cesse sans avoir le temps de s'enlever », explique le Dr Marc Perrussel, dermatologue libéral à Auray dans le Morbihan et responsable d'une consultation psoriasis à l'hôpital Pontchaillou du Centre hospitalier universitaire de Rennes.

La maladie évolue par poussées, durant lesquelles l'état de la peau s'aggrave : par exemple la surface touchée par les croûtes s'agrandit. Ces poussées, ou crises, sont entrecoupées de périodes de rémission : les symptômes régressent, voire disparaissent, parfois pendant des années.

Il existe également une autre forme de psoriasis, dit rhumatismal, qui provoque des douleurs dans les articulations semblables à celles des patients souffrant de rhumatismes (d'où son nom). Mais dans ce cas, ces douleurs ne sont pas forcément associées à des symptômes dermatologiques.

Le psoriasis, une maladie génétique et environnementale
Même si le psoriasis est une maladie génétique, elle n'apparait pas à la naissance. Elle ne se « déclenche » qu' à l'occasion d'un événement stressant. Il peut s'agir d'un accident mettant en jeu la vie de la personne, du décès d'une personne proche, ou d'un choc émotionnel. « Lors de ce stress , le cerveau libère des substances P qui activent les lymphocytes (cellules du système immunitaire ) modifiés, c'est ce qui génère la poussée », détaille le dermatologue.

Car chez les personnes atteintes de psoriasis, « les lymphocytes ont subi une modification qui les rend hyperactifs : ils produisent une substance stimulant les vaisseaux sanguins et la peau », détaille le Dr Perrussel.

Plusieurs autres facteurs déclenchants ont été identifiés. Par exemple, une infection virale ou bactérienne, ou la prise de certains médicaments peuvent aussi être en cause. Bêtabloquants, lithium, antipaludéens de synthèses, antihypertenseurs et corticoïdes par voie orale sont ainsi à surveiller. Sur un terrain favorable (présence de psoriasis dans la famille) ou chez un patient atteint, il faut évaluer les risques et les bénéfices du médicament. « Si aucune autre solution n'est envisageable, il vaut mieux garder un médicament aggravant le psoriasis, mais qui pourrait sauver la vie du patient, par exemple les bêtabloquants pour le cœur » tempère le spécialiste.

Certains états pathologiques peuvent aussi favoriser l'apparition du psoriasis : c'est le cas de l'obésité, des troubles du cholestérol ou encore de la maladie métabolique. Cette dernière, communément appelée le « foie gras », est ainsi associée au psoriasis dans 45% des cas. « Les cellules graisseuses produisent des adipokines qui stimulent l'inflammation et les cellules immunitaires génétiquement modifiées », explique le docteur.

Stress, alcool et tabac : des facteurs aggravants à éviter
De manière générale, il est conseillé aux patients d'éviter le stress qui a un effet délétère sur les manifestations dermatologiques du psoriasis. D'autres facteurs peuvent également aggraver les crises. L' alcool , par exemple, est un perturbateur métabolique et hépatique. « C'est souvent parce que les patients dépriment qu'ils se tournent vers l'alcool pour son effet antidépresseur . C'est donc à cause de la maladie qu'ils boivent, ce qui aggrave encore leurs symptômes, c'est un cercle vicieux », déplore Marc Perrussel.

Le tabac, lui, est impliqué à 100% dans le psoriasis pustuleux palmo-plantaire (qui se manifeste par des pustules sur les mains et les pieds). Il est majoritairement retrouvé chez les femmes et exclusivement des fumeuses. Les substances nocives inhalées mettent en route le dysfonctionnement immunitaire.


Chez les femmes, les hormones peuvent aussi faire varier les symptômes, en fonction du taux d'œstrogène et de progestérone. « Certaines femmes voient leur psoriasis disparaître à la ménopause , mais le lien avec les hormones n'est pas formel, il peut s'agir d'événements concomitants », met en garde le dermatologue. Il précise d'ailleurs que cette maladie touche autant de femmes que d'hommes.

Soleil et perte de poids pour éviter les poussées
A contrario, certains comportements améliorent l'état de la peau des patients. Le soleil a un effet bénéfique grâce aux UVA et UVB. Cependant, l'excès de soleil expose à un risque de cancer de la peau à long terme. Attention aussi aux coups de soleil. « Dans le psoriasis, la peau est en perpétuelle cicatrisation. Toute brûlure par le soleil va donc provoquer une plaque car cela suractive ce processus », alerte le spécialiste.

Perdre du poids est aussi un bon moyen d'améliorer les symptômes, comme le montre une étude récente parue dans American Journal of Nutritio n. Avec la perte de graisse, il y a moins d'adipokines et donc moins d'inflammation : l'état du patient s'améliore.

Quels traitements pour le psoriasis ?
Quelques conseils permettent aussi de prendre soin de sa peau : porter des vêtements amples dans des matières douces et non irritantes, utiliser des shampoings et produits nettoyants adaptés, sans savon ni parfum, et surtout, bien hydrater sa peau tous les jours avec des produits conçus pour les peaux très sèches. « Le psoriasis s'améliore avec les crèmes et les autres traitements, mais dès que le patient arrête, il y a un fort risque de rechute de poussées.

C'est une maladie chronique qui ne se guérit pas et nécessite donc des traitements chroniques », prévient le docteur Perrussel.
Outre les crèmes hydratantes, des traitements par voie orale ou par injection améliorent les symptômes plus sévères. Pour les cas les plus importants, la biothérapie (traitement puissant à base d'anticorps) ou la photothérapie (apport d'UV) peuvent être indiqués.

Enfin, si le psoriasis n'est ni psychique, ni psychosomatique, il est nécessaire de prendre en compte l'état psychologique du patient et le retentissement de ses symptômes sur sa vie. Les traitements seront en effet adaptés en fonction de ces paramètres.


Psoriasis : un nouveau traitement efficace

Un nouveau traitement, l'ixekizumab, serait capable de réduire les plaques et tous les symptômes du psoriasis en trois mois, selon les résultats d'une étude publiée dans la revue médicale The Lancet.
Les chercheurs de l'Université de Manchester (Royaume-Uni) ont réalisé une étude avec 2 500 participants atteints de psoriasis en plaques, étendu sur au moins 10% du corps et diagnostiqué au moins six mois avant le début de l'expérience.

La moitié des patients a reçu un nouveau traitement, l'ixekizumab, soit une fois une fois toutes les deux semaines soit toutes les quatre semaines. L'autre groupe a été traité avec un placebo ou avec un médicament traditionnel contre psoriasis, l'etanercept. L'ixekizumab est un anticorps monoclonal. Il neutralise les effets inflammatoires d'un type de protéines que les scientifiques ont de plus en plus tendance à désigner comme responsables des plaques rouges et écailleuses du psoriasis.

Les résultats de l'étude ont monté que l'état de santé du groupe sous ixekizumab s'est amélioré très rapidement. En effet, la moitié des volontaires sous ixekizumab allait mieux dès la quatrième semaine et en semaine 12 (dernière semaine de test), 71% observaient un résultat probant. Par ailleurs, 40% d'entre eux ont bénéficié d'une disparition totale de plaques psoriasiques après 3 mois de traitement.

« Au cours du test, nous avons observé des améliorations tant sur le plan physique que du point de vue de la qualité de vie des personnes. Celles-ci se sentent plus en confiance et souffrent bien moins des démangeaisons que les deux autres groupes », explique le Dr Chris Griffiths, professeur de dermatologie à l'Université de Manchester.

Un traitement contre le psoriasis bientôt accessible
Cette découverte pourrait changer la vie des patients touchés par le psoriasis, d'autant plus que ce traitement pourrait être bientôt disponible. En effet, les 3 millions de Français atteints de psoriasis sont victimes de nombreuses idées préconçues. Contraints de vivre avec une maladie qui ne se guérit pas (mais qui se soigne), ils subissent aussi une double peine. Ils auraient des difficultés à se sociabiliser par peur d'être jugés comme contagieux, faibles psychologiquement et même parfois sales.

Ils endurent quotidiennement l'évitement dans le monde du travail, les espaces publics et connaissent même le rejet dans la vie de couple et de famille. « L'entreprise a soumis l'ixekizumab à l'approbation de la FDA (Food and drug administration, l'Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux) cette année et entend poursuivre ses démarches auprès d'autres organismes de régulation », a expliqué Tim Coulom, directeur de la communication de Lilly Bio-Medicines.

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