Réforme de l’UA : Répondre aux aspirations du continent en matière de paix et de développement

Publié par DK News le 31-01-2017, 16h51 | 34

La réforme de l’Union africaine (UA), un des points cardinaux à l’agenda des dirigeants africains, s’est imposée comme un besoin vital pour redynamiser l’organisation, afin qu’elle puisse répondre aux aspirations du continent africain en matière de développement et de sécurité.

Réunis depuis lundi à Addis-Abeba (Ethiopie) dans le cadre la conférence du 28e sommet de l’UA, les chefs d’Etat et de gouvernement africains ont eu sous la main le rapport établi par le président rwandais Paul Kagamé, qui avait été chargé du dossier, celui de réformer les institutions de l’organisation panafricaine.

Cette réforme jugée «indispensable» vise à donner plus de vitalité et d’efficacité à l’UA afin qu’elle puisse répondre aux impératifs d’intégration et de développement de l’Afrique, et d'atteindre entre autres les objectifs assignés dans l'agenda 2063.

L’Union africaine doit également renforcer son rôle notamment dans l’instauration de la paix et de la sécurité, au moment où plusieurs régions du continent sont confrontées à une instabilité récurrente aux niveaux politique et sécuritaire. Pour réaliser ce chantier, le président rwandais s’est entouré d’une équipe d’experts qui l’ont aidé à tracer les contours de cette réforme, dont des économistes et des experts en finance.

Selon certains points contenus dans le rapport de la réforme, il est proposé notamment d’établir une meilleure division du travail entre la Commission de l’UA, les communautés économiques régionales et les Etats membres.

Autre point inscrit : la transformation du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) en agence de développement de l’UA.
Aussi, le rapport propose le renforcement des compétences du président de la Commission africaine.
Il est également recommandé la mise en £uvre immédiate de la «taxe Kaberuka» de 0,2 % sur les importations û dont le principe a été adopté lors du sommet de juillet û et le renforcement des sanctions pour les pays qui ne paient pas leur contribution, entre autres.

Le financement de l’UA, un souci majeur
Parmi les problématiques soulevées dans le cadre de cette réforme, la question épineuse du financement de l’UA. Les chefs d’Etat et de gouvernement semblent s’accorder sur la nécessité de trouver des mécanismes de financement internes à l’Afrique. A noter que pour l'exercice 2016-2017, hors opérations de maintien de la paix, le budget de l'Union africaine qui a été évalué à 707 millions d'euros, repose à 73 % sur l'apport des donateurs étrangers : Union européenne, Etats-Unis, Chine et Banque mondiale, selon des médias.

Afin de résoudre ce problème, l'UA s'est engagée à financer son budget de fonctionnement en utilisant principalement des ressources domestiques pour qu’elle puisse contrôler ses programmes et ses activités.
Pour cela, il a été proposé que chaque Etat instaure une taxe sur les importations de 0,2%. Selon ses calculs, cette taxe devrait rapporter 1,2 milliard de dollars en 2017.

Ce prélèvement permettra de financer le budget opérationnel de l’UA, dont 75% sera consacré au budget du programme, tandis que 25% du budget sera destiné à soutenir les opérations de maintien de la paix, selon un responsable au sein de l’organisation.
Cette taxe aidera également à réduire la dépendance vis-à-vis des fonds des partenaires pour la mise en £uvre des programmes continentaux et d’alléger les pressions exercées sur les trésors nationaux, estime-t-on de même source.

Les propositions de Paul Kagamé ont été formellement adoptées par les chefs d’Etat et de gouvernement africains en ouverture du 28e sommet de l’UA, même si certains Etats membres ont demandé du temps pour évaluer les dispositions du projet, a-t-on indiqué à Addis-Abeba.
Le président tchadien Idriss Déby, s’est réjoui que l’organisation panafricaine se soit engagée dans une série de réformes considérées comme «nécessaires».

Elu à la tête l’UA en remplacement d’Idriss Déby, le président guinéen Alpha Condé a exprimé sa satisfaction pour le travail accompli dans le cadre des réformes notamment la partie financement.
De son côté, le président gabonais Ali Bongo a déclaré à l’APS que la réforme de l’Union africaine était «en route», ajoutant que de «bonnes décisions ont été prises dans ce sens». «Des décisions qui sont très importantes aux quelles nous allons nous tenir», a-t-dit.

L’Algérie qui a appuyé ces reformes, a souligné l’impérieuse nécessité de les mettre en £uvre, assurant toutefois que les principes fondamentaux contenus dans l’Acte constitutif de l’Union, ne seraient pas touchés.
APS