Syrie : L'ONU reporte les pourparlers de Genève au 20 février, tient à résoudre la question syrienne

Publié par DKnews le 01-02-2017, 16h49 | 44

Les pourparlers de paix sur la Syrie sous l'égide de l'ONU ont été repoussés au 20 février à Genève afin de donner «davantage de temps à l'opposition syrienne de se préparer», un report qui illustre la volonté de la communauté internationale de résoudre la question syrienne et réaliser les aspirations du peuple syrien.

L'Envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a annoncé mardi le report des pourparlers sur le conflit syrien lors d'une réunion à huis clos au Conseil de sécurité, expliquant vouloir accorder une chance à l'opposition syrienne «de se présenter avec une position unifiée» et permettre aux pourparlers d'être aussi ouverts que possible.

Il a, néanmoins, prévenu que «si d'ici le 8 février l'opposition n'était pas prête à se présenter unie», il sera dans l'obligation de «sélectionner la délégation pour qu'elle soit aussi inclusive que possible».
Samedi, l'opposant syrien Hassen Abdeladhim, président de la Coordination nationale syrienne, a expliqué, lors d'une visite à Moscou, que l'opposition syrienne devait intensifier ses consultations en vue de former une délégation «homogène et inclusive» pour prendre part aux négociations de Genève.

Il avait exprimé le souhait que la réunion de Genève soit «couronner de succès» et permettra de «parvenir à +la Syrie Nouvelle+ et réaliser les aspirations légitimes du peuple syrien».

Les membres de l'opposition syrienne réunis vendredi à Moscou, ont décidé de se constituer en groupes de travail pour examiner diverses questions d'ordre constitutionnel et former une délégation unifiée en vue des pourparlers de Genève.

De Genève à Astana...la Syrie mobilise la communauté internationale

L'émissaire onusien pour la Syrie a, en outre, expliqué vouloir donner, via ce report, l'opportunité à la réalisation de l'initiative d'Astana, capitale kazakh, qui accueillera une réunion technique le 6 février au quelle participera des représentants de l'ONU pour examiner les résultats de la mise au point d'un mécanisme de contrôle du cessez-le-feu en Syrie.

Après avoir obtenu fin 2016 un cessez-le-feu général en Syrie, la Russie, la Turquie et l'Iran, ont organisé la semaine dernière à Astana, une rencontre réunissant pour la première fois depuis le début du conflit syrien des représentants du gouvernement et de l'«opposition armée».

Les négociations multilatérales d'Astana ont pour objectif principal de trouver un terrain d'entente sur l'après-conflit en Syrie en totale coordination avec les efforts des Nations Unies.

Outre le gouvernement syrien, elles ont accueilli notamment 27 des 31 groupes de l'opposition syrienne ayant convenu de former une délégation unique qui a représenté leurs intérêts lors de la rencontre.

Les prochains pourparlers politiques à Genève sous l'égide des Nations unies se tiendront «sur la base de la résolution 2254 du Conseil de sécurité, des décisions pertinentes du Groupe international d'appui syrien et sur la base du communiqué de Genève du 30 juin 2012».

Moscou souhaite que Washington détermine sa position sur la Syrie

Moscou souhaite que le président américain Donald Trump déterminera bientôt la position de Washington concernant le règlement de la crise syrienne, selon le conseiller de l'envoyé spécial de l'Onu pour la Syrie, le russe Vitaly Naoumkine, rappelant que les Etats-Unis ont «clairement formulé une proposition de coopération non seulement avec la Russie, mais aussi avec tous ceux qui peuvent lutter contre les terroristes».

Moscou avait indiqué samedi, après un entretien téléphonique entre M. Trump et son homologue russe Vladimir Poutine, que les deux hommes veulent «une réelle coordination» contre le groupe terroriste autoproclamé «Etat islamique» (Daech/EI) en Syrie.

Donald Trump devait signer samedi un décret, donnant 30 jours à ses responsables militaires pour lui présenter un plan «pour vaincre» Daech.

Appel aux réfugiés pour retourner au pays

Sur le terrain, le chef de la diplomatie syrienne, Walid al-Mouallem, a appelé les réfugiés syriens à rentrer au pays, réaffirmant «la disposition du gouvernement syrien à les accueillir et leur assurer une vie digne».

La déclaration de M. al-Mouallem est intervenue suite à une nouvelle victoire des troupes gouvernementales contre la rébellion, l'armée s'étant emparée de Wadi Barada près de Damas, une région vitale pour l'approvisionnement en eau de la capitale.

S'agissant des déplacés internes, plus de 12.000 habitants d'Alep-Est ont pu retrouver leurs domiciles et «bénéficient tous d'une aide humanitaire» assurée par la Russie et les autorités syriennes, d'après la Défense russe, qui a déploré l'absence d'aide humanitaire de la part des organisations internationales, et ce malgré le fait que la ville ait été libérée il y a déjà un mois.

L'ONU a repris les livraisons de vivres par largages aériens aux habitants de Deir Ezzor, interrompues en raison des violences. Deir Ezzor est une ville de l'est syrien Assiégée par l'EI depuis le début de 2015.

La guerre en Syrie, déclenché après la répression de manifestations pacifiques contre le gouvernement en 2011, a fait plus de 310.000 morts et des millions de réfugiés et de déplacés.